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“Mon pays, c’est l’amour” : Johnny en vérité

JOHNNY HALLYDAY
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Louise Alméras - publié le 19/10/18
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L’album posthume de Johnny Hallyday est sorti dans la nuit, ce jeudi, à l’image du rockeur. Il parle d’amour, des comptes à rendre le jour de son jugement, et revient plus authentique que jamais.“Mon pays, c’est l’amour”, ce titre d’album sonne comme une citation de saint. Sorti jeudi 18 octobre à minuit, le dernier disque du chanteur de légende fait grand bruit dans la presse. Avant sa mise en vente, il était déjà promis au disque de platine rien qu’avec les préventes, correspondant à 100.000 exemplaires, assurait le patron de Warner Music France Thierry Chassagne. Un onze titres authentique et fidèle aux sources originelles de sa carrière musicale, entre rock et chansons à texte, Johnny Hallyday y fait aussi montre de profondeur et de lucidité. Le pardon, la nostalgie et la joie se confondent dans une composition réussie. Et chanté d’une voix authentique, il peut enfin laisser son passé derrière lui.


JOHNNY HALLYDAY
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L’homme que Johnny a été

Dans sa fin de vie, l’on se souvient que le chanteur a beaucoup souffert. Passionné et inquiet, il a toujours été dans les extrêmes et joué avec le feu. Il en parle ici, comme un besoin de l’exorciser et de l’avouer, pour rappeler qu’avant d’être une star il fût un homme. Alors qu’il est désormais ailleurs, ses titres nous donnent une idée de sa relecture de vie et de ses mea culpa. Le seul clip de l’album a été tourné en 2016, en même temps que la préparation de la musique, un an avant sa mort. L’heure était donc à se remémorer sa vie et à en faire le bilan, avant de partir.

Là-haut, il est effectivement retourné dans l’Amour. Mais dans l’anticipation du jugement il écrivait, tourmenté : “J’en parlerai au diable”, chanson dans laquelle Johnny Hallyday se demande s’il sera amené à “s’asseoir à sa table” s’il arrivait qu’on ne lui pardonne pas la vie qu’il a menée, sur des images où il traverse une dernière fois l’Amérique à moto. “Si jamais on me dit que j’ai trahi, alors je ne bronche pas, si jamais on me dit que j’ai menti, alors je ne relève pas, car le jour viendra de répondre de mes actes et je ne me cacherai pas”, “si jamais on me dit “ça tu le mérites!”, je l’ai sûrement cherché”. C’est un homme lucide et sans doute trop dur avec lui-même qui chante “j’en parlerai au diable il saura m’écouter, l’innocent, le coupable, l’homme que j’ai été”, et qui oublie qu’il pourra avoir d’autres interlocuteurs que le gardien de l’enfer.

Au pays salvateur

“Un enfant du siècle” revient sur son passé avec une nostalgie plus pure, du temps où il était “encore cet enfant qui garde au fond des yeux des feux sans artifice”. Et il se penche sur l’essentiel, avec une question bien légitime : “Je me rappelle je jure de chacune des blessures en moi, puisque le ciel est grand, que le temps nous tue, que restera-t-il de nous?”



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L’on ne sait à qui s’adresse “Pardonne-moi”, à son public ou à sa femme, ou encore parfois à lui-même ? “Si je tremble, si je n’ai plus peur des adieux, si je tombe dis-moi qu’aurais-je pu faire de mieux ?”, “Regarde-nous fermer les yeux face au miroir qui nous foudroie, quand la victoire n’a plus de goût, n’a plus d’éclat, sauver l’amour sauver l’envie une dernière fois”.

Dans “Mon pays, c’est l’amour”, le chanteur retrouve cet éclat, la conscience d’une vie plus large, plus vaste que les actes manqués. L’amour vers lequel il retourne est salvateur car il est l’origine et la destination, grand dans la paix qu’il donne. “Je viens d’un pays où j’ai choisi de naître, un bout de paradis que tu connais peut-être”, commence la chanson, “une terre sans loi où personne ne se perd”, “je viens d’un pays qui ne m’a jamais quitté, il est ce que je suis et tout ce que je fais, mais moi je sais qu’il se souvient de moi, peu importe où je vais il m’y attend déjà, mon pays c’est l’amour”. C’est sans doute la chanson la plus joyeuse de l’album, la plus rock et la plus lumineuse, de quoi ravir son âme au diable.

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