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Un bijou Art nouveau au cœur de Vienne

SAINT LEOPOLD

Jorge Royan I CC BY-SA 3.0 2

Caroline Becker - publié le 05/10/18

Édifiée au cœur d'un asile psychiatrique, l'église Saint-Léopold am Steinhof de Vienne, en Autriche, est l'un des plus beaux édifices de style Art nouveau du XXe siècle.

Depuis la ville de Vienne, on l’aperçoit de loin, son grand dôme doré brillant de mille feux sous les rayons du soleil. Elle trône, fière, sur la colline du Galitzinberg que les Viennois appelaient autrefois “la colline du citron”. Cette église de style Art nouveau, dressée au milieu d’un asile psychiatrique, est l’un des plus beaux exemples de la Sécession viennoise, courant artistique qui s’est épanoui en Autriche — et surtout à Vienne — entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle.

SAINT LEOPOLD
Bwag I CC BY-SA 4.0

Cette église, qui domine les 144 hectares de l’hôpital, a été construite entre 1902 et 1907 par l’architecte viennois Otto Wagner, lauréat du concours lancé par la ville de Vienne. Architecte à succès, Otto Wagner était sans conteste l’un des plus brillants représentants de l’Art nouveau autrichien. Opposé aux “vieux modèles” encore en vigueur chez les architectes de son temps, il défendait une architecture nouvelle, loin des schémas copiés de l’architecture gothique, renaissance ou baroque.

SAINT LEOPOLD
Thomas Ledl I CC BY-SA 3.0

Mais son goût pour l’innovation n’enlevait en rien son attachement aux arts traditionnels comme en témoigne l’église Saint-Léopold. Sculptures, vitraux, mosaïques, ferronneries et ornements couvrent l’édifice, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Conçu comme une œuvre globale, chaque détail du bâtiment a été étudié, et le plus souvent dessiné par Wagner lui-même, des luminaires suspendus au plafond au délicat carrelage blanc et noir.

SAINT LEOPOLD
Wolfgang T Heider I CC BY-SA 3.0

Édifiée selon un plan en forme de croix grecque, l’église est entièrement faite de briques sur un soubassement en pierres, le tout dissimulé sous un plaquage de marbre de Carrare. Coiffée de deux petits clochers surmontés des statues de saint Léopold et saint Séverin, l’église s’ouvre sur un majestueux porche dominé par quatre anges de bronze en prière. Leurs grandes ailes dorées font brillamment écho au dôme central. À l’intérieur, les lignes sobres de l’édifice sont contrebalancées par la richesse des décors et magnifiées par l’extraordinaire lumière qui pénètre les deux grandes verrières de chaque côté. Si l’on a pu reprocher à Otto Wagner la “froideur” de la décoration en raison d’un style rigide et trop luxueux, l’architecte se défendait en expliquant vouloir réaliser une œuvre cohérente et pratique.

SAINT LEOPOLD
Jorge Royan I CC BY-SA 3.0 2

Cette praticité se révèle d’ailleurs dans l’aspect fonctionnel du mobilier, preuve que Wagner avait réellement pensé à tout. Destinée aux malades de l’hôpital psychiatrique, l’église était conçue pour leur assurer un maximum de confort. Ainsi, l’architecte avait mis en place deux entrées distinctes — une pour les femmes, une pour les hommes — des bancs aux profils arrondis pour éviter aux malades de se blesser, et même un robinet spécial distribuant de l’eau bénite en continue pour empêcher la contamination des bénitiers.




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L’archiduc François-Ferdinand, qui s’était déplacé pour la consécration du lieu en 1907 et qui abhorrait littéralement la Sécession viennoise, lui préférant le néo-baroque, ne mentionna même pas Wagner dans son discours. Exclusivement réservée aux pensionnaires de l’hôpital et à leurs familles depuis 1907, l’église est finalement ouverte au public en 1981. En 2006, elle a retrouvé son éclat d’origine grâce à une importante campagne de restauration qui aura duré six ans. Aujourd’hui, elle est devenue un des symboles éclatants de la ville de Vienne et demeure l’un des témoignages les plus aboutis de ce style Art nouveau autrichien si particulier qui faisait rentrer l’art sacré dans le monde de la modernité.

Pour découvrir l’église Saint-Léopold am Steinhof, cliquez sur le diaporama :

Pour en savoir plus :

Les plus belles églises d’Europe, par Jacques Bosser (textes) et Guillaume de Laubier (photographies), éditions de la Martinière, septembre 2018.

Tags:
ÉglisePatrimoine
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