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Document : l’homélie de Mgr Lebrun aux obsèques du père Sèbe

LEBRUN SEBE

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La rédaction d'Aleteia - publié le 28/09/18

Jeudi 27 septembre 2018, les obsèques du père Jean-Baptiste Sèbe, décédé le 18 septembre 2018, ont été célébrées à l’église Saint-Romain de Rouen (Seine-Maritime). Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, a prononcé l'homélie.

«  Les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger » (Mc 9, 32).

Frères et sœurs, ce matin, ces mots de l’Évangile nous touchent. Que comprenons-nous de ce qui est arrivé ? Beaucoup me disent, « il me faudra du temps pour réaliser la mort du père Jean-Baptiste ». Jésus prend le temps, Jésus nous donne le temps. Accueillons-le, en respectant le temps de nos voisins, de notre conjoint, de nos parents, de nos enfants, sans doute différent. Pour tous, aujourd’hui est une étape.

Qu’est-ce que les disciples ne comprennent pas ? Ce sont les paroles de Jésus : « Le fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera » (Mc 9, 31). Les disciples ne comprennent pas l’annonce de sa mort et de sa résurrection, sans doute plus sa mort que sa résurrection. Mais, peut-on comprendre la résurrection sans accueillir la mort ?

Jésus ne peut pas mourir, lui l’Innocent par excellence. Jésus va connaître « la mort infâme » dont parle le livre de la Sagesse (Sg 2, 20). Jean-Baptiste ne pouvait pas mourir comme il est mort ; il n’a pas pu accomplir de tels gestes. Les faits sont là, incroyables, inaudibles.

La mort est entrée dans le monde par le péché. Je repense aux propos du père Jacques Hamel devant la mort : « Va-t-en Satan ». Satan ne peut que présenter la mort comme une solution. Et c’est déjà vrai quand commencent « la jalousie ou les rivalités qui mènent au désordre », dit saint Jacques (Jc 3, 16), autrement dit qui nous mènent à la mort. « D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes » (Jc 4, 1).

Jean-Baptiste, comme chacun de nous, a connu un combat en lui-même, sans doute pour lui un combat trop dur, comme pour d’autres que nous avons côtoyés. Peut-être l’un ou l’autre, parmi nous, vit-il ce chemin ?

Que Dieu nous fasse la grâce de prendre le chemin de l’enfant que nous sommes chacun, prenant la main que Dieu nous tend. Dieu nous tend la main par nos frères et sœurs, Dieu nous tend la main par l’amitié, l’affection et la fraternité, Dieu nous tend la main par la prière, Dieu nous tend la main dans l’interrogation et le silence, Dieu nous tend la main par sa mère, Marie, présente au pied de la croix. Dieu nous tend la main par l’Église, si déficiente. Merci de nous accueillir les uns les autres comme des enfants, parfois un peu perdus.

Dieu nous tend la main pour nous détourner du Mal, Dieu nous tend la main pour nous sauver de la mort, comme il le fait encore aujourd’hui pour Jean-Baptiste, j’en suis sûr.

« Le Fils de l’homme est livré … ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera ».

Est-ce trop tôt pour entendre la promesse de résurrection ? Entendons-nous dans notre cœur le plus beau et le plus vrai des désirs : celui de l’amour qui est paix ? C’est la sagesse qui vient d’en haut : « Au contraire », dit saint Jacques, « la sagesse qui vient d’en haut est d’abord pure, puis pacifique, bienveillante, conciliante, pleine de miséricorde et féconde en bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie » (Jc 3, 17).

Comment cette sagesse pacifique peut-elle triompher en nous, dans nos pensées à l’égard du père Jean-Baptiste et des gestes qu’il a posés ou commis ? Des tentations sont là. Elles habiteront aussi le cœur de Jésus dont on pourrait penser qu’il n’avait rien à craindre. N’ayons pas peur de nos pensées, de nos tentations si nous les confions à Dieu comme un enfant.

Comment pencher du côté de la résurrection, choisir la résurrection, choisir la vie ? Jésus appela les douze et leur dit d’une manière solennelle : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » (Mc 9, 35). En s’adressant aux douze, Jésus s’adresse d’abord aux apôtres, c’est-à-dire aux évêques et à leurs collaborateurs, les prêtres. Priez, frères et sœurs, pour que je ne défaille pas dans ma mission qui ne peut être que celle d’un serviteur, un serviteur de l’amour qui vient d’en haut.

Prions les uns pour les autres. La mission de toute l’Église est une mission de service. La plus belle réponse à notre épreuve est de poursuivre sans dévier notre mission de service, en la purifiant s’il le faut. Mission si belle de serviteurs de vos enfants, de vos familles ; mission d’étudiants si prometteuse d’avenir ; mission de serviteurs du monde par votre travail, mission de serviteur de notre ville, de notre pays, de notre terre qui a tant besoin de vivre la résurrection.

Vivons-la avec humilité et avec joie, une joie profonde venue d’en-haut.

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