Jean Piat, inoubliable figure du théâtre et du cinéma français, sociétaire honoraire de la Comédie-Française, s'est éteint mardi 18 septembre 2018 à l'âge de 93 ans.
Jean Piat, monstre sacré du théâtre, s’est éteint mardi 18 septembre 2018 à l’âge de 93 ans. Connu pour sa voix puissante, il a marqué son époque avec ses rôles au théâtre et à la télévision. Né le 23 septembre 1924, à Lannoy, dans le Nord, il est élevé dans une famille catholique. Après un déménagement parisien, il étudie au lycée Janson-de-Sailly, à Paris, et ainsi qu’à l’Institution de Sainte-Croix, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Durant sa jeunesse, il pratique le football au patronage paroissial de Saint-Ferdinand des ternes, dans le dix-septième arrondissement de Paris. À 20 ans, il entre au Conservatoire national d’art dramatique avant de rejoindre la Comédie-Française en 1947, où il restera 25 ans. Il interprète Don césar de Bazan, Alceste, Figaro… Et Cyrano plus de 400 fois. Le petit écran le fait largement connaître du grand public et il marque les esprits dans la série télévisée Les Rois maudits, dans laquelle il endosse le rôle du terrible comte Robert d’Artois.
25 ans à la Comédie-Française
En 2012, interrogé par KTO, l’acteur, reconnu pour son élégance et son panache, compare avec humour le « Français » et ses contraintes à un couvent. « Vous savez, quand vous entrez dans un couvent, ce n’est pas un calvaire, c’est une volonté. C’était un peu conventuel, comme ambiance, mais il n’y avait pas à se plaindre », précise-t-il, vantant la richesse du répertoire mis à la disposition des artistes. « Il ne faut pas trop intellectualiser les rôles. C’est surtout un don de soi », ajoute-t-il. Car pour lui, « l’art en général […] est au service de la joie des autres ». Homme de valeurs, il n’hésitait d’ailleurs pas à s’affirmer. « S’il fallait cracher sur la croix, je ne l’aurais pas fait, ça c’est très clair », déclarait-il au cours de ce même entretien.

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Engagé dans des projets d’envergure
Il s’investit aussi dans des projets de sens, soutenant la Fondation Jérôme Lejeune ou parrainant la Comédie des Ternes, la troupe de théâtre semi-professionnelle rattachée à la paroisse de Saint-Ferdinand-des-Ternes. « J’aime des textes qui défendent des valeurs auxquelles je crois ou qui posent des questions essentielles », aimait-il à dire.