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Dina Bélanger, une pianiste de talent qui consacra sa vie à Dieu

PIANO

Aris-Tect Group | Shutterstock

Jacques Gauthier - publié le 03/09/18 - mis à jour le 07/08/23

La bienheureuse Dina Bélanger, pianiste, concertiste, ancienne du Conservatoire de New York, a connu une vie mystique forte, entièrement tournée vers le Christ. Elle est fêtée le 4 septembre.

Fin décembre 1923, Dina Bélanger (1897-1929) écrit dans son Autobiographie : « Je trouvai la devise que je cherchais depuis si longtemps, celle qui répondait à mes aspirations et qui résumait mes sentiments : Aimer et laisser faire Jésus et Marie ! Voilà l’expression qui me satisfait. Aimer, cela veut dire l’amour jusqu’à la folie, jusqu’au martyre… Laisser faire Jésus, c’est-à-dire laisser agir librement le Dieu d’amour ; laisser faire Marie : lui confier aveuglément le soin de réaliser son Jésus enveloppé dans le manteau de mon être extérieur. »

Celle qui écrit ces lignes a vingt-six ans. Elle est complètement éprise de Jésus ; il est la joie de son cœur, la vie de sa vie. Elle s’expose à sa lumière dès le début de son existence : « Jésus m’a mise sur la terre pour ne m’occuper que de lui. » Incandescente Dina, sa vie ne sera qu’ouverture absolue à Dieu dans l’abandon confiant de tout ce qu’elle est. En elle se vérifie la parole brûlante de saint Paul :

« Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2, 20).

L’œuvre de l’Esprit saint

Dina naît à Québec, le 30 avril 1897. Enfant unique de Séraphia Matte et d’Olivier Bélanger, elle a une enfance heureuse. Elle fait ses études primaires à l’école Saint-Roch, puis devient pensionnaire au Collège Bellevue. Très jeune, l’Esprit saint oriente sa liberté vers le désir d’être sainte, c’est-à-dire d’être brûlée d’amour pour Dieu et le prochain.

La jeune Dina commence à entendre intérieurement la voix de Jésus dès 1908. Elle précise dans son Autobiographie :

« Je m’explique une fois pour toutes au sujet des expressions que j’emploierai telles que : je voyais… Jésus me dit… et autres semblables. Cela signifie : je voyais dans mon imagination ; Jésus me dit par la voix intérieure ce que toute âme entend au fond de son cœur au moment des consolations divines. »

À quatorze ans, elle se consacre à Dieu en faisant un vœu privé de virginité. Elle aime tellement Jésus qu’elle demande la grâce du martyre. C’est à cette époque qu’elle lit l’Histoire d’une âme de Thérèse de l’Enfant-Jésus, qui n’est pas encore sainte, mais qui deviendra sa patronne avec sainte Cécile. Elle écrira en 1923 : « Thérèse de l’Enfant-Jésus, par son intercession, m’a ouvert le jardin de la confiance. Alors j’ai goûté le vrai fruit de l’abandon. Et toute son action, inutile de le dire, porte le cachet de l’amour. »

En 1914, Dina demande son entrée chez les religieuses, mais sans succès. Elle s’offre en victime de réparation au début de la guerre afin de consoler Jésus et de lui sauver des âmes. Elle vit chez ses parents jusqu’en 1916, puis elle se rend au conservatoire de New York pour y poursuivre pendant deux ans ses études en piano. Cependant, elle vit une épreuve intérieure d’aridité spirituelle qui durera six ans. Jeune fille au caractère droit et sensible, elle est devenue, à vingt-quatre ans, une élégante pianiste de concert.

Un cantique d’action de grâces

Rompant avec une possible carrière artistique, Dina choisit la voie cachée de la prière en rentrant chez les religieuses de Jésus-Marie, à Sillery. Le 15 février 1922, elle reçoit le nom de Sainte-Cécile de Rome. Cette congrégation lui convient bien car elle est toute centrée sur l’Eucharistie, effusion d’amour où Jésus se donne totalement pour nous rassasier. Jésus appellera Dina : « Ma petite Moi-même. » Celle-ci comprend que, comme le Fils est uni au Père par l’amour, comme le cœur de Marie est aussi uni au cœur du Jésus, le Christ est uni à chacun de nous dans l’eucharistie, où il nous offre avec lui au Père.

Après sa profession, le 15 août 1923, elle est envoyée comme enseignante de musique à Saint-Michel de Bellechasse. Elle contracte aussitôt la scarlatine qui dégénérera plus tard en tuberculose pulmonaire. En mars 1924, sa supérieure lui commande d’écrire le récit de sa vie. Elle noircira sept cahiers, à la mine de plomb. Elle commence ainsi : 

« Ô Jésus, écris toi-même ces pages pour chanter mon cantique d’actions de grâces; pour révéler ta bonté et ta puissance divines dans un être aussi abject que le mien, pour prouver, une fois de plus, que le paradis, le bonheur parfait de l’âme ici-bas consiste à t’aimer et à te laisser faire. »

Un chant d’amour

Dina s’abandonne à la voix intérieure du Christ qui se confie à elle dans un dialogue d’amour. La première partie de son Autobiographie raconte sa montée spirituelle, alors que la seconde parle de son union transformante avec ce Christ dont l’amour excessif veut embraser toutes les âmes. Cet acte d’obéissance d’écrire son « chant d’amour » lui coûte beaucoup car elle doit se regarder pour analyser son passé, elle qui veut s’ancrer dans le moment présent pour y vivre maintenant son union à Dieu.

Jésus se substitue de plus en plus à Dina. Le 3 octobre 1924, elle obtient la permission de prononcer le « vœu le plus parfait » qui est la voie de l’abandon total, du don à Jésus de sa volonté et de sa liberté à chaque instant. Un jour, le Christ lui dit : « Tu ne me posséderas pas plus au ciel, car je t’ai absorbée en entier. » À cette même période, Thérèse de Lisieux, qui a aussi vécu sur la terre une union intime au Christ, est canonisée en 1925. Comme elle, Dina veut « vivre et mourir apôtre d’amour ».

Paradoxe du christianisme que d’unir joie et souffrance, puisque l’amour absorbe tout. Ainsi, Dina goûtera au calice de la passion du Christ. Le 22 janvier 1927, elle reçoit les stigmates invisibles du Christ. Elle écrit : « Notre-Seigneur m’accorda une grande faveur : les stigmates d’amour de ses plaies sacrées. » Elle écrit de très belles pages sur « l’essence de l’Essence de la Très Sainte Trinité », ce « Cœur des Trois, son éternel chez-nous ».

Notre-Seigneur m’accorda une grande faveur : les stigmates d’amour de ses plaies sacrées.

Dina meurt le 4 septembre 1929 à l’âge de trente-deux ans. Elle est inhumée au cimetière du couvent des religieuses de Jésus-Marie de Sillery. Cinq années plus tard, paraît son Autobiographie qui sera traduite en plusieurs langues. Elle continue ainsi son chant d’amour : « Au ciel, je donnerai de la joie. »

Le 20 mars 1993, le pape Jean-Paul II béatifie Dina Bélanger en même temps qu’il canonise Claudine Thévenet, la fondatrice de sa congrégation. Aujourd’hui, Dina est un chemin lumineux pour les chercheurs de Dieu et une messagère universelle de l’amour. Pas étonnant qu’à la première lecture de sa messe, célébrée le 4 septembre, retentisse cet extrait du Cantique des cantiques :

« Que mon nom soit gravé dans ton cœur, qu’il soit marqué sur ton bras. Car l’amour est fort comme la mort, la passion est implacable comme l’abîme. Ses flammes sont des flammes brûlantes, c’est un feu divin! » (Ct 8, 6)

Article tiré du blogue de Jacques Gauthier.

Tags:
bienheureuxDina BélangerMusiquemystique
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