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Comment fonctionne “la fabrique des saints” du Vatican ?

SAINT PETER SQUARE GENERAL VIEW

La façade de la basilique Saint-Pierre d'où l'on aperçoit les cloches.

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Arthur Herlin - publié le 28/08/18
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Au Vatican, chaque dicastère à un rôle bien défini. Parmi eux, il revient à la Congrégation pour les causes des saints de désigner les serviteurs de Dieu dignes d’êtres canonisés.

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C’est bien simple, pour être reconnue comme sainte, une personne doit remplir quelques conditions, et pas des moindres : il lui faut être morte en odeur de sainteté, être réputée avoir vécu selon la foi chrétienne, être reconnue comme intercesseur de deux miracles, ou être morte en martyre. Enfin, sauf exception, avant d’être canonisée une personne doit avoir déjà été béatifiée. Mais avant cela, une formalité s’avère indispensable : sa cause doit aussi atterrir sur l’un des bureaux de la Congrégation pour les causes des saints. Ce qui ne peut advenir qu’après une enquête qui peut prendre des années.


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Si la plupart des dicastères de la Curie peuvent s’apparenter à un ministère d’un État laïc, cette congrégation ne trouve pas d’équivalent puisqu’elle est chargée depuis 1969 de donner à l’Église des saints à vénérer. Située sur la place Pie XII à quelques mètres de la basilique Saint-Pierre, la Congrégation pour les causes des saints — en latin, Congregatio de Causis Sanctorum — est une des neuf congrégations de la Curie romaine. À sa tête se trouvent un cardinal préfet – actuellement le cardinal Angelo Amato remplacé fin août 2018 par le cardinal Angelo Becciu – aidé d’un secrétaire et de 34 membres officiels. Parmi eux, le fameux “avocat du diable”, appelé plus formellement promoteur de la foi, actuellement Mgr Carmelo Pellegrino. Ce dernier est chargé d’argumenter contre la cause d’un candidat.

Naissance d’une institution

Une première ébauche de cet organe de la Curie a vu le jour en 1588 lorsque le pape Sixte Quint a créé la Congrégation des rites afin de contrôler les canonisations en même temps que tout le culte de l’Église. Vaste programme, mais cette combinaison permettra d’instituer petit à petit toutes les procédures d’une canonisation. C’est notamment Prospero Lambertini, avocat du diable et futur pape Benoît XIV (1740-1758), qui y a tout spécialement contribué, notamment en s’inspirant de la théologie de saint Thomas d’Aquin.


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Avec les moyens modernes et l’élargissement de l’Église, le pape Paul VI a finalement décidé de donner toute sa place au traitement des canonisations en 1969 : c’est ainsi qu’est née la Congrégation pour les causes des saints, distincte désormais de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

Son rôle précisé

Jean Paul II, dans la constitution Pastor Bonus de 1988, a précisé le rôle et le fonctionnement de cette véritable fabrique de saints. La congrégation est alors chargée de “traiter tout ce qui, selon la procédure établie, conduit à la canonisation des serviteurs de Dieu”. Son rôle est donc d’examiner les propositions et de déterminer “avec certitude” qu’un fidèle défunt puisse être porté à la gloire des autels.



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Pour l’analyse des miracles, la congrégation dispose également de sa propre assemblée de médecins, instituée en 1948 par Pie XII. Et pour cause, seules les guérisons ou les résurrections de morts sont prises en compte. Les bilocations, apparitions de stigmates, et autres expériences mystiques, même éloquentes, ne sont pas retenues… les médecins étant incapables de faire valoir leurs compétences en la matière !

Mais ce n’est pas tout, la Congrégation se prononce aussi sur le statut de docteur de l’Église pouvant être attribué aux saints. Elle détient également l’immense responsabilité d’attester de l’authenticité des reliques sacrées, et est chargée de leur conservation et d’autoriser leur exposition.

Dans tous les cas, en matière de sainteté, le dernier mot revient toujours au Souverain pontife, chargé d’approuver la promulgation de chaque décret de canonisation. À tel point qu’il peut décider par un simple décret de reconnaître comme saint, c’est ladite canonisation équipollente. C’est le circuit emprunté par le pape François pour canoniser Pierre Fabre, compagnon de saint Ignace et tout premier prêtre jésuite.

Cliquez sur la première image pour connaître des saints très “humains”

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