Aleteia logoAleteia logoAleteia
Jeudi 28 mars |
Jeudi saint
Aleteia logo
Art & Voyages
separateurCreated with Sketch.

Le cardinal de Bernis, des plaisirs mondains à la foi retrouvée (5/5)

CARDINAL DE BERNIS

Public Domain via Wikipedia | Shutterstock

Xavier Le Normand - publié le 24/08/18

Tout au long de la semaine Aleteia vous invite à découvrir des Français qui ont été marqués par leur passage à Rome. Aujourd’hui, le cardinal de Bernis.

Le carême touche à sa fin.
N’oubliez pas Aleteia dans votre offrande de Carême,
pour que puisse rayonner l’espérance chrétienne !
Soutenez Aleteia !

JE FAIS UN DON

(avec déduction fiscale)

Prestigieuse, l’ambassade de France près le Saint-Siège a souvent été confiée à des membres de familles illustres ou à de hauts prélats. Ambassadeur au moment de la Révolution, le cardinal de Bernis y a vécu un véritable retour à la foi.


PEPIN THE SHORT

Lire aussi :
Pépin le Bref, roi des Francs et grand-père du Vatican (1/5)

Né quelques mois avant la mort de Louis XIV, François-Joachim de Pierre de Bernis est un jeune homme ambitieux. C’est sans doute pour cela, plus que par vocation réelle, qu’il choisit d’embrasser la carrière ecclésiastique. Carrière qui n’est pas un franc succès puisque le jeune homme préfère écrire des vers, et n’est donc pas ordonné. Poèmes d’ailleurs fort bons, puisqu’à 29 ans, il est déjà élu à l’Académie française.




Lire aussi :
L’histoire prestigieuse de l’ambassade de France près le Saint-Siège

Sa poésie galante lui vaut d’être invité dans les salons littéraires où l’on se presse pour écouter le jeune homme. De fil en aiguille, il rencontre la fameuse marquise de Pompadour, célèbre favorite du roi Louis XV. Celle-ci lui obtient des rentes, mais surtout lui permet de graviter dans les sphères du pouvoir. Tout naturellement, Bernis finit par réclamer une ambassade. On lui propose la Pologne, il refuse. C’est à Venise qu’il ira. Dans la cité des Doges, le diplomate de 37 ans ne se refuse aucun vice.

Grâce et disgrâce

Rappelé à Versailles trois ans plus tard, en 1755, il intègre en 1757 le Conseil du roi, le gouvernement de l’époque, en tant que secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Las, la France est alors impliquée dans la guerre de Sept Ans qui ne lui semble pas favorable. Les démissions se succèdent et l’ambitieux Bernis demande d’être nommé Premier ministre pour résoudre la crise. Louis XV rejette cette requête, mais accepte d’en faire le primus inter pares des ministres. État de grâce qui ne dure qu’un temps, puisque deux semaines plus tard, il est envoyé en exil dans sa propre résidence.

Désavoué sur le plan politique, Bernis retourne à la carrière ecclésiastique. Ordonné prêtre en 1780, il devient quatre ans plus tard archevêque d’Albi. Son excellente administration lui permet tout à la fois de se montrer plein de charité, tout en maintenant son luxueux train de vie.

En 1769, le pape Clément XIII le crée cardinal juste avant de mourir. Le roi de France se souvient alors du désormais cardinal de Bernis et le charge de faire élire un pape qui le suive dans son interdiction de la Compagnie de Jésus – les jésuites. L’Espagne et le Portugal sont sur la même ligne. Lors du conclave, ces trois royaumes font usage à pas moins de 23 reprises du droit d’exclusive — ce pouvoir de certains pays catholiques de refuser l’élection de certains au pontificat de cardinaux, désormais rigoureusement interdit. Et l’habile Bernis fait élire Clément XIV.

Converti par la Révolution française

En 1773, ce pape interdit effectivement les jésuites. Reconnaissante, la couronne nomme le cardinal de Bernis comme ambassadeur auprès du pape en 1774. C’est finalement une solution qui arrange tout le monde : l’ambassadeur peut mener une vie de plaisirs, et la couronne le maintient loin des intrigues politiques. De fait, le cardinal ne quittera plus la Ville éternelle.




Lire aussi :
Alexandre Lenoir, sauveur des églises sous la Révolution

En 1789, la Révolution éclate. Alors que la France se retourne contre sa foi séculaire, le cardinal la retrouve. Il refuse ainsi de prêter serment à la Constitution civile du clergé, et insiste auprès du pape pour qu’il la condamne. En France, Bernis est déchu de son archevêché, spolié de ses biens. Désargenté, sans fonction officielle, mais désormais pieux, il meurt en 1794.

Il est tout d’abord enterré à Saint-Louis-des-Français avant d’être rapatrié en France en 1805. L’église nationale conserve toutefois un buste et des portraits de l’homme. De même, son cœur est toujours dans la ville éternelle. Poète libertin, homme politique, ambassadeur, duc et cardinal : Bernis était tout cela à la fois. Mais l’essentiel est que malgré les menaces, il n’a pas hésité à la dernière heure à choisir sa foi plutôt que les plaisirs mondains.




Lire aussi :
Philippe Casanova, le peintre français qui ressuscite l’art baroque (2/5)

Tags:
FranceHistoirePape FrançoisRomeVatican
Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Faites du soutien de notre mission votre effort de Carême 2024.

Notre mission ? Offrir une lecture chrétienne de l’actualité et transmettre l’espérance du Christ sur le continent numérique.

Nous sommes les missionnaires du XXIème siècle : accompagnez-nous par vos dons !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts.

(avec déduction fiscale)
Pave-Aleteia-Ictus-V2.png
Le coin prière
La fête du jour





Top 10
Afficher La Suite
Newsletter
Recevez Aleteia chaque jour. Abonnez-vous gratuitement