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Macron au Vatican, la compagnie de Jésus au sommet

SAINT PETER SQUARE GENERAL VIEW

Antoine Mekary | ALETEIA

La façade de la basilique Saint-Pierre d'où l'on aperçoit les cloches.

Xavier Patier - publié le 24/06/18

La France que représentera le président de la République le 26 juin prochain a une longue histoire avec l’Église, une histoire commune qui ne s’arrêtera pas.

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Il y a cinq siècles qu’on l’attendait : le 26 juin, un chef d’État français formé par les jésuites rendra visite à un Pape issue de la Compagnie de Jésus.

Baptisé sur sa demande à l’âge de 12 ans — l’âge qu’avait Jésus lorsqu’il s’émancipa de ses parents — Emmanuel Macron est toujours resté discret sur sa foi. Sa position de président de la République le rendra plus discret encore. Il n’avouera pas. Une seule chose semble évidente : le jeune président de la République que la France s’est offerte est de culture catholique. Mais pour le reste, nous ne savons rien de sa vie spirituelle, sauf qu’il parle des religions dans la France d’aujourd’hui comme Bonaparte en parlait en Égypte en 1798 : il cherche des interlocuteurs.




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Tel fut le sens du discours qu’il prononça au Collège des Bernardins en avril dernier, discours qui mortifia les vieux laïcistes français et revigora nos évêques. Car les interlocuteurs, hormis les catholiques de service, se dérobent à l’État. Les laïcistes rêvaient que la laïcité soit le fossoyeur des racines chrétiennes de la France, et ils se sont aperçus trop tard (ou plutôt ils tardent à s’apercevoir) que les racines chrétiennes de la France sont le dernier rempart de la laïcité contre la violence en général, et contre la violence islamiste en particulier. L’État, pour cette raison, doit parler avec l’Église.

Une France qui se défait

À quoi ressemble la France que représentera Emmanuel Macron auprès du pape le 26 juin ? À un pays qui, depuis quelques générations, n’en finit pas de se défaire. De plus en plus de Français ignorent d’où ils sont. Nous autres Français avons vécu longtemps dans l’habitude confortable des repaires binaires : Paris et la province, les jeunes et les anciens, les riches et les pauvres, la ville et la campagne, le civil et le militaire, le siècle et le royaume de Dieu, la France et les nations de second rang. Tout cela a disparu.


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Les années post 1968 ont gommé la frontière jeunes-vieux. Les années Giscard et Mitterrand ont effacé la frontière ville-campagne, en transformant la France en une immense banlieue. Les années 2000 ont brouillé les frontières entre la France et l’Europe. Les années Hollande, avec la tragi-comédie du mariage pour tous, ont pour finir détruit la frontière papa-maman. En fait de binôme fondateur, il ne nous restait plus que le bon vieux repère droite-gauche : Emmanuel Macron vient de le pulvériser. Comme un saint Paul postmoderne, il proclame désormais : « Il n’y a plus ni gauche ni droite, ni riche ni pauvre, ni prolétaire ni capitaliste, mais seulement des entrepreneurs individuels, acteurs de leur propre vie. »  

Une Église ignorée

L’idée même d’un projet collectif est moribonde en France. Les paroisses se vident à toute vitesse, mais pas plus vite que les cellules du Parti communiste, les clubs de belote, les associations culturelles ou les stades (oui, même les stades se vident, demandez aux dirigeants des clubs de Ligue 1). Les Français ne croient plus aux vertus des réunions d’après-souper.


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Voilà pour la fille aînée. Et l’Église du pape François ? Elle est comme jamais couverte de crachats. Inquisition, colonisation, collaboration, pédophilie : telle est sa chlamyde écarlate selon la doxa mondialisée. Un nouvel ordre moral vaguement écologiste et libertaire a pris possession du monde, et a poussé le corps du Christ vers les ténèbres extérieures. L’Église était détestée, à présent elle est ignorée. Comme il y a deux mille ans, elle ne triomphe que chez les pauvres, et donc aujourd’hui dans le continent méprisé entre tous, l’Afrique. Les pays nantis ont refusé d’honorer l’invitation à la noce. Le maître a envoyé ses bristols dans les périphéries. Réjouissons-nous !

Une histoire commune

Cela fera bien des sujets de conversation entre le nouveau chanoine de Saint-Jean-de-Latran et le souverain pontife. Il en sortira l’espérance, car la France et l’Église du Christ n’ont pas fini leur histoire commune.

« L’Église est éternelle et la France ne mourra pas. L’essentiel est qu’elle reste fidèle à ce qu’elle est, et donc fidèle à tous les liens qui l’attachent à notre Église. C’est le cas. Et c’est pourquoi, quels que soient les dangers, les crises, les drames que nous avons à traverser, nous savons où nous-mêmes allons. Nous allons, même si nous mourrons, vers la Vie. » Ces mots prophétiques ont été prononcés à Rome, sous le pontificat de Paul VI, en 1967, par le général de Gaulle, prédécesseur du président Macron.

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