Vingt-cinq ans jour pour jour après la mort de l’évêque italien Antonio Bello – don Tonino comme l’appellent familièrement les Italiens — c’est sur sa terre natale, dans les Pouilles, que le pape François a décidé de consacrer la première partie de sa nouvelle visite pastorale dans les petits diocèses du sud et du centre de l’Italie. Décédé à l’âge de 58 ans d’un cancer de l’estomac, Don Tonino est connu dans le monde entier non seulement pour sa proximité avec les pauvres et les immigrés, mais aussi pour son engagement pour la paix à travers le monde. Il a été président de Pax Christi Italie de 1985 jusqu’à sa mort en 1993.
Pour une Église “tablier”
Ordonné prêtre le 8 décembre 1957, Tonino Bello est aussi membre du Tiers-Ordre franciscain. C’était un homme « à la fois extraordinaire et surprenant », raconte l’évêque d’Ugento et Leuca, Mgr Vito Angiuli, qui a été pendant onze ans aux côtés de don Tonino, au séminaire de Molfetta. Don Tonino “était un rêveur passionné de Dieu et de la vie”. Il rêvait d’une Église “tablier”, “seul ornement liturgique que nous puissions attribuer à Jésus”, disait-il, c’est-à-dire une Église de serviteurs du monde, dépourvue de “signes de pouvoir” mais qui a “le pouvoir des signes”, la seule manière, estimait-il, d’être proche de tous les hommes, d’être pris au sérieux et de devenir crédible.
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Les publications littéraires et spirituels de don Tonino, ses homélies relayées un peu partout et ses interventions à la télévision, où il appelait les catholiques à plus de charité et de fraternité, sont restées dans les mémoires. Il est “une figure de référence” pour ceux qui veulent vivre leur époque et leur foi, estime Mgr Vito Angiuli. Et cette visite du pape François dans les Pouilles est comme une invitation à prendre exemple sur lui pour « suivre sa propre vocation ». Pour les Pouilles et le Salent, elle est une invitation à marcher dans ses pas en poursuivant sa mission : “être terre de dialogue, d’accueil, et de rencontre”.
La cause en béatification de don Tonino est en cours. Ouverte en 2008 à Molfetta, ville dont il a été évêque, la congrégation pour les causes des saints a rendu un rapport positif en 2015. La prochaine étape est la reconnaissance de ses vertus héroïques par le pape François, puis la reconnaissance d’un premier miracle qui lui permettrait d’être béatifié.
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