Les vestiges d'une abbaye espagnole, datant du XIIe siècle, ont traversé l'Atlantique pour être reconstruits en Californie. Retour sur une folle épopée.
Les moines trappistes-cisterciens de l’abbaye de “New Clairvaux” à Vina (Californie), habitent dans un monastère florissant. Cette année, ils ont fêté les 25 ans de la construction de leur abbaye, réalisée à partir des pierres d’un monastère cistercien espagnol vieux de 800 ans. Mais comment ces pierres ont-elles pu se retrouver au États-Unis ?
Une abbaye démontée pierre par pierre
Tout commence en 1931, lorsque William Randolph Hearst, homme d’affaires américain, décide d’acheter les ruines d’un monastère cistercien abandonné : Santa María de Ovila, près de Trillo en Espagne. Son but ? Démonter pierre par pierre l’édifice puis envoyer les plus intéressantes en Californie afin de les intégrer dans son projet de château médiéval, dans les forêts du nord de la Californie. Les pierres devaient servir à construire l’entrée du château mais également une piscine et un bowling. Il dépense une véritable fortune pour les acheminer jusqu’à San Francisco et les stocke, un temps, dans des entrepôts. Malheureusement pour lui, mais heureusement pour les pierres, en raison de problèmes financiers, il est obligé d’abandonner son projet.
À cette histoire s’ajoutent, les années suivantes, plusieurs incendies des entrepôts dans lesquels sont entreposées ces pierres, abîmant au passage un bon nombre d’entre elles. Découragé, William Randolph Hearst décide de faire don de celles qui restent à la ville de San Francisco, qui avait accepté de reconstruire le monastère afin d’en faire un musée. Cependant, le projet ne verra jamais le jour et les pierres sont abandonnées dans le parc du Golden Gate.