On trouve souvent des pépites lorsqu’on lit un article jusqu’au bout. Comme dans celui publié par LCI, ce mardi 15 janvier, et repris par nouvelobs.com. On y apprend que les carmes du monastère Notre-Dame-de-Pitié, à Roquebrune-sur-Argens (Var), ceux sur qui les caméras se sont braquées quelques heures à l’annonce d’une perquisition dans le cadre de l’enquête sur la disparition de Xavier Dupont de Ligonnès sur la seule foi d’un signalement, ont mis cinq jours avant d’échanger entre eux sur l’événement. Morceau choisi :
“Cet épisode a marqué les religieux. Ils en ont parlé ensemble pour la première fois entre eux ce dimanche, cinq jours après les faits : “En semaine, nous prenons les repas du midi ensemble mais en écoutant généralement des conférences. Le soir, le dîner se fait sans parole. Pour la première fois [dimanche], pendant la récréation hebdomadaire, de 13 heures à 14 heures, nous avons parlé de la visite des policiers”, admet le frère Jean Marie Joseph”.
Cinq jours avant de pouvoir parler ? En effet, dans la vie monastique, la prière et la vie fraternelle rythment le quotidien des moines, bien souvent en silence. Le temps est précieux, les moines vivent leur journée selon la liturgie des heures, ils consacrent leur journée au Seigneur. Un décalage entre temps médiatique et règle monastique que n’a pas manqué de relever Gauthier Vaillant, journaliste à La Croix.
La vie monastique, c'est attendre CINQ JOURS pour débriefer une descente de police chez toi, que tout le pays a commentée en direct. Parce que c'est la Règle.
— Gauthier Vaillant (@gauthvaillant) January 15, 2018
(Je trouve ça admirable.)https://t.co/tdwpNNF9czpic.twitter.com/wOsXiCHbSd
Aujourd’hui, l’information circule très vite. Ce tweet par sa bienveillance nous invite, à l’instar des moines de Roquebrune-sur-Argens, à prendre du recul et du temps pour évoquer des évènements qui nous marquent. C’est généralement le meilleur moyen d’aborder les choses posément et raisonnablement.