Découvrez l’étonnante histoire d’une vieille médication familiale, retrouvant deux siècles plus tard une nouvelle jeunesse avec le soutien d’une publicité active ! Cette solution à base de plantes élaborée par l’Abbé Soury résout les problèmes circulatoires et veineux.
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« Dieu m’avait mis sur terre pour soulager les souffrances de mes semblables » : telles furent les dernières paroles de l’Abbé Soury décédé le 12 janvier 1810 à Celloville, à l’âge de 77 ans.
Son nom vous évoque quelque chose ? Oui, c’est bien lui qui donne son nom à la “Jouvence de l’Abbé Soury” dont les pubs passent régulièrement à la télévision. Initialement nommée “Tisane des deux Abbés” en l’honneur de l’abbé Delarue, curé de Celloville et maître de l’abbé Soury, c’est une tisane à base de plantes inventée en 1745 pour lutter contre les jambes lourdes mais aussi pour améliorer les problèmes circulatoires et veineux liés à la ménopause.
Abbés et guérisseurs
Tout commence avec l’abbé Delarue, curé de Celloville et inventeur de remèdes à base de plantes qu’il distribuait gratuitement aux pauvres. Connu pour être un saint guérisseur en France et à l’étranger, sa réputation déplaçait les foules. Ce dernier remarquant l’intelligence de Gilbert Soury en fait son apprenti et lui instruit la connaissance des plantes médicinales tout en le conduisant au sacerdoce.
Après avoir été ordonné prêtre, l’abbé Soury est attaché à la paroisse d’Alizay pendant plus de 25 ans où il soigne l’âme de ses fidèles mais aussi leurs corps par les plantes. Il met alors au point et grâce aux instructions de l’abbé Delarue, un cocktail composé d’extraits de plantes d’Amérique latine, d’hamamélis, de colombo, de muguet, qui prendra le nom de « Jouvence de l’Abbé Soury » et promet de rétablir la circulation sanguine.
Lors de la Révolution française, l’abbé Soury s’oppose à la Constitution civile du clergé de 1790 qui soumet l’Église catholique au pouvoir civil. Arrêté, il est alors emmené à Evreux où il est interné à la maison des Ursulines. Mais sa renommée médicale s’étend au-delà de la prison. Ainsi, le député révolutionnaire Robert Lindet lui rend visite et le consulte pour un mal incurable dont il est atteint. Le traitement fait son effet et il est guéri. L’abbé Soury est alors relâché.
Mis en résidence surveillée à Rouen, il reprend cependant son ministère et célèbre secrètement la messe, mais la municipalité de Rouen, s’apercevant du nombre accru de fidèles, impose à l’abbé Soury de quitter la ville. Il se retire alors dans sa ville natale où il donne des soins aux malades venue de toute la France pour le consulter.
Une campagne publicitaire importante
Après le décès de l’abbé Soury, la recette ne fut pas perdue. Le petit neveu de l’abbé, Méri Magloire Dumontier, pharmacien à Rouen vend l’élixir des deux abbés dans sa pharmacie avant de créer à la fin du XIXe siècle une usine et en lançant une véritable campagne publicitaire. Après sa mort, sa femme, ruinée, a dû liquider la succession et la Jouvence fut rachetée par un notaire.
Plus de deux siècles après, la mise sur le marché du produit est autorisée. Vous la trouverez actuellement commercialisée par le laboratoire Omega-Pharma sous forme de solution, comprimés ou gel. Solution miracle aux troubles circulatoires, elle s’avère en outre très utile contre les picotements, les lourdeurs, les bouffées de chaleur, symptômes qui la destinent plus généralement à une clientèle féminine.
« Salut de la femme », « aucun autre produit ne peut la remplacer », « jambes lourdes, essayez la jouvence de l’Abbé Soury », on compte pas moins de trente-deux affiches publicitaires pharmaceutiques, mais aussi slogans qui ont fait l’éloge de cet élixir. Et on remarque une caractéristique commune à chacune des affiches : l’analogie avec les saisons et la nature qui rappelle le cycle féminin. Et pas un homme ne figure sur ces affiches sauf en médaillon l’effigie du créateur de la Jouvence. À croire que les problèmes de circulations sont réservés aux femmes ?