Tu as voulu, Seigneur, qu’à l’annonce de l’ange, la Vierge accueille ton Verbe éternel, qu’elle soit remplie de la lumière de l’Esprit saint et devienne le temple du Très-Haut : aide-nous à devenir assez humbles pour faire comme elle ta volonté.
Il est facile de fustiger la vertu d’humilité et ceux qui la recherchent. Car croire être humble, c’est prendre le risque de ne plus l’être vraiment. Le risque existe de se fourvoyer, soit dans la fausse humilité qui sert de masque à l’orgueil, soit dans le mépris de soi-même qui empêche de reconnaître les dons que Dieu fait. La Vierge Marie nous est offerte comme modèle, elle qui ose affirmer dans son Magnificat : « [Le Seigneur] s’est penché sur son humble servante », et n’hésite pas à compléter « désormais tous les âges me diront bienheureuse » (Luc 1, 48).
Lorsqu’elle chante son cantique d’action de grâce, la Vierge a déjà accueilli l’annonce de l’ange. Elle est le temple du Très-Haut puisqu’elle renferme la présence divine. Son humilité n’est pas feinte car elle sait que la vie qui croît en elle ne vient pas d’elle-même. Elle est humble et servante parce qu’elle sait la distance qui la sépare de son créateur, et la conscience de son indigence la rend parfaitement disponible pour le servir. Pour cela, nous pouvons la proclamer bienheureuse, car l’œuvre de Dieu qui s’accomplit en elle va s’accomplir en tous : « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent » (Luc 11, 27).
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