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Écrans entre 0 et 4 ans : attention danger !

PETITE FILLE DEVANT UNE TABLETTE

© Shutterstock

Marie-Laure Castelnau - publié le 21/10/17

Dès le plus jeune âge, les écrans rythment le quotidien des enfants. Une exposition excessive qui inquiète les spécialistes car elle provoque des troubles du comportement. Psychologues, pédiatres et médecins ne cessent de tirer la sonnette d’alarme.

Entre la télévision, l’ordinateur, la console de jeux, l’Ipad de maman ou le téléphone de papa, ils ont l’embarras du choix ! Certains enfants peuvent ainsi passer plusieurs heures devant les écrans, sans qu’on ne s’en inquiète vraiment. Pourtant, les études s’accumulent depuis quelques années pour en dénoncer les méfaits sur leur santé. En mai 2017, dans une tribune au “Monde”, plusieurs médecins et professionnels ont alerté sur les graves troubles du comportement et de l’attention qu’ils observent de plus en plus chez les petits.

De nouvelles études, présentées début septembre à Paris dans le cadre du congrès de l’Europeen College of Neuropsychopharmacology, ont confirmé ce danger en soulignant le lien entre la lumière artificielle bleue émise par les écrans et les troubles du sommeil conduisant à des troubles du déficit de l’attention et d’hyperactivité (TDAH) chez les tout petits. Face aux dangers de cette exposition massive, l’association E-nnocence présidé par Gordon Choisel milite pour faire naître une prise de conscience.

« Nous recevons de plus en plus de très jeunes enfants (entre 0 et 4 ans) stimulés principalement par les écrans, qui, à trois ans, ne nous regardent pas quand on s’adresse à eux, ne communiquent pas, ne parlent pas, ne recherchent pas les autres, sont très agités ou très passifs », s’inquiètent les spécialistes.

L’enfant se comportait comme Moogli

Les témoignages de certains médecins sont parfois effrayants, comme celui de la psychologue Pascaline Poupinel qui a reçu un enfant de 3 ans en consultation pour trouble des interactions et absence de langage : « Pendant ses 18 premiers mois, son père, négligeant, le laissait dans sa chambre, seul ou devant un écran. A 20 mois, l’enfant marchait, grognait et mangeait comme Moogli… Aujourd’hui, il n’a toujours pas accès au langage, il bruite, il a le regard fuyant et vit la présence de l’adulte comme intrusive. Il est violent et incapable de s’intégrer dans une classe. »

Le constat est sans appel : ces enfants de 3 ou 4 ans en grande difficulté, signalés par les écoles, sont quasiment tous exposés massivement aux écrans. On parle quand même de 6h à 12h par jour ! Ils ne pratiquent pas ou peu de jeux d’imitation et s’ils en ont, ils les délaissent au profit des écrans.

Comment en est-on arrivé là ?

Ces dernières années, la multiplication des écrans et des chaînes de télévision, dans les familles est impressionnante. Les parents pensent bien faire en occupant leurs enfants avec des tablettes sur des jeux « éducatifs ». Ils constatent aussi que ces écrans les calment. Et achètent leur tranquillité avec ces « écrans-nounous ». Mais si ces temps ne sont pas limités, ils entraînent certains enfants vers le handicap. Heureusement, les troubles ne sont pas inéluctables et disparaissent un mois après l’arrêt total ou la diminution des écrans. Les progrès sont spectaculaires !

A quoi ressemblent ces enfants atteints de troubles ?

Ce sont des enfants dans leur bulle, indifférents au monde qui les entoure, qui souvent ne réagissent pas à leur prénom, ne jouent pas avec les autres, ne parlent pas ou répètent une question qu’on leur pose, ne comprennent pas une consigne toute simple.

Ce sont des enfants inhibés, qui ne bougent pas, ou au contraire, sont très agités, jettent tout par terre, sont intolérants à la frustration. Ils sont parfois agressifs, mordent, tapent, griffent.

Ils ont des gestes inadaptés, battent des ailes avec leurs mains, regardent fixement une lumière, une vitre, jouent toujours avec le même jouet. C’est ce qu’on appelle des « stéréotypies ».

« La triade : trouble de la communication, trouble des relations sociales, et stéréotypies sont la définition de ce que l’on appelle « Troubles du Spectre Autistique » ou « Troubles Envahissants du Développement, » explique le Dr Anne-lise Ducanda, signataire de la pétition parue dans le Monde.

Les écrans ne sont pas des jouets comme les autres

Il faut savoir que le cerveau du petit enfant ne peut se développer que s’il manipule les objets avec ses mains, qu’il les goûte avec sa bouche, et explore son environnement réel. Son cerveau analyse alors les effets de ces gestes sur les choses réelles. C’est une des conditions pour que le cerveau établisse des connexions cérébrales et se développe.

« Le développement cognitif et psycho affectif de l’enfant ne peut se faire que dans l’interaction à l’autre, dans un bain de parole », explique Pascaline Poupinel. « Le langage doit être accompagné de l’expression vivante du visage associé ».

Les écrans captent l’attention involontaire de l’enfant qui a du mal à s’en détacher et à faire autre chose. Il peut rester des heures devant ce qui entrave l’exploration de son environnement réel par le toucher et l’isole de toute relation humaine indispensable à la communication et au langage. Cela empêche tout simplement son cerveau de se développer de façon normale.

Les autres effets néfastes des écrans

– Ils n’apprennent pas l’effort et la frustration.
– Ils génèrent des angoisses et des émotions chez l’enfant à cause des flash lumineux et sonores saccadés imprévisibles.
– Ils ont un pouvoir addictif très puissant. Petit à petit, l’enfant ne peut plus s’en passer et le réclame de plus en plus. Si les parents tentent de lui retirer, il peut entrer dans une énorme colère.

Quelques recommandations

– Limiter les écrans pour l’enfant à une heure par jour maximum, tout écran confondu.
– Éteignez la télévision le plus souvent possible si votre bébé est dans la pièce.
– Le matin avant l’école, n’allumez pas la télévision sinon en classe, il adoptera la même attitude passive.
– Ne donnez pas votre téléphone à votre enfant.
– Ne lui offrez pas de tablette pour Noël ou son anniversaire avant 6 ans au moins.
– Lisez lui des livres.
– Donnez lui des jeux de manipulation et d’imitation.
– Sortez vous promener avec lui.
– Osez lui dire non.
– Parlez lui.
– Faites lui des câlins.

Il est temps de faire naître une véritable prise de conscience des pouvoirs publics et des parents. Car c’est tout l’avenir de notre société qui est en jeu.


ENFANT ; TABLETTE

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