C’était une première au Canada. Quant aux États-Unis, un grand retour, plus de trente ans après la dernière tournée. Signe de l’importance de cet événement : les tickets – gratuits – pour le concert unique de Toronto se sont écoulés en moins de huit minutes !
Au cours de cette tournée, le prestigieux chœur de la chapelle Sixtine est passé dans trois villes américaines — New York, Washington D.C. et Detroit, ainsi que deux canadiennes, Québec et Toronto. À chaque fois, en présence des plus hautes autorités, civiles et religieuses, comme le représentant personnel de la Reine Elizabeth II dans la province de Québec, le lieutenant-gouverneur Michel Doyon.
Le caractère unique de ces événements tient au fait que le “chœur du Pape” réserve habituellement ses représentations aux messes du pape. Et en la matière, il peut se prévaloir d’une longue tradition, qui remonte au VIIe siècle. À l’époque, le pape Grégoire Ier, dit le Grand, entreprend de réformer la liturgie, et se voit ainsi attribuer la paternité du chant… grégorien !
De fait, le successeur de Pierre attache un chœur résident auprès de la basilique Saint-Jean du Latran, qui constitue alors la cathédrale du pape. 700 ans plus tard, sous le pape Sixte IV, le chœur du pape prend sa forme actuelle. Ce pape de la Renaissance, grand bâtisseur, fait construire une chapelle pour les célébrations du souverain pontife et lui donne son nom : la chapelle Sixtine, dédiée à l’Immaculée conception. Qui a son tour donnera son nom au chœur qui se produit en son sein : la boucle est bouclée !
Composé de 30 garçons, de 8 à 13 ans, et de 22 adultes, le chœur sélectionne soigneusement les jeunes, à la suite d’auditions dans les écoles de Rome. Ceux qui sont choisis reçoivent une bourse pour faire leurs études gratuitement au Vatican. Si les tournées sont rares, le chœur a déjà chanté, entre autres, en Russie, au Japon, en Chine, en Pologne, en France, en Allemagne et en Corée du Sud en juillet dernier.
En 2015, il s’est produit à l’abbaye de Westminster à Londres. Là encore, un événement historique, puisque réalisé conjointement avec la chorale de l’institution anglicane. Même entre chrétiens, en l’occurrence anglicans et catholiques, il semble que la musique adoucisse les différences… Et pour ceux qui ne peuvent se rendre à ces concerts prestigieux, ils peuvent toujours se rabattre sur leur abondante discographie.
La fête du jour