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Parler de la mort avec un enfant : comment bien faire ?

Les enfants face à la mort : en parler en vérité

© Shutterstock

Sophie Le Noën - publié le 04/10/17

Est-ce-que ça fait mal de mourir ? Où partons-nous quand nous mourons ? Voilà des questions auxquelles il peut être délicat de répondre... Comment parler de la mort aux enfants ? Faut-il les amener aux obsèques ? Eclairage psy… et spi !

“Maman, quand j’aurai des enfants, toi, tu seras morte !” À 4 ans, Rose parle de la mort pour le moins sereinement. Pour elle, et le plus naturellement du monde, la mort fait partie de la vie.

Et c’est bien souvent le cas pour les plus jeunes, qui ne se figurent pas que la mort est définitive : ils ont un quotidien très ritualisé, leur entourage revient inexorablement, sans jamais s’éteindre.
Parfois, des questions fusent, et elles ne doivent alors pas rester sans réponse. A condition d’être soi-même à l’aise avec le sujet, parlons-en librement et simplement ! Car pour devenir un adulte qui ne craint pas la mort, l’enfant ne doit pas garder de zones d’ombres effrayantes.

Ne pas laisser la place à l’imaginaire

De nombreux parents, par peur de briser une douce naïveté, se trouvent démunis quand leur enfant parle de la mort. Dans ces cas-là, ils refusent presque par principe d’évoquer le sujet et se retranchent derrière le silence. “”J’évite de répondre aux questions !”, avoue ainsi une jeune maman. Alors, comment faire, sans risquer une crise d’angoisse ou de mauvais cauchemars morbides ? Pour Laura Licari, psychologue, l’essentiel est de ne pas laisser la place à l’imaginaire. Il est important de répondre aux questions quand elles viennent, sans les devancer, en étant clair et franc.

Attention aux métaphores comme “Grand-Mère est partie”, qui peut être troublant pour un enfant. Elle est partie… Mais où ? Va-t-elle revenir ? Dire d’une grand-mère décédée qu’elle “est au Ciel” peut également être difficilement compréhensible. “Françoise Dolto racontait qu’un enfant avait ainsi eu très peur de prendre l’avion, de peur de croiser des milliers de morts dans le Ciel. Il est préférable d’employer les vrais mots”, explique la psychologue.

Halte donc également aux “Elle dort pour toujours”, qui pourrait provoquer une peur d’aller au lit ou une crainte de ne jamais se réveiller. Évitez d’utiliser l’expression “parti(e) pour un long voyage”, car l’enfant attendra le retour de la personne décédée ou sera anxieux quand un proche voyagera. Évitez aussi des phrases comme “La tante de Papa était très malade”. En effet, à 6 ans, on s’imagine alors très vite qu’un petit rhume nous mènera à la mort.

Mieux vaudra donc dire “Grand-Mère ne respire plus, elle ne reviendra plus jamais.”

Et la Résurrection ?

Faut-il expliquer la résurrection aux enfants, quand on parle de la mort ? Pas forcément ! “Les parents ont à jauger de l’accessibilité de l’enfant : on peut commencer par dire qu’en tant que chrétiens, nous croyons à l’immortalité de l’âme, qui est l’esprit qui anime et fait vivre le corps. Ils pourront ajouter que nous croyons que le corps ressuscitera et vivra de l’éternité avec l’âme”, ajoute le père Amand-Marie.

Transmettre l’Espérance

A 5 ans, Pierre se penchait sur le caveau de sa grand-mère dans lequel on venait de descendre le cercueil : “Au Revoir Grand-Mère !”, criait-il gaiement en faisant un signe de la main. Évidemment, cela surprend. “Je me souviens de la mine déconfite des gens autour…”, raconte sa maman, amusée. Madeleine a toujours amené ses enfants aux obsèques auxquelles elle devait assister, dès leur plus jeune âge. “La présence d’enfants dans un cimetière paraît presque indécente aux yeux du monde. Or très souvent, elle se révèle consolatrice. Aux obsèques de ma tante, chacun de mes enfants a été pris dans des bras, et amené près du cercueil pour le bénir. Même les plus affligés ont trouvé cette scène touchante  : cette petite fille haute comme trois pommes qui bénissait le cercueil d’une vieille tante.”

“C’est un moment de partage important avec un enfant”, estime Laura Licari, psychologue. “Or important ne veut pas forcément dire joyeux !”. Ce qui est primordial ? C’est de parler, d’utiliser des mots simples, de répondre aux interrogations que la mort peut susciter. Ne laissez pas l’enfant avec ses questions. “L’essentiel pour lui est de comprendre qu’il ne verra plus la personne décédée sur Terre, mais qu’il peut espérer la retrouver plus tard et pour toujours”, estime le père Amand-Marie. « C’est l’Espérance et la Communion des Saints ! »

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