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Quatre engagements paroissiaux au féminin

FEMME A L'EGLISE

© Shutterstock

Claire de Campeau - publié le 05/09/17 - mis à jour le 05/09/23

Conjuguer vie de famille, travail et un engagement en paroisse relève souvent du défi, mais ces quatre jeunes femmes ont à coeur de mener à bien leurs missions de bénévolat ! Une expérience enrichissante pour elles, dans des domaines très différents, mais avec cette même volonté de se mettre au service des autres...

Louise, Alix, Marie et Enora ont au moins un point en commun : ces quatre femmes sont engagées activement dans leur église. Elles ont accepté de témoigner afin de susciter, peut-être, une envie de les suivre dans des démarches similaires.

1Fleuriste du Bon Dieu

Marie a 27 ans, un petit garçon de 16 mois et attend des jumeaux. Lors de son premier congé maternité, ayant du temps libre à consacrer aux autres, c’est spontanément que la jeune maman s’est tournée vers sa paroisse de Verneuil-sur-Marne pour proposer son aide. Titulaire d’un CAP de fleuriste, ses mains vertes ont été recrutées pour fleurir et embellir les deux églises de la paroisse, tous les vendredis et les jours de fête. Professionnelle, le travail ne lui demande pas un temps démesuré :

“J’avais le temps de le faire, je n’ai pas du tout hésité. Étant fleuriste professionnelle, cela me demandait une petite heure hebdomadaire. Nous nous arrangions entre nous pour que le planning convienne à toutes. J’ai malheureusement dû arrêter car nous avons déménagé en vue de l’arrivée des jumeaux.”

Marie insiste sur l’importance de se faire plaisir dans le bénévolat que nous choisissons, afin de l’accomplir dans la joie et l’amour du Christ : “S’engager pour sa paroisse ne doit surtout pas être un poids, au contraire. J’ai arrêté le patronage bien avant car je ne me sentais plus capable de tout gérer avec un petit enfant. Il est important que nos engagements soient une joie de tous les instants : joie de le faire, joie de l’offrir aux autres paroissiens.”

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Si l’idée de fleurir nos églises vous intéresse, rassurez-vous, il ne vous sera nullement demandé un diplôme de CAP à l’entrée ! “Les quatre autres fleuristes de la paroisse faisaient cela en amatrices, nous précise Marie. Certaines avaient effectué des stages proposés par le diocèse de Versailles pour fleurir la liturgie.”

Quant à savoir si elle priait pour être portée dans son engagement, Marie répond humblement qu’elle priait bien peu. À entendre la joie qu’elle prenait à en offrir aux autres paroissiens, nous pourrions reprendre l’idée de saint Augustin qui soutenait que chanter, c’était prier deux fois… Fleurir les églises semble également être une belle manière de louer notre Seigneur.

“Le fleurissement en liturgie a plutôt une démarche symbolique qui, à l’inverse de l’allégorie, part de l’objet (les fleurs et leur arrangement) pour exprimer une réalité abstraite. La composition florale ne démontre pas, elle montre ; elle n’explique pas, elle opère ; elle n’illustre pas un texte, elle travaille la sensibilité par l’intermédiaire de la vue. La composition n’est pas une homélie, elle est une louange.” (Du bon usage de la liturgie, Guide Célébrer, p.105)

2Assistante administrative de la paroisse

Louise est mère au foyer, de deux jeunes enfants. Forte d’une expérience professionnelle de sept ans dans l’édition puis l’informatique, elle a décidé de proposer ses services à la paroisse. Elle nous raconte la naissance de cet engagement : “Suite à la naissance de notre seconde, j’avais un réel besoin de reprendre une activité pour moi. C’est une amie qui m’a mise en contact avec le prêtre de la paroisse dans laquelle nous venions d’arriver.”

Si Louise voulait donner de son temps, la mission est plus que réussie, avec un engagement bénévole de dix heures hebdomadaires au presbytère – présence de deux heures tous les matins dans la mesure du possible – “sans compter le travail à la maison pour des événements paroissiaux et les réunions des équipes pastorales…”, précise la jeune femme. Ses missions sont multiples : “Aide aux équipes bénévoles de la paroisse, gestion de la communication entre les différentes communautés, soutien et aide aux prêtres dans leurs travaux administratifs (tri du courrier, dossiers de baptême ou de confirmation à finalise, doc de l’église à mettre à jour…), éveil à la foi des enfants à baptiser entre 2 et 7 ans.”

Le travail de Louise est chargé et prenant, elle n’hésite donc pas à mettre des limites et à les rappeler si besoin… en usant toujours de beaucoup de bienveillance, recommande-t-elle avec beaucoup de douceur. “Beaucoup de personnes viennent et considèrent notre engagement comme “normal”, en se permettant des réflexions déplacées, sans bienveillance ni gentillesse…”, explique Louise. Pour accomplir sa mission, la jeune maman remet son travail dans les mains du Seigneur. “Je lui demande de la bienveillance dans mes paroles et dans mes gestes pour ne pas blesser ceux qui travaillent avec moi. Il me guide dans mes choix et me surprend souvent par sa rapidité ! L’abandon est très difficile pour moi mais j’y travaille !”

3Responsable de l’aumônerie d’un lycée

Alix, jeune maman d’une fille de 13 mois, vit en région parisienne et travaille au service marketing d’un grand groupe français. Avec son mari, elle s’est présentée spontanément au vicaire de la paroisse pour lui proposer ses services. Estimant avoir beaucoup reçu (famille, scoutisme, groupe EVEN, etc.), elle a eu à cœur de transmettre sa foi à d’autres jeunes, beaucoup moins favorisés qu’elle. “Jeunes et encore sans enfants… si nous ne nous engagions pas maintenant, quand l’aurions-nous fait ?” La jeune femme a eu peur de s’enfermer petit à petit dans le confort matériel que lui apportaient leurs situations professionnelles, les nombreux week-ends en famille ou entre amis à droite à gauche… Un tel engagement lui permet de “rester “connectée” aux besoins du monde et d’enraciner [sa] foi dans le réel.”

Six mois après son mariage, Alix commençait donc, avec son époux, à chapeauter l’aumônerie d’un lycée :

“Les élèves sont issus de familles plutôt modestes, et d’origines géographiques très variées (Antilles, Portugal, Cap Vert, Philippines…). Nous voyons les jeunes 3 fois par mois, le vendredi soir : 2 fois par mois en grand groupe dans une salle paroissiale avec l’aumônier, 1 fois par mois en petit groupe de 7-8 autour d’un dîner chez des couples (qui reçoivent donc chez eux). L’année est rythmée par 3 sorties (samedi ou dimanche), 1 week-end, le rassemblement des aumôneries à Taizé à la Toussaint et celui du FRAT à Lourdes (une fois tous les 2 ans).”

Concilier engagement et vie personnelle n’est pas toujours évident. “Je dois courir à la sortie du travail à 18h (quitte à partir avant la fin d’une réunion si besoin), récupérer ma fille à 18h30, la mettre dans les bras d’une baby-sitter à 18h45 (dîner prêt), arriver à l’heure à 19h à la salle paroissiale pour accueillir les jeunes, à qui nous demandons d’être ponctuels. Notre engagement nous prend environ deux heures par séance (trois fois par mois donc) plus deux heures de préparation avec l’aumônier par séance, sans compter sorties et week-end pour lesquels nous sommes en général accompagnés par des bénévoles de la paroisse. C’est un engagement très beau mais… exigeant !”

Notre service est un remarquable exercice d’humilité.

La jeune femme n’a qu’un seul conseil à donner à celles qui hésiteraient encore à s’engager :

“N’ayez pas peur ! Dieu comble les cœurs au-delà de nos espérances. Un petit exemple des multiples fruits que notre engagement porte… Nous avons accompagné un groupe de 20 jeunes au FRAT, un grand rassemblement des aumôneries d’île-de-France à Lourdes. J’étais alors enceinte de six mois et demi. À la fin des cinq jours, j’étais vraiment épuisée, et un peu désabusée par le comportement ingrat de certains jeunes, pour qui nous avions donné une semaine de congés payés et sacrifié beaucoup d’heures de sommeil pour faire la police dans les couloirs de l’hôtel. Une jeune que j’avais trouvée particulièrement désagréable est venue à moi pour me remercier et me dire qu’elle avait été vraiment touchée que je l’aie soignée tous les soirs (je devais lui changer son pansement suite à une vive brûlure à l’épaule et elle ne m’avait jamais remerciée). J’en avais les larmes aux yeux ! Après le FRAT, son comportement s’est véritablement transfiguré (pardonnez-moi le mot), elle est devenue un moteur pour le groupe et se prépare au baptême…”

Comment faire quand l’engagement devient trop pesant, à part demander à Dieu son soutien ? “Dans les moments où l’engagement nous paraît dur, il nous semble important de nous rappeler que nous ne sommes que des semeurs… nous ne devons pas attendre de “voir” les fruits que nous semons, ils ne nous appartiennent pas… et il vaut peut-être mieux que nous ne les voyions jamais ! Nous deviendrions peut-être un peu orgueilleux… Notre service est d’ailleurs un remarquable exercice d’humilité : quand j’entends des amis qui nous “félicitent”, je pense à notre aumônier qui a une séance d’aumônerie par soir ou à ces bénévoles qui sont au service des jeunes depuis plus de 10 ans et répondent toujours présents pour accompagner 25 jeunes excités en sortie…”

4Animatrice durant la messe

La paroisse d’Enora, maman de bientôt quatre enfants, mariée depuis 15 ans, manquait d’animateurs… Comme peut-être la votre, n’hésitait pas à vous renseigner ! La jeune femme, déjà membre d’une équipe liturgique de la paroisse, s’est alors portée volontaire et anime 1 à deux fois par mois la messe dominicale. Heureuse de pouvoir rendre service, elle retrouve également la joie éprouvée plus jeune, quand elle jouait de la musique lors des messes “de jeunes”. Elle s’est donc engagée pourtant “peu certaine de ses compétences vocales”.

Enora admet que, parfois, les répétitions de chants sont difficiles à caser dans le planning familial, “surtout lorsque les enfants tombent malades et que les nuits blanches s’enchaînent !”. La jeune maman a eu la chance de pouvoir suivre une formation d’animateur de chants (dispensée par de nombreux diocèses en France), pendant laquelle elle explique avoir appris à se “dépouiller” d’elle-même “pour n’être qu’une voix pour la prière et non pas l’animateur vedette” ! Avant chaque messe, Enora demande à l’Esprit-Saint de la guider pour que sa voix puisse, tout simplement, porter la prière des paroissiens.

L’engagement en paroisse, une autre voie pour la prière

Quels que soient nos talents, il en est un qui peut être utile pour nos paroisses, même aussi minime soit-il. Des fleurs au chant, en passant par la paperasse administrative, les quatre jeunes femmes rencontrées semblent toutes portées par leur engagement, heureuses de donner un souffle de vie à leur paroisse et à ses fidèles. Il y a mille manières de s’engager, certaines sont ponctuelles (kermesse annuelle), d’autres s’étalent sur la durée, mais toutes permettent à la paroisse de garder une dynamique et des projets.

L’engagement dans la mission de l’Eglise fait partie de la vocation baptismale. Le baptême nous rend participants à la vie de l’Église, à commencer par nos familles, ces “petites Églises” que nous bâtissons au quotidien. Si vous avez à cœur de vous engager vous aussi, quel que soit votre planning et votre situation familiale, n’hésitez pas à aller voir le prêtre de votre église à la sortie d’une messe, ou à passer par l’équipe paroissiale. Un engagement doit néanmoins être respecté et porté avec joie pour être le plus effectif possible !

Tags:
ÉgliseFemmesservice
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