Devenue membre des États-Unis en 1803, l’État de Louisiane a occupé une place particulière sur le continent américain. Francophone et catholique, elle regorge d’anecdotes la liant à la patrie de Molière.Actuellement sous la menace de la tempête Harvey, la Louisiane occupe une place particulière dans l’esprit de bon nombre d’Américains. En particulier de par l’héritage qui la lie à la France.
Les “paroisses”
La Louisiane est, avec l’Alaska, le seul État à ne pas être divisé en comtés. Si le second est subdivisé en « boroughs », la patrie de Louis Armstrong est la seule à se diviser en paroisses. 64 paroisses constituent la Louisiane et beaucoup d’entre-elles portent des noms bien français comme « La Fourche, La Salle et La Fayette ». La religion catholique y est pratiqué autant que le protestantisme (26% contre 27% en 2015). Largement au-dessus de la moyenne nationale.
Symbolique
Jusqu’en 1861, son drapeau était identique au tricolore français avec une couronne d’étoile blanche en haut à gauche. Si, en 1912, le pélican américain l’a remplacée, la symbolique européenne est toujours bien présente puisque l’image du pélican, s’ouvrant le cœur devant ses oisillons, est un symbole venant tout droit de… l’Europe médiévale ! Son instrument de musique symbole reste, par ailleurs, l’accordéon diatonique. N’en déplaise aux puristes, le jazz n’a pas réussi à détrôner l’instrument français par excellence.
La langue française fait de la résistance
Si l’anglais est aujourd’hui la langue ultra majoritaire (91,47% en 2010), le français est encore parlé par 2,80% des Louisianais. De plus, le français « cadien » est encore utilisé par 0,51% de la population en 2010. D’après les linguistes, cet idiome serait un dérivé du français tourangeau, mayennais et angevin. Véritable carrefour de la population francophone mondiale, la Louisiane a toujours été une terre d’accueil pour les créoles, les haïtiens, les acadiens et les habitants de Saint-Domingue. Il n’y a donc pas un français mais bel et bien plusieurs…
Le français fait donc de la résistance malgré un décret de 1916 interdisant cette langue. La Nouvelle-Orléans, ville la plus peuplée de l’État et sa capitale, Bâton Rouge, sont encore des témoins du passé français de la région.
Chronologie
- 1682 : un explorateur français, René-Robert Cavelier de La Salle descend le Mississipi jusqu’à son embouchure et découvre ce territoire qu’il appellera “Louisiane” en l’honneur de Louis XIV.
- 1762-1763 : perdante de la guerre de Sept Ans, la France perd la Louisiane qui sera partagée entre anglais et espagnols.
- 1768 : les Louisianais se révoltent, créent une République libre et envoient une délégation à Versailles.
- 1800 : l’Espagne rend la Louisiane à la France par le traité de San Ildefonso.
- 1803 : Sans consulter l’Assemblée, le premier consul Napoléon Bonaparte vend la Louisiane aux États-Unis pour cinq millions de dollars (plus 10 millions pour La Nouvelle-Orléans). Encore aujourd’hui, cette vente est considérée comme illégale par bon nombre de spécialistes.