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À la recherche des couleurs d’origine des statues de la Sainte-Chapelle

STATUES SAINT CHAPEL

© PATRICK KOVARIK / AFP

Louise Alméras - publié le 29/08/17

Jadis installées dans la Sainte-Chapelle, six statues du XIIIe siècle, représentant des apôtres, vont faire l’objet d’une restauration inédite.

Un appel à la générosité du public doit être lancé par le musée de Cluny, où elles sont conservées, afin de leur rendre leur aspect d’origine, notamment en retrouvant leurs couleurs. Des experts les examinent actuellement dans les sous-sols du Musée du Louvre, où se trouvent les laboratoires du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF).

En réalité, trois statues des douzes, que comportait le collège apostolique à l’origine, sont parvenues “intactes” jusqu’à nous : “l’apôtre à la tête de philosophe” avec sa barbe fleurie, “l’apôtre à l’air mélancolique” avec sa tête penchée et saint Jean, le seul identifiable, avec son air adolescent. Trois autres ont été endommagées sous la Révolution. L’une est décapitée tandis qu’il ne reste des deux autres que la partie inférieure encore colorée. Quant au six autres statues, elles ont été victimes des vicissitudes de l’Histoire, et ont été remplacées dans la Sainte-Chapelle par des copies en plâtre.

Un des enjeux de la restauration de ces six statues réside dans la découverte des couleurs utilisées pour embellir ces statues gothiques. En effet, les tentatives de restauration ont transformé l’état et l’apparence des statues originales, notamment par l’adaptation des couleurs à celle des vitraux de la Sainte-Chapelle, “par une vision extrêmement colorée et chamarrée des apôtres” bien qu’”au XIIIe siècle, on ait eu affaire à une gamme chromatique très différente”, explique Damien Berné, conservateur du patrimoine au musée de Cluny.

Une restauration pour des statues plus authentiques

Les chercheurs étudient ainsi les couches de peinture successives appliquées jusqu’à la Révolution, puis au XIXe siècle, et analysent la polychromie des statues grâce à des micro-prélèvements effectués au scalpel, qu’ils enrobent ensuite d’une résine. “La coupe stratigraphique obtenue permet de voir les couches de couleurs” grâce à un microscope électronique à balayage, signale Alexandra Gérard, chef de la filière sculpture au département restauration du C2RMF. Les statues ont aussi été “radiographiées pour mieux comprendre l’assemblage des œuvres”, et une campagne de photos sous lumière UV “qui rend fluorescente certaines surfaces” a favorisé la détection des zones de rebouchage en plâtre qui ont “mal vieilli”, précise-t-elle.

Le travail qui attend les restaurateurs à l’automne sera le nettoyage complet des surfaces, le retrait du “badigeon moderne cache-misère” tout en préservant les traces de polychromie, explique Damien Berné. L’apparence des apôtres pourrait être modifiée des pieds à la tête puisque l’assemblage des statues, autrefois décapitées, sera également repris et les socles massifs, ajoutés le siècle dernier, enlevés pour que l’on puisse voir à nouveau leurs chevilles. Le talent du sculpteur de ces trésors de l’art gothique pourra enfin se révéler.

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ArtsPatrimoine
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