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L’admirable réaction d’une femme trompée par son mari

COUPLE TRISTE

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Orfa Astorga - publié le 11/08/17

Saviez-vous que le bonheur est un choix personnel, quelles que soient les circonstances ? C'est le cas de cette femme qui a souffert de l'infidélité de son mari, et qui raconte à Aleteia son histoire car elle pourrait aider d'autres personnes qui traversent la même situation...

“Mes parents, de modeste condition, m’ont enseigné du mieux qu’ils ont pu les bonnes mœurs. J’ai eu une enfance très heureuse dans un petit village où je suis allée à l’école primaire et au collège, puis j’ai commencé à travailler très jeune. C’est là que j’ai rencontré celui qui deviendrait mon époux, de famille modeste lui aussi, mais un étudiant brillant qui avait obtenu une bourse pour entrer dans une université prestigieuse, à laquelle il est allé en me jurant que rien ne changerait et que nous resterions ensemble. Et en effet, nous nous sommes mariés peu de temps après qu’il ait obtenu son diplôme, en nous promettant l’amour éternel.

Notre couple souffrait de nombreux manques et d’illusions à mesure que lui terminait sa spécialité médicale, que nous avions un peu plus de moyens financiers, qu’il se distinguait dans sa profession et que notre famille s’agrandissait. L’abnégation et le sacrifice n’étaient pour moi que l’occasion de l’aimer encore plus alors que lui poursuivait son but, qu’il a fini par atteindre.

Quand le spectre de l’infidélité apparaît

Aveuglément confiante, je pensais que nous fêterions ensemble ce succès tant attendu de ce que je pensais être “notre histoire d’amour”, mais un jour je me suis réveillée et je me suis rendue compte que la réalité était tout autre. Mon mari vivait dans l’infidélité avec une femme très jeune et avec qui il partageait tout un monde d’expériences, duquel j’avais été mise à l’écart sans m’en rendre compte, tant je l’idolâtrais.

Indignée, je me suis plainte et je lui ai demandé d’admettre son erreur et de la corriger, mais il ne l’a pas fait. Ensuite, en rage, j’ai commencé à crier, à lui dire des mots blessants… et à le gifler. Cela m’a juste servi à me rendre compte que je faisais face à une douleur que je ne pouvais plus éviter, sans savoir quand ni comment elle prendrait fin. Mes parents ne pouvaient pas m’aider, j’étais limitée par mon faible niveau scolaire et j’avais peur de compromettre le futur de mes enfants, encore jeunes, en demandant le divorce.

Pensant à ce que diraient sa famille et ses amis, il n’a pas souhaité divorcé non plus, mais il m’isola progressivement, en se conduisant de manière froide et distante. Il me présentait uniquement comme la mère honorable de ses enfants, donnant l’image d’un père de famille honnête en société. Entre la confusion, la peur et l’abattement, j’ai décidé de demander l’aide d’un professionnel.

Quand on pense qu’il n’y a pas d’alternative

J’étais arrivée à la conclusion erronée que je n’avais pas d’option, que je devais continuer à faire bonne figure pour mes enfants, en oubliant ma propre liberté. Mais il en a été tout autrement. On m’a aidée à comprendre que par amour, j’avais choisi librement l’abnégation et le sacrifice pour construire mon foyer, et qu’avec cette même liberté, je choisissais maintenant ce que je n’aurais jamais pensé choisir : rester à ses côtés sans son amour. Mais je me suis rendue compte que je pouvais le faire avec une paix intérieure et une efficacité réelles.

Je récupère mon autonomie

Pour y parvenir, je ne devais pas m’obstiner à faire mourir l’amour que je ressentais pour mon mari, car même si lui ne m’aimait plus, je ne devais pas pour autant le détester. Je savais que je ne serais plus soumise à ces liens affectifs trop forts. Je devais aussi surmonter la dépendance que j’avais développée envers lui à trop l’aimer (et mal), et qui m’avait fait perdre une grande partie de mon autonomie.

C’est sans tenir compte de ses objections et sans négliger mon rôle de mère que j’ai fini le lycée non sans effort et que je suis entrée à l’université, élargissant ainsi ma vision et m’assurant un avenir.

J’opte pour la séparation des corps

En refusant toute intimité et ressentant une souffrance réelle, j’ai cessé de me plaindre et je me suis efforcée d’établir avec lui une relation sereine, tout en occupant avec dignité la place qui me revenait en tant que maîtresse de maison, mère de famille et éducatrice de mes enfants.

L’exercice de la liberté le plus difficile

J’ai souhaité adopter une attitude d’espoir et de pardon sincère, refusant les rancœurs et encore plus la revanche, qui sont des signes négatifs de dépendance affective, afin de trouver la paix et la liberté intérieures. Ce ne fut pas facile, car cela prête à confusion de pardonner à celui qui nous a fait souffrir. Pour moi, cela revenait à agir comme s’il n’avait rien fait de mal, ou à dire que le mal était « bien », ou encore à soutenir une injustice. Je ne l’avais pas admis, j’aurais eu l’impression de me moquer de la vérité.

Je devais en réalité comprendre et vivre le pardon d’une autre manière, car en dépit de mes regrets, je ne souhaite garder aucune rancœur, ni le condamner, ni l’associer à sa grande erreur. Je laisse à Dieu le soin d’examiner ses actes et de le juger, Lui qui voit les cœurs et juge avec justice.




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Toujours tirer quelque chose de positif du négatif

Mon mari sait qu’il a failli à un amour juste et honnête, me privant de quelque chose que je méritais, et il trouve très difficilement des arguments ou des « raisons » qui justifient sa conscience. Il éprouve également des difficultés à identifier les valeurs authentiques qui donnent du sens à nos vies, il ne comprend pas que mes jugements de valeur et ma mentalité aient changé, et qu’en réalité sa mauvaise conduite ne m’a pas empêchée de grandir humainement et spirituellement. Il y a en nous quelque chose d’indestructible qui est garanti par la fidélité et l’amour de Dieu.

Aujourd’hui ma vie est un projet en constante évolution. Mon mari a fini par me proposer de nous séparer et j’ai accepté. Je crois et je continue à espérer qu’un jour son cœur s’illuminera et qu’il trouvera son chemin jusqu’à la maison du Père.

Maintenant je travaille, je passe mon temps libre avec mes enfants, qui ont bien grandi, et je participe à des œuvres sociales. Je me spécialise également dans un domaine qui me permettra de transmettre mon expérience et d’aider ceux qui traversent la même situation. Je veux montrer le chemin qui amène à la paix intérieure et à la joie de vivre, même s’il restera peut être toujours un peu de douleur dans nos cœurs.”

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