Tout spirituel qu’il soit et malgré la population la moins nombreuse au monde, le petit État du Vatican n’en comporte pas moins un supermarché, une pharmacie et bien d’autres services. Visite guidée.“Garde-à-vous !”. Pour entrer au Vatican par la porte Sainte-Anne, sur la droite de la place Saint-Pierre, il faut d’abord montrer patte blanche devant le garde suisse, dans son costume bleu, qui salue les voitures qui entrent dans l’État pontifical.
À l’entrée, sur la gauche, la caserne de la Garde suisse fait face à l’église Sainte-Anne, puis, un peu plus loin, se trouve sur le côté la tour massive de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), la fameuse “banque du Vatican” qui attire souvent les titres de la presse, toujours à l’affût de scandales financiers. En remontant, on trouve encore la Typographie vaticane, l’imprimerie du Vatican. Dirigée par des salésiens, elle est chargée de l’impression des encycliques, de celle de L’Osservatore Romano et autres publications du Saint-Siège.
La prochaine halte est pour le fameux supermarché du Vatican, L’Annona. Pour y accéder il faut une carte réservée aux employés du Saint-Siège. En soi, rien ne le différencie d’un magasin italien, à part peut-être le nombre d’ecclésiastiques et de religieuses qui poussent leurs caddies. Et des prix défiant toute concurrence, puisqu’il n’y a pas de TVA.
On croise ensuite le bureau central de la poste vaticane. Chaque année, sont traités plus de 140 tonnes de courriers et six millions de cartes postales. Certaines de ces lettres confient des peines au souverain pontife tandis que d’autres, ornées d’un timbre à l’effigie du pape, racontent tout bonnement les vacances touristiques et pèlerines dans la capitale italienne.
L’essence la moins chère de la péninsule
En continuant sur la Via della Posta, apparaît la pharmacie du Vatican. Créée après l’annexion de Rome par le Royaume d’Italie en 1870, elle est aujourd’hui dirigée par un religieux de Saint-Jean-de-Dieu. Une ordonnance médicale et une pièce d’identité suffisent pour s’y rendre. Plus de 2 000 personnes y passent chaque jour, peut-être attirées par des médicaments impossibles à obtenir hors de la Cité-Etat. Toutefois, ni contraceptifs ni abortifs ne sont les bienvenus. Des cabinets dentaires ou de radiologie proposent également des consultations dans le même bâtiment.
La visite se poursuit par un autre lieu qui attire les convoitises : la pompe à essence, qui, dit-on, offre les prix les plus bas de la péninsule. Son usage est là encore réservé aux employés du Vatican. Du moins théoriquement… Encore un peu plus loin, se trouvent un parking et la centrale téléphonique. Pas de préfixe international spécifique au Vatican pour le téléphone, mais un indicatif italien dédié.
En redescendant vers la porte Sainte-Anne par la Via del Pellegrino, on passe à côté de la cantine et du centre ouvrier. Puis on tombe sur la boutique de L’Osservatore Romano, où chacun peut venir acheter des photos souvenirs du pape et de ses activités quotidiennes. On y court donc lorsqu’on a eu la chance de pouvoir l’approcher, ou désormais d’être photographié sur la place Saint-Pierre, équipée de caméras très perfectionnées. Dans les parages se trouvent également un atelier de restauration des tapisseries et le Centre télévisé du Vatican. Ainsi que l’aumônerie apostolique, où chacun peut venir demander une bénédiction de l’évêque de Rome, par exemple pour un baptême ou un mariage.
En eux-mêmes, ces lieux n’ont donc pour la plupart rien d’exceptionnel. Mais leur situation au-delà du mur d’enceinte leur donne une dimension particulière. Y aller est souvent une aventure, le visiteur a l’impression de pénétrer dans un lieu hors du commun, d’autant que tous les déplacements se font sous l’œil vigilant de la Garde suisse et de la Gendarmerie vaticane.
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