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“Voilà pourquoi je t’aime Jésus”

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Ronald Barakat - publié le 12/07/17
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Cher Yeshoua,

Attention de croire que je t’aime pour recevoir de toi quelque chose en retour, comme la vie éternelle, par exemple. Je ne suis pas motivé par l’amour intéressé, qui  est le propre de l’amour humain, pas par le « donnant-donnant » qui caractérise les relations humaines, mais simplement le « donnant » pour donner, le « donnant »  pour avoir déjà reçu ton amour pour moi, bien avant le mien pour toi, puisque tu m’as connu depuis le sein de ma mère, et même avant, et tu m’as tissé à l’avance.

Je t’aime d’un amour d’Agapè, de l’amour pour l’amour, de l’amour de Dieu pour Dieu, de Toi pour Toi, de l’amour par gratitude, pour m’avoir donné la vie, et non pour hériter de la vie éternelle. Dussé-je ne rien hériter du tout, me fondre dans le néant, ou aller en enfer, je continuerai à t’aimer. Je t’aime pour le don de la vie, pour le don de Ta Vie, et ces quelques dons dont tu m’as gratifié, et aussi le don de te rendre grâce.

Je t’aime aussi parce que rien ne t’obligeait, toi Dieu le Fils, à te faire chair, encore moins à souffrir dans ta chair pour mon Salut et celui de mon genre. Tu n’étais pas obligé de descendre du haut de ton Ciel pour te faire supplicier et me sauver si je me suis perdu par ma propre faute. Je n’avais qu’à user de la faculté de discernement, de la raison et de la volonté que tu m’as gracieusement données. Tu n’avais pas à venir réparer mes erreurs, et pourtant tu l’as fait, et de quelle façon !

Je t’aime aussi parce que toi, le Seigneur, tu n’as même pas demandé d’être adoré, mais aimé, « de tout mon cœur, de toute mon âme et de toute ma pensée », et d’aimer mon prochain (ce qui est moins facile, j’en conviens).

Je t’aime aussi parce que, contrairement à mes employeurs, tu ne réclames pas mon temps, mon énergie, mon labeur, ma douleur, ma peine, mon intelligence, mes connaissances, mes compétences, ma servitude en contrepartie d’un salaire périssable, à renouveler par la même corvée,  et ceci pour pouvoir vivre ou survivre, mais juste ma reconnaissance et mon amour en contrepartie d’un Trésor éternel, impérissable. Tandis que le monde m’oblige à gagner mon pain, au prix fort, toi tu m’offres ton Pain, Vivant, gratuitement, à chaque Eucharistie. Je ne peux dénombrer les raisons qui me poussent à t’aimer…

Je t’aime aussi pour ta discrétion, ton humilité, ta présence non envahissante, qui me permettent de jouir de la vie, de vaquer aux petits plaisirs du quotidien sans me sentir oppressé par ton Regard, par ta Pureté.

Je t’aime parce que tu ne m’imposes pas cette « redevabilité », cette « dette » à ton égard. Tu me donnes la possibilité de l’éprouver, à mon rythme, à ma convenance, ou ne pas l’éprouver, avec le moins de risques et de périls, compte tenu de ton infinie Miséricorde.

Je t’aime pour ta conception du Rachat, qui me donne la possibilité de me racheter en « achetant » pour le Ciel des âmes vendues, perdues, ici-bas, par mes prières et mes bonnes œuvres, et même des âmes de l’autre côté de l’au-delà.

Je t’aime parce que tu m’as donné le pouvoir de faire des miracles, par la magie de l’amour et les vertus de la foi : de pardonner, même l’impardonnable, d’aimer le moins aimable, et même mon ennemi, de secourir, de réconforter, de soulager, de soigner, de guérir…

Je t’aime de m’avoir fourni, par la potion magique de ta Parole, l’antidote contre le regret, la nostalgie, le remords, le péché, le désespoir… De m’avoir permis de ressusciter de mille maux, de mille morts, en cette vie, avant de ressusciter d’entre les morts, le moment venu.

Je t’aime de m’insuffler ton Esprit saint lorsque ma foi, ma force, mon intelligence et ma raison sont à bout de souffle, même lorsque je suis trop faible ou trop égaré pour t’en faire la demande.

Je t’aime de me rappeler, à chaque mauvaise nouvelle, ta Bonne Nouvelle, à chaque injustice, ta Justice, à chaque trahison, ta Fidélité, à chaque déception, ta Promesse.

Je t’aime d’avoir dissipé, dès notre première rencontre, mes ténèbres par ta Lumière, d’avoir remplacé la fausseté par ta Vérité, d’avoir tracé dans nos déserts ton Chemin verdoyant, menant vers ton Océan d’Amour.

Je t’aime pour ta générosité, ton abnégation, pour n’avoir pas voulu tout prendre pour toi, pour avoir laissé de la place aux autres : à ces saints qui ont mérité une vénération et un rôle d’intercession, une place de choix dans ton Sacré-Cœur, pour t’avoir tant aimé et glorifié. Voici que tu les glorifies en retour.

Je t’aime pour ces anges que tu nous as envoyés, pour cet ange gardien, invisible, qui accompagne chacun de nous, qui peut-être me lit au moment où je t’écris, mais aussi pour ces anges visibles, humains, que tu places sur notre chemin, et surtout lors des difficultés, qui viennent nous soutenir, au moment propice, et nous faire parler de Providence, quand d’autres parlent, à tort, de coïncidence.

Je t’aime pour cette Mère que tu nous as donnée, ta Mère, alors que chacun de nous prend sa mère pour soi. Toi, tu as bien voulu partager sa Maternité avec nous, nous recouvrir de son voile protecteur, enchanteur, nous offrir son Cœur Immaculé avec la possibilité de s’y blottir, s’y consacrer et d’accumuler les Grâces.

Je t’aime pour ce Père que tu nous as révélé, pour en avoir fait « Notre Père » à tous, et pas seulement à toi, pour nous avoir invités à nous adresser à Lui, directement, comme des fils, faisant de nous des frères à toi ; pour nous avoir montré un Père Miséricordieux, et nous avoir demandé d’être à Son image : miséricordieux comme Lui.

Je t’aime pour tout ce Merveilleux, ce conte de fée réel que tu nous as offert : cette Incarnation, cette Rédemption, cette incroyable Résurrection, cette Espérance sans laquelle cette vie serait si désespérante, si vaine, si triste, si absurde.

Comme tu vois, les raisons de t’aimer sont innombrables. Et pour toutes ces raisons, non seulement je t’aime, mais je t’adore, même si tu ne l’as pas demandé, et même si je n’y trouve pas mon compte.

C’est de moi à Toi, pour Toi, et non pour moi.

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