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L’église Saint-Thomas de Mossoul toujours debout

IRAQ MOSUL
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Sylvain Dorient - publié le 07/07/17
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Située au cœur de la vieille ville de Mossoul, où les combats ont été particulièrement violents, l’église Saint-Thomas a été miraculeusement épargnée par les destructions.Depuis la fin du mois de juin, des communiqués de l’armée irakienne promettent régulièrement que la ville de Mossoul sera prochainement débarrassée de l’État islamique. Le 6 juillet 2017, il ne restait qu’une mince poche à l’Ouest du Tigre, dans la vieille ville, férocement défendue par les djihadistes. Ils envoient quotidiennement des attaques suicides sur leurs assaillants, les contraignant à combattre rue par rue. Selon le commandement irakien, il y aurait encore 300 irréductibles, accrochés à un territoire de 500 mètres sur 300.

Un milliard de dollars de dégâts

Les Nations unies évaluent le coût des dégâts causés à Mossoul à “plus d’un milliard de dollars”. Outre les combats, la ville a été dévastée par les pillages et les destructions volontaires. Depuis qu’il est sur le recul, l’État islamique pratique une politique de la terre brûlée, qui n’épargne pas le patrimoine millénaire irakien.

Le minaret penché a fini par tomber

La mosquée Al Nouri, et son célèbre minaret penché, a été détruite, mais à deux rues de là, dans un décor apocalyptique, l’antique église Saint-Thomas de Mossoul se dresse encore, au milieu des ruines, avec à peine quelques égratignures sur sa façade. Et ce n’est pas de la faute des combattants du pseudo-califat, qui avaient manifestement prévu la destruction de l’église, comme l’a constaté un journaliste de la Croix : ” Les djihadistes ont peint des ronds noirs sur les épaisses colonnes de marbre noirâtre, sans doute en préparation de sa destruction”. Ces marques servaient à indiquer les emplacements pour les explosifs, mais ils n’ont pas eu le temps ou les moyens d’exécuter leur plan. Certes l’intérieur de l’église a été dévasté, pillé, maculé d’inscriptions. Mais les murs de l’église tiennent debout, comme un hommage à la science des bâtisseurs qui les érigèrent au VIIe siècle.

Les voyages des reliques de saint Thomas

Les reliques de saint Thomas, habituellement conservées dans l’église, ont, elles aussi, échappées à la destruction. Elles avaient été mises en sécurité, au monastère Saint-Mathieu, dès la prise de Mossoul, le 9 juin 2014. Ces reliques, qui furent retrouvées dans un mur d’une vieille église de la ville en 1964, pourraient prochainement réintégrer Saint-Thomas de Mossoul.

Saint Thomas, l’évangélisateur d’Orient

Les chrétiens chaldéens, auxquels appartient cette église, accordent une importance toute particulière à saint Thomas l’apôtre, qui leur porta l’Évangile dès le Ier siècle. “C’est notre saint patron”, assure le père Narsay Soleil, prêtre chaldéen à Sarcelles (Val d’Oise). Il voit, dans la survivance de cette église, malgré les destructions “un beau signe”, qui est à ses yeux révélateur d’une église qui tient malgré tout : “Rendons grâce à Dieu !”, conclut-il.

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