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Enfant d’un père protestant et d’une mère catholique : comment vivre sa foi ?

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© Arnaud Huille

Portrait de Pierre.

Margaux Marchand - publié le 05/07/17

Pierre, 26 ans est né d’un père protestant, d’une mère catholique et a reçu le baptême protestant. Aujourd’hui après de nombreuses rencontres, il a cheminé dans sa foi et se dit chrétien avant tout, même s’il a résolument et sereinement opté pour le catholicisme.

Aleteia : tu as été baptisé protestant. As-tu toujours suivi le choix que tes parents avaient fait pour toi ?
Pierre : Jusqu’à mes 18 ans, mes parents ont souhaité me faire découvrir les deux religions. J’ai commencé le catéchisme à partir de 7 ans et on alternait entre l’église et le temple les dimanches. Mais pour une question de praticité, nous allions plus souvent à l’église. À l’époque, on habitait en Bretagne et le temple était à 2 heures de voiture aller-retour, alors que l’église était juste à côté.

Mon père, étant protestant, a voulu nous accompagner, mes frères et sœurs et moi jusqu’à la confirmation, que j’ai faite à l’âge de 16 ans.

À cet âge, il m’est souvent arrivé d’être un peu perdu entre les deux confessions. On est encore jeune à 16 ans donc c’est difficile de trouver sa foi entre le catholicisme et le protestantisme.

Parallèlement, comme j’étais dans une école privée, j’ai pu faire ma première communion, ma confirmation ainsi que ma profession de foi catholique. Ce qui était très étonnant étant donné que je n’avais pas été baptisé catholique.

Aujourd’hui, après avoir de nombreuses réflexions et grâce à ma double éducation, je me sens de l’Église universelle, celle qui place le pauvre en premier, qui veut œuvrer au bien commun d’une société en manque de repères.

Vers quel âge as-tu donc fait ton choix ?
Je suis arrivé à Paris en 2011, à 21 ans, et je me posais déjà de nombreuses questions depuis quelques temps.

Lorsque je suis arrivé, je me suis retrouvé par hasard dans un foyer de la communauté de l’Emmanuel. C’est suite à de nombreuses belles rencontres, et surtout parce que j’avais la majorité de mes amis qui étaient catholiques, que je me suis tourné vers le catholicisme. Beaucoup d’événements m’ont également marqué spirituellement. En arrivant à Paris, je me suis mis à la recherche de nombreux groupes de prières dans lesquels je pouvais cheminer dans ma foi. Je voulais faire partie d’un maximum de groupes avec toujours cet unique et même but, quel est le sens de ma vie ? Qu’est-ce que Dieu veut pour moi ? Ce fut pour moi une forme de reconverversion spirituelle, une quête.

J’ai commencé Even (groupe de théologie) dès que je suis arrivé. Je cherchais à tout théoriser donc j’avais besoin de cela.

Avec tes nombreuses expériences et rencontres, n’est-ce pas parfois compliqué de grandir dans une famille avec deux religions ? Ton père étant protestant, a-t-il accepté que tu veuilles te tourner vers la religion catholique ?
Mes parents nous ont toujours laissés la possibilité de choisir. Mon père a tout à fait accepté mon choix. J’ai eu la chance d’avoir une éducation œcuménique. Pendant longtemps, j’ai cru que c’était un fardeau, car je pensais qu’il fallait obligatoirement que je choisisse.

Mais surtout, quand j’ai commencé à cheminer dans ma foi, je me suis posé une question : est-ce que nos parents nous emmènent vers un chemin spirituel défini ? Est-ce que je fais un choix, pour faire plaisir à mon père ou à ma mère ou je le fais car je ressens de l’apaisement et de l’amour ?

Lorsque tu es arrivé à Paris, tu t’es tourné vers le catholicisme. Cela n’a pas été “compliqué” d’abandonner la religion dont tu avais été baptisé ?
Non, cela s’est fait naturellement. Après ma quête spirituelle, je me suis tourné facilement vers la religion catholique. Je n’ai pas vraiment découvert la religion protestante via mon père mais plutôt en allant au temple, en rencontrant des personnes qui m’ont fait découvrir une autre manière de vivre sa foi.

Et puis, au fil des rencontres que j’ai faites quand je suis arrivé à Paris, mon choix s’est tourné naturellement vers le catholicisme pour la seule raison que l’accueil reçu dépassait l’entendement et m’a permis de grandir en tant qu’homme ancré dans l’amour de Dieu.

Justement, tu parles de choix, comment celui-ci s’est-il fait, les deux religions sont proches sur certains points mais éloignées sur d’autres. Sur quoi t’es-tu basé idéologiquement pour faire ce choix ?
Il existe des choses intéressantes dans les deux religions. Il y a une véritable recherche spirituelle dans la religion catholique et l’histoire des saints est très parlante pour moi. Aujourd’hui, je suis majoritairement actif dans l’Église, mais cela ne m’empêche pas d’aller de temps en temps au temple car je me sens fondamentalement chrétien.

Mais selon moi, il n’est pas possible de se définir radicalement comme catholique ou protestant lorsque l’on a reçu cette double éducation. Nous sommes définis intrinsèquement par les actes que l’on pose.

Dans chrétien, il y a Christ dedans et non catholique ou protestant. Pour moi l’important aujourd’hui, c’est d’annoncer la foi et l’amour de Jésus.

Propos recueillis par Margaux Marchand. 

Tags:
CatholiquesoecumenismeProtestants
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