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Êtes-vous atteints du syndrome du sauveur ?

DEUX FEMMES QUI S'ENLACENT

© Shutterstock

Zuzanna Gorska-Kanabus - publié le 30/06/17

Venir en aide aux autres, c'est bien. Mais à condition que cela ne soit pas aux dépends de ses propres besoins...

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A priori Ania et Marek n’ont rien en commun. Elle est juriste et il est chauffeur. Elle a 26 ans, il en a 31. Ils habitent tous les deux en Pologne, ne se connaissent pas mais pourtant ils ont quelque chose en commun : ils souffrent tous les deux du syndrome du sauveur. Vous reconnaitrez-vous dans leurs portraits ?

Le portrait d’Ania

Ses amis disent d’elle que l’on peut toujours compter sur son aide. Jamais elle ne se défilera. Toujours prête à aider son prochain, à donner un conseil, à soutenir les autres. Ania reconnaît qu’elle fait passer les besoins des autres avant les siens. Comment refuser de rencontrer une amie qui est dans une mauvaise passe ? Son rendez-vous chez le médecin peut bien attendre, les courses, elle les fera plus tard. Quant à prendre un peu de repos, elle a tout le temps…

Le portrait de Marek

Tout le monde le sait, Marek sera toujours là pour un ami qui rencontre des problèmes « passagers » avec l’alcool. Il le soutient de son mieux, l’écoute et essaye de l’aider. Comme il le répète sans cesse, il faut leur consacrer du temps, leur montrer de la compréhension et parfois les soutenir financièrement. Marek estime qu’il est plutôt chanceux. Il a un bon travail et sa vie est relativement équilibrée. Dans la mesure où tout va bien pour lui, il estime qu’il est de son devoir d’aider les autres. Cependant, tout comme Ania, il reconnaît reléguer au second plan ses propres besoins et les personnes à qui il vient en aide sont de plus en plus exigeantes envers lui, jusqu’au point où, parfois, il ne sait plus quoi faire pour les satisfaire.

Les signes qui doivent alerter

Disons-le clairement, aider les autres n’a rien de répréhensible, c’est bien ! Toutefois, aider quelqu’un ne peut pas se faire aux dépends de ses propres besoins. Les personnes qui sont atteintes du syndrome du sauveur prennent souvent trop de responsabilités sur elles-mêmes. Elles sont convaincues qu’elles sont les seules au monde à pouvoir venir en aide. Ce sont elles, sinon rien. Et c’est ainsi qu’elles endossent facilement le rôle du thérapeute, d’un parent ou plus prosaïquement qu’elles jouent le rôle de pansement. Mais très vite, elles se mettent à souffrir d’avoir pris trop de responsabilités sur elles.

Leur conviction souvent inconsciente qu’elles sont la seule planche de salut, les empêche de refuser les sollicitations et ainsi elles arrivent à sacrifier leur propre vie. Ces personnes perdent de vue toute perspective et sont le plus souvent exploitées par les autres. Elles ont tendance à se justifier par le comportement des autres et sont le plus souvent démunies face aux exigences des autres, toujours plus grandes.

Les « sauveurs » attirent ceux et celles qui veulent être sauvés. Autrement dit, des personnes qui attendent que quelqu’un change leur vie par un coup de baguette magique… Elles veulent des changements dans leur vie sans fournir aucun effort pour y parvenir. Lorsqu’elles entreprennent un travail sur elles-même, elles crient à la manipulation, jouent sur le sentiment de culpabilité ou deviennent agressives. Finalement, lorsque le « sauveur » ne veut plus jouer le rôle du prince charmant ou de la bonne fée, ils se détournent de lui et vont chercher ailleurs un « pansement » pour leur plaie.

Que faire ?

1. En premier lieu, analysez votre comportement

Faites-vous passer souvent vos besoins après ceux des autres ? Si cela n’arrive que de temps en temps, vous n’avez pas à vous en faire. Toutefois, si vous observez cette tendance, posez-vous la question : dans quelle situation et avec quel type de personne vous comportez-vous ainsi ? Qu’ont ces personnes en commun (des problèmes financiers, une incapacité à faire face aux obstacles de la vie) ? Quelle est votre motivation ? Pourquoi faites-vous cela ?

2. Apprenez à vous donner des limites

Se donner des limites est indispensable pour se frayer un chemin dans la vie et parmi les autres. Elles protègent votre individualité et votre différence. Se donner des limites, c’est délimiter un espace qui nous est propre. C’est grâce à cet espace personnel que nous pouvons nous sentir responsable de nous-même et que nous avons un sentiment d’appartenance. Cet espace délimité nous donne aussi la juste mesure de ce qui est de notre responsabilité ou pas. Poser des limites peut s’apprendre, l’assertivité aussi. Il y a des livres, des ateliers ou des coachs qui peuvent nous accompagner dans notre démarche.

3. Prenez garde à vos relations amicales

Une relation entre deux personnes est un équilibre entre le fait de donner et de recevoir. Dans certains cas comme dans celui de la relation entre une mère et son enfant, la mère est porteuse d’un amour inconditionnel, mais c’est exceptionnel. Une relation saine doit trouver une harmonie et un équilibre entre ce que chacun apporte et reçoit. Vous devez vous demander si la personne en face de vous respecte vos propres besoins autant que vous les siens. Si vous observez une disproportion, il faut en parler. Dans la plupart des cas, une discussion sincère permet de remettre la relation sur la bonne voie. Il peut arriver aussi qu’une telle discussion aboutisse à la fin de la relation car celle-ci reposait justement sur un principe de non réciprocité. C’est difficile à reconnaître mais indispensable pour ne pas retomber dans le même type d’amitié. Vous pourrez ensuite vous sentir libre de trouver un nouvel espace dans lequel des relations harmonieuses pourront s’épanouir sur des bases saines de respect mutuel.

> Cet article est une traduction de la version polonaise d’Aleteia

Tags:
Amitié
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