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Giorgio La Pira : un serviteur de Dieu en politique

GIORGIO LA PIRA

Fondazione Giorgio La Pira

Giorgio La Pira au congrès des maires italiens, en 1972.

Thomas Cauchebrais - publié le 31/05/17

Homme politique italien majeur au milieu du XXe siècle, Giorgio La Pira est pourtant méconnu en France. Agnès Brot comble ce manque en dressant le portrait d’un homme qui fut ce que devrait être tout chrétien en politique : un serviteur de Dieu parmi ses frères.

Né en 1904 à Pozzallo en Sicile, Giorgio La Pira est l’aîné d’une famille de six enfants. À 9 ans, son intelligence et sa vivacité d’esprit le font remarquer de son oncle et parrain, qui l’emmène à Messine afin d’y faire ses études. À l’âge de 20 ans, alors qu’il est sur le point de décrocher son diplôme de comptabilité, une immense vague d’amour emplit son cœur au moment de recevoir la sainte communion. « Il s’agira là, plus que d’une conversion, d’une véritable expérience mystique » écrit Agnès Brot. « Une lumière lui fut donnée qui ne le quitta plus et qui orienta tous ses choix ».

Installé à Florence, professeur de droit à la faculté, Giorgio La Pira est engagé dans de nombreuses associations caritatives. « La vocation chrétienne est une responsabilité qui oblige à se dépenser sans repos pour les autres » disait-il. La Pira crée en 1934 la « messe des pauvres », partageant l’Eucharistie chaque semaine avec ceux qui sont dans le besoin, en y invitant du même coup ceux qui le sont un peu moins. Une messe suivie d’un repas convivial se concluant à chaque fois par un court enseignement dispensé par le professeur. « La Pira ressentait un véritable bonheur d’être parmi les pauvres ».

Après la Seconde Guerre mondiale, encouragé fortement par ses amis florentins — et son évêque en premier lieu — Giorgio la Pira se présente aux élections législatives. Il fut élu facilement. Après un court passage au gouvernement où il participe à l’élaboration de la Constitution italienne, le Sicilien devint le premier édile de la cité toscane.

À la recherche du bien commun

Même sur la plus haute marche du pouvoir municipal, les plus pauvres restent toujours sa préoccupation première si bien qu’un jour, il a l’audace de dépoussiérer une ancienne loi lui permettant de réquisitionner les villas secondaires inoccupées de riches Florentins afin d’y accueillir les nécessiteux. Une décision qui lui attire les foudres de certains. Autre fait d’arme : faire racheter l’usine de Pignone, sur le point de mettre 3 000 salariés au chômage par son ami le pétrolier Mattéi. « C’est l’Esprit saint qui te parle et qui te demande de racheter cette usine » lui ordonne-t-il une nuit au téléphone. « Maintenant, l’usine Pignone est une usine des plus florissantes d’Italie » relate Agnès Brot.

Entamant chacune de ses journées par une messe aux aurores, enchaînant sur de longs temps d’adoration, il confie chacune de ses journées à Marie. « Il ne souhaitait rien tant que rester avec le Seigneur dans la paix bénie de l’oraison et de la réflexion » rapporte son biographe. Mais pour celui qui était tertiaire dominicain et, grâce à une dispense spéciale, franciscain, « l’oraison ne suffit pas, la vie intérieure ne suffit pas… il faut mettre la main à la charrue ».

La Pira, un saint ?

Homme d’une foi profonde, nourri par une vie spirituelle intense, voire contemplative, le « saint maire » comme on l’appelle, est un infatigable artisan de paix, participant aux débat sur la politique internationale, du Moyen-Orient à l’Europe, des processus de décolonisation au conflit vietnamien. En 1965, alors qu’il n’a plus aucun mandat électif, La Pira décide d’effectuer un dernier voyage pour la paix au Vietnam. Rencontrant Hô Chi Minh, il réussit à obtenir de lui un accord pour l’ouverture des négociations avec les États-Unis, sans les conditionner au retrait des troupes américaines. Malheureusement, une fuite dans la presse américaine fait capoter l’accord. Hô Chi Minh, se sentant trahi, dément toute volonté de sa part de négocier. « La Pira déconsidéré, la presse se déchaîna contre lui » rapporte Agnès Brot. « Pourtant, il avait posé les bases du futur accord de paix qui sera signé, dans les mêmes termes, à Paris en 1973 ».

La Pira était-il un saint ? « La réponse est clairement oui ! » s’exclame Agnès Brot pour qui le saint n’est qu’un homme, avec ses faiblesses et ses défauts, mais qui place Dieu au centre de toute sa vie. Dans ce livre Giorgio La Pira, un mystique en politique, Agnès Brot dresse un portrait original de ce témoin pour notre temps, mettant, tout au long du livre, sa pensée et son action en résonance avec l’enseignement et le témoignage du pape François.

Le procès diocésain pour sa béatification, ouvert à Florence en 1986, s’est conclu le 4 avril 2005. Son dossier est actuellement entre les mains de la congrégation pour les Causes des Saints. Le pape François lui-même souhaiterait une issue rapide et positive, dit-on.

Tags:
Politique
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