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Diapo – L’étonnante histoire du chandelier à sept branches à travers les âges

MENORAH

© Anne-Victoire Morard

Dalle avec Ménorah

Anne Victoire Morard - publié le 26/05/17

La menorah, symbole à elle-seule de la spiritualité et de la tradition juives, est l’objet d’une passionnante exposition à Rome : "La menorà : culto, storia e mito".

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La nouvelle exposition au Vatican est le fruit d’un travail commun entre l’État de la Cité du Vatican et la Communauté juive de Rome, une initiative sous le signe de la collaboration et le dialogue interreligieux. “La menorà : culto, storia e mito” inaugurée le 15 mai, sera visible jusqu’au 23 juillet 2017, entre deux sites prestigieux, le Bras de Charlemagne (Braccio di Carlo Magno), sur la place Saint-Pierre, à côté de la basilique, ainsi qu’au Musée juif de Rome (Museo Ebraico).

À travers environ 130 œuvres, l’exposition nous relate l’histoire plurimillénaire de ce candélabre à sept branches qui, comme il nous l’est raconté dans l’Exode, fut forgé en or pur par Moïse selon la volonté du Seigneur, afin de l’installer dans le Temple de Jérusalem. « Tu feras un Candélabre d’or pur […] Puis tu feras sept lampes […] Regarde et exécute selon le modèle qui t’est montré sur la montagne » (Exode 25, 31-39). La menorah est le symbole de la manifestation de Dieu, et ses sept branches font entre autres référence aux sept jours de la Création.

Rome est le lieu prédestiné à abriter cette exposition. En effet, la capitale de l’Empire romain abrita ce candélabre dès 70 de l’époque moderne après la destruction du Temple de Jérusalem par les troupes de Titus. Les bas-reliefs situés sur l’arc homonyme érigé sur le forum à la suite de cette campagne militaire, nous montrent le triomphe de ce chef de guerre, tirant son butin à travers la ville de Rome, et où l’on peut voir la présence de la menorah. Elle fut installée dans le Templum Pacis du forum comme trophée pour célébrer la conclusion victorieuse de la guerre judéo-romaine. C’est sous l’Empire que la menorah devient le symbole identitaire le plus représentatif de la culture et de la religion juive, alors qu’au même moment que le christianisme adopte ses propres signes et symboles. Emblème de la religion juive, elle est une évocation claire de la lumière divine, de l’ordre cosmique de la création, ainsi qu’un signe de l’alliance conclue entre Dieu et son peuple. De ce fait, elle est représentée partout : dans les catacombes juives, sur des sarcophages, monnaies et bijoux. C’est cette prolifération d’objets divers et variés que l’exposition présente à travers un parcours chronologique, de la plus lointaine Antiquité à l’époque contemporaine.

Tisser des liens entre judaïsme et christianisme

Mais voilà que l’Empire tombe et sa capitale est mise à sac au milieu du Ve siècle par les Vandales de Genséric en 455, transférant le candélabre à Carthage puis probablement à Constantinople. De là, la menorah s’évanouit et disparaît, d’où la légende qui naît autour de cet objet. Tous les récits relatifs au candélabre devinrent des légendes, et fut décliné sous toutes les formes possibles que nous montre cette exposition. Avec l’époque médiévale, l’art chrétien reprend la forme de la Ménorah pour l’installer dans de nombreuses églises, lui octroyant un sens liturgique. Mais la culture juive continue à représenter ce lien qui les unit à Dieu, par ces objets variés, jusqu’en 1948 où elle est prise comme emblème d’un nouvel État. Israël met au concours la réalisation d’un nouveau symbole pour cet État récemment fondé alors que sur le drapeau figure l’étoile de David, les armoiries de l’État représentent la menorah comme nous la retrouvons sur l’arc de Titus avec l’inscription d’Israël en hébreux en dessous : יִשְׂרָאֵל, et entouré de deux branches d’olivier rappelant la vision de Zacharie (4, 1-14) :

L’ange qui me parlait est revenu, et il m’a réveillé comme un homme que l’on réveille de son sommeil. Il m’a dit : « Que vois-tu ? » J’ai répondu : « Je regarde, et je vois un chandelier tout en or, surmonté d’un réservoir et portant sept lampes, avec sept conduits pour les lampes qui sont à son sommet. Près de lui se trouvent deux oliviers, l’un à la droite du réservoir et l’autre à sa gauche. »

Mais avec la Renaissance, des artistes la représentèrent comme Giulio Romano, disciple du célèbre Raphaël, mais plus tard, elle resta un modèle dans l’art considérant tout le mythe se développant autour de cet objet disparu, avec des représentations par Nicolas Poussin ou encore Marc Chagall. Mais la référence la plus improbable et drôle reste ce super-héros, un superman avec une menorah sur la poitrine !

Projet commun aux deux institutions muséales, conduite par Arnold Nesselrath (Musei Vaticani) et Alessandra di Castro (Museo Ebraico), cette exposition permet, non seulement de découvrir l’histoire d’un objet disparu devenu mythique, mais également de tisser des liens entre judaïsme et christianisme, après les plusieurs visites du pape à la synagogue de Rome.

La menorà : culto, storia e mito
Musei Vaticani, Braccio di Carlo Magno, Museo Ebraico di Roma
Du 16 mai 2017 au 23 juillet 2017.

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Exposition
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