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Trois semaines avant sa condamnation à mort par la Convention, Louis XVI rédige son testament le 25 décembre 1792 dans la prison du Temple où il est enfermé. Si ce document de quatre pages, finement manuscrites, accorde une large place à son souci des fins dernières et de sa famille, il est également émaillé de plusieurs considérations élevées sur le métier de roi et la façon de gouverner le royaume. Présentant l'issue funeste du procès qui lui est intenté, en chrétien accompli, le roi pardonne déjà à ses ennemis.
Il enjoint son fils à pardonner aux Français qui ont participé à la Révolution afin de permettre la réconciliation nationale de l’ensemble du pays. En une phrase sobre et profonde, il rappelle à son fils les devoirs du roi : faire le bonheur de ses sujets, et pour cela régner suivant les lois. Le roi n’est pas au-dessus de la loi et du droit.
Le testament montre le souci d'unité et de réconciliation de Louis XVI, qui n’a de cesse de rester fidèle à la religion catholique, tout en respectant la liberté de conscience des Français. C’est lui qui a accordé la liberté de culte aux protestants, refermant la guerre civile ouverte par Louis XIV et son édit de Fontainebleau :
Une ombre au tableau : Louis XVI regrette d’avoir été contraint de ratifier la constitution civile du clergé, par laquelle l’Église en France a été placée sous la tutelle de l’État. Au terme de sa vie, c’est un roi plein de piété qui se montre dans son testament, emplie de miséricorde à l’égard de ses adversaires et d’espérance pour son pays.