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Elisabetta Canori Mora, la bienheureuse et l’adultère

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Meg Hunter-Kilmer - publié le 30/03/17 - mis à jour le 01/04/24
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La bienheureuse Elisabetta Canori Mora a cultivé sa sainteté en défendant son mariage coûte que coûte.

Un vieux dicton, remontant au temps de saint François de Sales, affirme qu’il vaut mieux admirer certains saints que de les imiter. C’est sans doute le cas avec bienheureuse Elisabetta Canori Mora, dont la vie peut être une source d'inspiration pour ceux qui souffrent d’un mariage défiguré par l’infidélité et les abus. Née à Rome en 1774, la jeune aristocrate Elisabetta est extrêmement heureuse quand elle épouse Cristoforo Mora. De son côté, il l’adore et aime la présenter avec fierté à ses amis. Cependant son orgueil se transforme vite en jalousie et il commence à limiter les contacts de sa femme avec le monde extérieur tandis qu’il se détourne d’elle pour aller s’épanouir ailleurs.

Le bel avocat brillant devient alcoolique et se transforme rapidement en joueur compulsif. Multipliant les maîtresses, il ridiculise sa femme en se moquant de sa piété. Face à tous les excès de son mari qui ruinent la famille, Elisabetta finit par vendre ses bijoux mais aussi sa robe de mariée pour nourrir leurs deux enfants. Pendant ce temps, Cristoforo se laisse de plus en plus aller et finit par délaisser complètement sa famille. Même s’il finit par revenir, il ne change pas pour autant son comportement. Malgré tout, Elisabetta continue à prier et à aimer son mari.

La prière inlassable d'Elisabetta pour son mari

Durant de longues années, Elisabetta continue de prier pour son mari et trouve également le temps de prendre soin des malades et de servir les pauvres. Elle vit dans l’espérance que son amour puisse conduire à la conversion de son mari. Cette espérance est tellement forte, qu’un jour elle finit par lui dire : "Cela peut paraître incroyable, mais un jour tu célébreras la Messe pour moi !". Aux yeux du voisinage, Elisabetta apparaît comme une femme extrêmement courageuse malgré sa situation. Son comportement admirable fait d'elle une "sainte" aux yeux des habitants de Rome. Elle a des visions, fait des prophéties, visite les malades et conseille les couples. Trinitaire du Tiers Ordre, Elisabetta ne se retire pas du monde, mais choisit en revanche de prêcher l’amour qui l’anime : "Personne ne peut se sauver seul et Dieu a confié, à chacun, la responsabilité du salut de ses frères pour mettre en pratique son projet d’amour."

C’est ainsi que, peu à peu, le cœur endurcit de Cristoforo commence à s’attendrir. Alors qu’Elisabetta, affaiblie et épuisée, voit la mort s’approcher, alors qu’elle n'est âgée que de 50 ans, son mari se met à passer plus de temps à ses côtés. Mais une ultime souffrance attend Elisabetta : la nuit de sa mort, Cristoforo est en compagnie de sa maîtresse. Lorsqu’il revient chez lui, il constate que sa femme est morte. Envahi de douleurs et de remords, il se repent de ses péchés et décide d'entrer chez les franciscains pour être ordonné prêtre. Par son amour constant envers son mari, Elisabetta a fini par réaliser son souhait le plus cher : convertir Cristoforo. Séparés durant leur vie par le péché et l’égoïsme, ils ont enfin réussi à être réunis dans le Christ.

Un modèle à suivre

Le témoignage d’Elisabetta Mora n’est pas un appel à demeurer dans une relation fondée sur la violence et les abus. Celui-ci ne représente pas tant un modèle de vie à désirer, mais plutôt un modèle pour apprendre comment aimer. Il existe tellement de catholiques dont le cœur a été brisé par des conjoints infidèles. C’est pourquoi, en cas de dépendance, d’adultère ou d’abus, l’Église permet aux époux de se séparer physiquement, mais le devoir d’aimer son propre conjoint, de travailler à sa conversion et à son salut, demeure. Elisabetta Canori Mora est un vrai modèle de sainteté. Son témoignage représente celui d’une prière incessante pour la conversion de la personne aimée. Sa décision de continuer à vivre avec Cristoforo peut représenter un choix étonnant et difficilement imitable, cependant sa générosité et son amour méritent incontestablement l’admiration. Avec bienheureuse Elisabetta Mora, que l’on fête le 5 février, prions pour la réconciliation entre les époux, pour les conjoints abandonnés ou abusés, et pour que mari et femme puissent vivre dans un amour respectueux en vue de leur sanctification mutuelle. Et si votre mariage ressemble à celui d’Elisabetta, sachez que vous n’êtes pas seuls. Dieu vous voit et vous aime, et dans votre douleur, Il vous attirera à Lui afin de vous rendre saint, dans la mesure où vous Le lui permettrez. Bienheureuse Elisabetta Canori Mora, priez pour nous !

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