Mardi 28 février, le Secrétariat général de l’enseignement catholique a publié un rapport intitulé « La contribution de l’enseignement catholique pour l’école ». Au cœur de ce document, présenté par Pascal Balmand : la nécessité de mettre en place des pédagogies différenciées, adaptées à la personnalité de chaque élève, et de déconcentrer l’organisation du système éducatif français. Sélection des propositions les plus significatives.
Adapter les méthodes pédagogiques à chaque élève
Parce que chaque élève est unique, les méthodes pédagogiques doivent être différenciées, et un accompagnement spécifique doit pouvoir être mis en œuvre selon les besoins de chacun. Pour cela, il est nécessaire de faire confiance au corps professoral, et de laisser chaque enseignant libre dans sa manière d’accompagner les jeunes. Toujours dans un souci de personnalisation de l’enseignement, « les programmes, tout en gardant leur fonction de cadre de référence, gagneraient à être définis de manière brève et simple », estiment les rapporteurs.
Décloisonner les parcours de formation et valoriser les voies professionnelles
Personnaliser l’enseignement passe aussi par l’assouplissement des filières (générale, technologique, professionnelle, apprentissage…) et la création de passerelles entre elles, afin d’éviter des parcours compartimentés et irréversibles. Il serait ainsi urgent de développer et promouvoir les filières professionnelles, qui « ancrent les connaissances dans le réel et permettent à de nombreux jeunes de révéler leur potentiel ».
Motiver les enseignants
Au regard de ces nouvelles missions pédagogiques, il s’avèrerait nécessaire de motiver les enseignants par une rémunération qui respecte une certaine équité entre le public et le privé, par une formation continue de haut niveau, et par une politique de ressources humaines plus souple (possibilité d’enseigner deux disciplines) et plus favorable à la mobilité et aux évolutions de carrière.
Accentuer l’autonomie des établissements
L’enseignement catholique prône une plus grande liberté des établissements. À l’État la responsabilité de définir les programmes et l’organisation générale du système éducatif français, et à l’établissement la responsabilité de déterminer son propre projet pédagogique et les modalités de sa mise en œuvre, soulignent les auteurs du rapport. Un fonctionnement moins centralisé permettrait d’innover, d’imaginer de nouvelles manières de faire, en lien avec le « terrain » et les opportunités locales.
Réviser la répartition budgétaire entre public et privé
Le temps est venu de reconsidérer les crédits attribués au privé, notamment par rapport au besoin scolaire reconnu et au service rendu, qui ont évolué depuis des décennies alors que l’allocation budgétaire n’a pas changé. « La répartition des moyens ne correspond plus à la réalité d’aujourd’hui », souligne Pascal Balmand.
Repenser les systèmes d’évaluation des enseignants
Les inspecteurs de l’Éducation nationale devraient être chargés d’apprécier la « valeur ajoutée » éducative, ainsi que les efforts d’adaptation des enseignants à de nouvelles méthodes pédagogiques, plutôt que de vérifier s’ils sont en conformité avec des circulaires. La critère ultime d’efficacité de toute évaluation reste la réussite de tous les élèves.
Ces multiples propositions de fond témoignent de l’intensité de la réflexion menée par l’enseignement catholique, et de l’importance des enjeux éducatifs. Et pour ceux qui au nom d’un laïcisme étroit jugeraient illégitime la participation d’une structure confessionnelle au débat public, il suffit de rappeler que plus de deux millions d’élèves sont accueillis dans des établissements catholiques. Et plus d’une famille sur deux fait au moins une fois le choix d’un établissement catholique dans le parcours scolaire des enfants.