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L’incroyable leçon de vie de ma sœur, morte à 21 ans

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© Peter Weber/Shutterstock

Melinda Selmys - Aleteia USA - publié le 12/02/17

Le but de nos vies n’est pas de courir après un meilleur emploi, un bon mariage, une belle retraite, ni même de vivre le plus longtemps possible...

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Ma petite sœur est décédée il y a 10 ans. Kristen avait 21 ans quand elle est morte dans un accident de voiture sur une route verglacée. Elle était allée récupérer ses affaires à l’université qu’elle avait décidé de quitter. Elle allait arrêter ses études de sage-femme. Cela avait été une décision difficile, mais elle souffrait d’hyperactivité et avait du mal à établir un lien avec les patientes, à organiser son emploi du temps et à parcourir la ville pour les différents accouchements ou rendez-vous.

Elle venait d’échouer dans ce qu’elle voulait faire depuis le lycée. Et puis sa vie s’est achevée.

Très souvent, nous estimons que le succès d’une vie tient à ce qu’on a accompli pendant celle-ci. Quels ont été nos accomplissements ? Combien d’argent avons-nous gagné ? Que laissons-nous derrière nous ? Nous avons l’impression que nos existences doivent être justifiées par nos capacités et par nos actions.

En ce sens, Kristen n’a pas accompli grand-chose et si vous deviez vous reposer sur cela pour raconter sa vie, vous pourriez écrire une pièce de théâtre moderne assez glauque sur la futilité de l’existence humaine. Mais cette pièce ne reflèterait pas la réalité. La valeur d’une vie humaine ne se mesure pas en nombre de succès, ni même dans l’accomplissement de nos rêves ou des buts que nous nous sommes fixés.

Voici les dernières phrases que Kristen a écrites dans son journal : « J’ai du mal à savoir qui je suis. La vie est à la fois si belle et si tragique. Où est ma place ? J’ai l’impression que ce que je fais et la direction dans laquelle je vais sont en opposition avec ce que je suis. Et pourtant c’est ça qui me façonne. Je me réjouis de la beauté et de l’amour des gens qui m’entourent, et c’est un déchirement quand je suis séparée d’eux. Ces personnes font partie de qui je suis. »

Immersion dans l’amour de Dieu

Quiconque a déjà vécu la perte d’une personne jeune a cette vérité gravée dans le cœur : le simple fait d’exister, d’être aimé, d’aimer, rend une vie humaine importante. Même ceux qui ont été abandonnés de tous sont aimés de Dieu – pas juste au moment de leur conception, mais tout au long de leur vie – et cette relation donne une valeur inestimable à leur vie.

Et cela ne s’arrête pas dans la mort.

Kristen écrivait : « Cela doit être fantastique d’être hors du temps. D’être connectée et heureuse et d’être immergée dans la beauté et l’amour de Dieu. Je peux voir la beauté du Ciel. Je déteste ces divisions que nos imperfections nous imposent. J’attends avec impatience le jour où tout cela sera derrière nous. »

Le Ciel était pour elle un lieu de connexion totale – un lieu où il ne serait plus nécessaire de perdre des gens, de devoir dire au revoir. C’était l’endroit où l’amour de Dieu rendrait son identité permanente et éternelle, où elle saurait « qui elle était ».

La beauté de l’existence découle de cette destinée éternelle. Le but de nos vies n’est pas de courir après un meilleur emploi, un bon mariage, une belle retraite, ni même de vivre le plus longtemps possible. Ma sœur avait compris tout cela. Elle allait se marier, ce qui ne l’empêchait pas d’avoir conscience qu’elle ne serait pleinement accomplie que dans le Christ, et pas forcément dans le mariage ou même dans le fait d’avoir des enfants.

Être ce que Dieu voulait qu’elle soit

Une des leçons les plus importantes que Kristen m’ait apprises et que j’ai réellement comprise quelques années après sa mort, c’est que nous accomplissons tellement de choses – même d’un point de vue purement matériel – juste en étant nous-mêmes.

Kristen a été une source d’inspiration pour ma sœur Alicia qui a décidé de devenir sage-femme, tout comme ma fille Agnès. Ma sœur Jamie œuvre auprès des femmes en Tanzanie pour leur offrir de meilleurs soins prénataux. Lors de mes accouchements, j’ai toujours senti la présence aidante de Kristen auprès de moi. Quelques jours après sa mort, une amie de la famille a aidé sa chienne à accoucher d’un chiot qui naissait par le siège – elle dit avoir senti Kristen la guider dans ses gestes.

Kristen avait du mal à savoir qui elle était, quelle était sa place et en même temps, elle savait que sa place n’était pas, in fine, dans ce monde. Cependant, la bénédiction, la beauté, le don de son existence portent du fruit même dans ce monde qu’elle a quitté. Elle fait désormais partie de nous tous.

Le fait d’être simplement la personne que Dieu voulait qu’elle soit a rendu ce monde meilleur à un point qu’elle n’aurait jamais pu imaginer.

Bien qu’au moment où elle rentrait à la maison, sur cette autoroute, ma sœur ait dû considérer que sa vie était un échec, elle était en fait un succès.

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Mortvie
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