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Les 5 remèdes de saint Thomas d’Aquin contre la tristesse

Tristesse

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Congrès national écclésial - Aleteia USA - publié le 02/02/17

Saint Thomas d'Aquin, qu'on fête le 28 janvier, propose cinq remèdes à la tristesse d’une surprenante efficacité.

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Nous avons tous des jours où nous sommes tristes, des jours où nous sommes incapables de surmonter une torpeur intérieure ou un état dépressif qui pèsent sur nous et rendent difficiles nos interactions avec les autres. Existe-t-il alors des solutions pour surmonter nos peines et retrouver le sourire ? Saint Thomas d’Aquin propose 5 remèdes contre la tristesse qui s’avèrent particulièrement efficaces (Summa Theologiae, I–II, q. 38).

  1. Le premier remède est de s’accorder quelque chose qui nous fasse plaisir. C’est comme si ce grand théologien avait eu l’intuition, il y a sept siècles, que « le chocolat est un antidépresseur ». Personne ne niera qu’une mauvaise journée peut s’achever en beauté avec une bonne bière (même si cette remarque peut sembler quelque peu matérialiste). Et ce n’est pas la Bible qui dira le contraire. Le Seigneur lui-même prenait joyeusement part à des fêtes et à des banquets, et a apprécié les belles choses de la vie que ce soit avant ou après sa Résurrection. Un psaume dit même que le vin réjouit le cœur de l’Homme (néanmoins, la Bible condamne fermement l’ivresse).
  2. La deuxième solution est de pleurer. D’après saint Thomas d’Aquin, « tout ce qui nuit, si on le garde pour soi, est plus affligeant parce que l’attention de l’âme s’y concentre davantage ; au contraire, lorsqu’on l’extériorise, l’attention de l’âme se trouve en quelque sorte dispersée au-dehors et la douleur intérieure en est diminuée » (I-II q. 38 a. 2). Notre mélancolie est accentuée si nous n’avons pas moyen de laisser libre cours à notre tristesse. Le fait de pleurer permet à l’âme d’évacuer une peine qui pourrait sinon nous paralyser. Jésus a pleuré, lui aussi. Et le pape François a déclaré que « certaines vérités dans la vie ne peuvent être vues qu’avec des yeux lavés par les larmes. J’invite chacun à s’interroger : ai-je appris à pleurer ? »
  3. La troisième solution est de partager sa peine avec un ami. J’ai ici en tête l’ami de Renzo dans le grand roman de Manzoni, Les Fiancés. Alors qu’il se retrouve seul dans sa maison vide ravagée par la peste et qu’il pleure sur le terrible sort de sa famille, il dit à Renzo : « Ce qui s’est passé est épouvantable, c’est quelque chose que je n’aurais jamais pensé voir de mon vivant. Cela suffit à ôter toute joie à une personne pour le restant de ses jours. Mais parler de ces choses à un ami est d’une grande aide. » Il faut en faire l’expérience pour le comprendre. Quand nous sommes tristes, nous avons tendance à voir tout en gris. Dans ces cas-là, ouvrir son cœur à un ami est un vrai remède. Parfois un petit message ou un coup de fil suffisent à nous redonner des perspectives lumineuses.
  4. Le quatrième remède contre la tristesse est de contempler la vérité. Contempler la « fulgor veritatis» dont parle saint Augustin, la splendeur de la vérité dans la nature, dans une œuvre d’art ou dans un morceau de musique peut être un vrai baume contre la tristesse. Quelques jours après le décès d’un ami qui lui était cher, un critique littéraire devait tenir une conférence au sujet de « l’aventure dans l’œuvre de Tolkien ». Il commença par dire : « Parler de belles choses à des personnes que cela intéresse est pour moi une vraie consolation… ».
  5. Le cinquième remède proposé par saint Thomas d’Aquin peut sembler surprenant de la part d’un penseur de l’époque médiévale. En effet, pour lutter contre la tristesse, le théologien conseille de prendre un bain et de dormir. C’est une perspective profondément chrétienne de considérer que parfois, pour soulager une souffrance morale, on a parfois besoin d’avoir recours à des remèdes corporels. Depuis que Dieu s’est fait Homme et qu’il s’est donc incarné, la séparation entre matière et esprit n’a plus lieu d’être pour la condition humaine.

On croit souvent à tort que le christianisme repose sur l’opposition entre l’âme et le corps, ce dernier constituant un fardeau ou un obstacle en vue d’une vie spirituelle. Or le véritable humanisme chrétien considère que la personne humaine (corps et âme) est pleinement « spiritualisée » par sa recherche d’une union avec Dieu.

« Personne ne trouve étrange de rechercher un médecin qui attache de l’importance au corps pour soigner une maladie de l’esprit », nous dit saint Thomas More. « Le corps et l’âme sont si intimement liés qu’ensemble ils forment une personne, si bien qu’une maladie qui touche l’un de ces deux éléments peut parfois toucher les deux à la fois. C’est pourquoi je conseillerais à toute personne atteinte d’une maladie du corps d’aller se confesser d’une part, et d’autre part de s’enquérir d’un bon médecin spirituel pour s’occuper du bien-être de son âme. De même, quand l’âme est malade, outre le fait d’assurer un suivi spirituel, il est bon d’aller voir un médecin qui s’occupe du corps. »

Extrait d’une conférence donnée par Carlo de Marchi, vicaire à l’Opus Dei pour le centre et le sud de l’Italie, au congrès ecclésiastique national qui s’est tenu à Florence. Article publié à l’origine sur le site opusdei.us et est reproduit ici avec leur aimable autorisation.

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