Dans une lettre envoyée aux évêques du monde entier, le Saint-Père exhorte les évêques à être “plus sensibles” à la réalité qui les entoure.
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Le Saint-Siège a publié lundi 2 janvier une lettre envoyée par le pape François aux évêques du monde entier pour la fête des saints Innocents, le 28 décembre dernier, rapporte l’agence I-Media. Le souverain pontife demande aux responsables des diocèses d’être “plus sensibles à la réalité” qui les entoure, “spécialement quand il s’agit d’enfants”.
La fête des saints Innocents commémore le massacre de tout jeunes enfants par le roi Hérode, furieux de ne pas avoir été informé par les Mages de la naissance de Jésus-Christ. L’occasion pour le Pape de rappeler aux évêques la consigne “tolérance zéro” pour les prêtres coupables de pédophilie : “Je veux que nous renouvelions tous notre engagement pour que ces atrocités ne se produisent plus parmi nous”, écrit le Pape dans sa lettre, “faisons nôtre, clairement et loyalement” cette consigne.
Affronter la réalité
“Aujourd’hui, jour des saints Innocents (…) je sens le besoin de t’écrire”, commence la lettre du Pape envoyée à chaque évêque. Car, dit-il, Noël n’est pas un “refuge imaginaire” face aux défis et aux injustices d’une époque, mais l’annonce d’une naissance – celle du Fils de Dieu – au contraire enveloppée d’une “tragédie de douleurs”. La tragédie de mères “pleurant la mort de leurs enfants innocents en raison de la tyrannie et de la soif effrénée de pouvoir d’Hérode”, et dont “nous pouvons entendre encore aujourd’hui” les gémissements, déplore le Saint-Père.
“Contempler la crèche c’est aussi contempler ces pleurs (…) C’est être capables de reconnaître que ce triste chapitre de l’histoire se répète encore aujourd’hui », poursuit le Pape, invitant alors chaque pasteur à prendre exemple sur Joseph qui, malgré « les crimes atroces qui étaient en train de se produire”, fut capable d’écouter “la voix de Dieu et la mission que le Père lui confiait”, et ainsi d’interpréter “les événements qui l’entouraient” et de les affronter “avec courage et réalisme”.
Tolérance zéro
Le successeur de Pierre, rapporte l’agence I-Media, énumère dans sa lettre une longue liste de maux subis par les enfants aujourd’hui, avec chiffres à la clef : travail clandestin, esclavage, prostitution, exploitation et guerres qui détruisent l’innocence – sans nommer explicitement l’avortement. On y apprend ainsi que 68% des personnes victimes de trafic sexuel sont des enfants, et que la malnutrition est la cause de presque la moitié des décès d’enfants avant l’âge de 5 ans.
Puis le pape François consacre tout un paragraphe aux “péchés commis par certains de ses membres”, citant les prêtres auteurs d’abus sexuels sur mineurs, “qui avaient la responsabilité de prendre soin de ces enfants et ont détruit leur dignité”. “Nous déplorons cela profondément, et nous demandons pardon” pour tous ces péchés : le péché de “ce qui est arrivé”, mais aussi celui d’avoir “omis” de porter assistance, d’avoir “tu ou nié” tel acte, ou d’avoir “abusé” d’un quelconque pouvoir.
La joie chrétienne n’est pas une joie qui se construit en marge de la réalité, en l’ignorant ou en faisant comme si elle n’existait pas. “La joie chrétienne naît d’un appel”, rappelle le Pape aux évêques du monde entier. Cette période de Noël, a-t-il exhorté, doit être pour tous les pasteurs, l’occasion d’un “renouvellement courageux”, d’une nouvelle “prise de conscience”, face à une réalité que vivent beaucoup de nos enfants vivent aujourd’hui, afin que “leur dignité de fils de Dieu soit non seulement respectée mais surtout défendue”.