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Là où il y a un croyant, il y a presque toujours un pharisien

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©Leemage

"Le repas chez Simon le Pharisien" (The Meal at the House of Simon the Pharisee) Peinture de Paolo (Paul) Veronese (1528-1588), 1560 environ Dim 315x451 cm Turin, Galleria Sabauda ©Luisa Ricciarini/Leemage

Noé Lapoudre - publié le 03/01/17

Notre cœur est-il toujours en accord avec nos paroles ?

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Vous entendez parfois : « Vous êtes chrétien, mais vous au moins vous êtes cool, vous ne jugez pas ». Mais donnez-vous toujours à votre prochain, après qu’il vous a socialement accepté, le message clair de l’amour inconditionnel de Dieu pour lui ? Votre propos est toujours accueillant car l’amour de Dieu accueille comme une mère, mais est-il parfois également décapant, car l’amour de Dieu exige le meilleur de son enfant comme un père ?

Là où il y a un croyant, il y a presque toujours aussi un pharisien. Vous savez ce vieil homme au fond de nous, cet avare qui honore Dieu des lèvres mais dont le cœur est loin de Lui. Il a une fâcheuse tendance à oublier la deuxième partie de « soyez rusé comme des serpents, soyez doux comme des colombes » (Mt 10, 16) ou à oublier le « aime » de « aime, et fais ce que tu veux » de saint Augustin ou bien il commence ses amitiés spirituelles par le « Je crois en Dieu », et les finit par « la résurrection du péché de la chair » (d’après un sermon du père Nicolas Buttet). Il est cet âne des Rameaux sur le chemin de Jérusalem qui, lorsque le peuple jette sous lui des manteaux, pourrait finir par se prendre pour le Roi qu’il porte sur son dos. (Mt 21, 8)

Se laisser irradier par l’amour du Christ ?

Notre vieil homme s’arrange toujours pour faire coïncider les objectifs de Dieu avec ses objectifs propres, et il ne se laisse pas irradier par l’amour du Christ.
Il est très bon de prôner les valeurs chrétiennes, mais autant en même temps donner une bibliographie honnête de nos sources d’inspiration : les saints et Jésus Christ.
Il est très bon de distribuer du riz et des médicaments, mais autant en même temps proposer la foi, car il n’y a pas de charité plus grande que de donner ce que l’on a de plus précieux.
Il est très bon de respecter les personnes que l’on rencontre et leurs opinions, mais pourquoi ne pas les interpeller avec le message de l’Église, puisque l’on est catholique ?
Il est très bon d’irradier le monde de fraternité et de compassion, mais autant, en même temps, connecter mon prochain directement à la prise électrique de l’Amour plutôt que de le laisser seulement en apercevoir une image bien imparfaite.

L’évangélisation directe est un magnifique antidote au pharisaïsme !

C’est un poison mortel pour ce vieil homme orgueilleux. C’est la folie de l’annonce d’un Dieu qui nous aime tant qu’il nous a donné son Fils. C’est le témoignage de notre rencontre personnelle avec le Christ. C’est un changement de registre, un changement de paradigme. Elle nous fait passer du Moi au Lui, nous transcende, et nous coupe toute retraite. Elle pousse donc le vieil homme calculateur au fond du gouffre de l’amour de Dieu.

C’est aussi un sacrifice de la raison cartésienne sur l’autel de Dieu. En effet l’annonce du Christ est trop humble à l’échelle de la pensée du monde moderne, car celle-ci se débat avec furie contre tout argument d’autorité, et toute croyance.

C’est finalement Marie-Madeleine qui casse le parfum par amour de Dieu, alors que Judas voulait le vendre pour donner un peu aux pauvres, et garder un peu pour lui (Jn 12, 3). Ce sont les maçons qui bâtissent les cathédrales par amour de Dieu, sachant qu’il ne verront probablement pas leur accomplissement. Et ce sont les martyrs qui avancent courageusement vers la mort par amour de Dieu. Ce sont aussi les prêtres, qui donnent leur vie entière par amour de Dieu.

Comme Pascal qui avait cousu dans la doublure de sa veste le récit de sa conversion, comme Ulysse qui se lia au mat en prévision du chant des sirènes, il faut que nous attachions dans un élan notre cœur à Jésus. Si nous faisons de la vérité de Dieu un système de pensée, attention à bien attacher notre cœur à Jésus pour ne pas se prendre un « Je ne vous connais pas » à la porte du paradis (Mt 7, 23). Car le Christ a tout dit, certes, mais je n’ai pas tout compris, et l’Église cherche encore ! Si nous sommes des gens « ouverts », attention à bien attacher notre cœur à Jésus pour ne pas toucher trop vite à nos récompenses terrestres.
Voyons donc l’appel immense de notre vocation, à recevoir et à transmettre l’Amour, en vérité et en toute humilité ! Nous vivons l’aventure héroïque de Dieu, gagnons-la !
Tags:
DieuFoiJésusPharisienReligions
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