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Sylvain Dorient - publié le 28/11/16
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Deux ans après la première campagne d’aide aux chrétiens de Mossoul, les réfugiés s’apprêtent à passer un deuxième hiver dans les camps.

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Vendredi 25 novembre 2016, l’encerclement de la ville de Mossoul était consommé. La capitale de l’État islamique se vide de ses habitants, qui fuient les zones de combat pour trouver refuge dans les camps de réfugiés, déjà remplis par les offensives précédentes. Dans ces conditions, l’aide tente de s’organiser, et les besoins de premières nécessité, kérosène pour le chauffage et nourriture, se font pressants.

Entre larmes et joies

Les chrétiens qui ont fui la région de Mossoul observent l’évolution des combats, conscients de vivre des jours décisifs. Ils ont célébré la libération de Qaraqosh, la ville à majorité chrétienne dont beaucoup d’entre eux venaient, mais ont été atterrés par l’ampleur des destructions. Ils scrutent les chaînes de télévision irakiennes, soutiennent les troupes qui affrontent Daesh, comme le confie Zafira  : “Nous prions tous les jours, mais ce matin, nous avons spécialement prié la Vierge Marie pour qu’elle donne de la force aux combattants sur la ligne de front”. Ils parlent de se réinstaller chez eux, avec confiance, pour la première fois depuis 2014, mais c’est encore très dangereux, voire impossible. Leurs maisons sont à portée de tir de la zone tenue par les djihadistes, et le travail de déminage n’a pas encore été accompli. Les djihadistes font preuve d’une grande inventivité dans ce domaine, comme le découvrent les démineurs. Ils emploient des mécanismes d’activation très variés : par laser, au toucher, au poids, à distance… La lutte contre ses pièges demande du temps et des moyens.

Les miliciens chrétiens reprennent Mar Benham

Dernière bonne nouvelle en date pour les chrétiens d’Irak, le monastère de Mar Benham, datant du IVe siècle a été reconquis mardi 22 novembre. Les assaillants appartiennent à l’une des milices pro-gouvernementales qui combattent Daesh, ce sont les brigades de Babylone, un groupe de combattants chrétiens. Ils ont trouvé sur place des destructions considérables. Les djihadistes ont brûlé des collections de livres de théologie, ont gratté des inscriptions en araméen et ont détruit des statues. Le monastère avait été converti en quartier général de la police religieuse, qui se chargeait de punir les hommes qui fumaient, se rasaient, ou les femmes qui ne portaient pas le voile. Duraid Elias, le chef des brigades de Babylone assure que “leur but fondamental était de détruire l’histoire de la chrétienté et la civilisation des plaines de Ninive”. Posant devant des prisonniers de Daesh, capturés dans le monastère, le commandant assure : “Nous démontrons au monde que les chrétiens ne sont pas faible. Nous sommes plus fort que vous ne l’imaginez”.

La libération en marche

Alors que le premier ministre irakien vante une avancée “plus rapide que prévue”, le cœur de la ville demeure aux mains des djihadistes. De leurs côtés les ONG redoutent un afflux massif de réfugiés, le nombre de civils encore présent dans la poche serait d’un million cinq, selon les Nations-Unies. Dans ces conditions, l’éventualité d’une avance fulgurante des troupes irakiennes sur Mossoul inquiète les humanitaires. Ce serait certes une bonne nouvelle pour les irakiens, mais cela saturerait les camps de réfugiés.

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