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Quête d’immortalité, humain amélioré : jusqu’où ira-t-on ?

Robocop

© Columbia Pictures / MGM / Archives du 7eme Art / Photo12

Robocop Year : 2014 USA Director : José Padilha Joel Kinnaman, Gary Oldman Photo: Kerry Hayes. It is forbidden to reproduce the photograph out of context of the promotion of the film. It must be credited to the Film Company and/or the photographer assigned by or authorized by/allowed on the set by the Film Company. Restricted to Editorial Use. Photo12 does not grant publicity rights of the persons represented.

Michel de Remoncourt - publié le 15/11/16

Quand le transhumanisme inquiète.

L’être humain, tel qu’il a été conçu par Dieu, se construit sur la base de certitudes qui le définissent : connaissance de ses limites intellectuelles, constatation de sa faiblesse physique (douleur, fatigue, faim) et surtout inéluctabilité de la mort. L’immortalité, ce rêve presque aussi vieux que le premier péché des hommes qui se veulent tels des dieux, est le prétexte qui permet aux chercheurs de repousser toujours plus les limites éthiques.

L’humanité 2.0, une chimère de plus en plus réelle

Si l’homme n’est pas près de devenir un dieu, il n’arrête en revanche pas d’essayer de s’en rapprocher. Certains cerveaux très influents de notre monde publient des « études prospectives » parfois ahurissantes. C’est le cas notamment de Raymond Kurzweil, directeur de la filière ingénierie chez Google. Dans son livre de 647 pages intitulé Humanité 2.0 (en anglais The Singularity is Near, est une suite actualisée de deux précédents ouvrages : L’Ère des machines spirituelles (en anglais The Age of Spiritual Machines (1999) et L’Ère des machines intelligentes (en anglais The Age of Intelligent Machines).

Le postulat de l’ouvrage est simple : en se basant sur la robotique, la nanotechnologie et la génétique, l’auteur espère que la frontière entre l’homme et la machine sera très largement effacée d’ici 50 ans maximum, le point culminant étant la transformation du cerveau en entité non-biologique capable de contrôler son propre vieillissement et les maladies. Délire sans fondement ? Malheureusement pas totalement.

Le transhumanisme, vous connaissez ?

D’une manière un peu similaire à Francis Galton qui préconisait la stérilisation sous couvert d’eugénisme, les transhumanistes, sous des apparences moins violentes, préconisent la “correction” de l’être humain pour l’amener à se contrôler toujours mieux. Laurent Alexandre, chirurgien de formation puis passé par HEC, Sciences-Po et l’ENA, est une figure française importante de ce mouvement transhumaniste. Il a publié un livre intitulé : La mort de la mort. Le titre même de l’ouvrage montre bien qu’il n’est pas question au final de simple correction d’une hypothétique dégénérescence de notre ADN (qui n’est actuellement pas un fait établi), mais plus largement de créer une nouvelle espèce, de dépasser l’homme : bref de devenir des dieux.

“La mort de la mort, l’augmentation des capacités humaines, la fabrication d’intelligences artificielles, la création de la vie en éprouvette et la colonisation du cosmos sont les cinq premiers objectifs de ce mouvement qui promeut l’homme 2.0, ou homme­-dieu”. (Laurent Alexandre)

Le biohacking, nouveau terrain de jeu

Mais ces avancées technologiques ne sont pas le seul apanage de quelques grandes firmes ou laboratoires ayant de gros budgets. Extraire et dupliquer son propre ADN, fabriquer un OGM peut se faire dans votre garage et à faible coût. L’accès quasi illimité à tous les savoirs a permis à des passionnés de se livrer à des expériences chez eux, hors de leurs heures de travail. Ces bio-hackers ne sont pas tous des docteurs de biologie : vous pouvez trouver des postiers, des fonctionnaires, des viticulteurs, etc. En 2008 a été créé le réseau DIYbio (Do it yourself bio) qui promeut les recherches et travaux libres dans la domaine de la biologie.

Cette vulgarisation induit de nouveaux risques : des particuliers possèdent chez eux des OGM sans aucun contrôle externe, certains développent des souches résistantes aux antibiotiques. Dans le domaine du bio hacking, l’ingénieur Mark Gasson, de l’université de Reading en Grande-Bretagne, a implanté un virus informatique dans la puce RFID située sous sa peau en 2010. Si ce n’est pas encore le cas, il est tout à fait plausible de concevoir un virus capable d’atteindre un pacemaker, et plus tard les parties interconnectées du corps humain dont rêvent les transhumanistes. Les dégâts seraient immense, il n’y a qu’à voir comment un simple virus dans un ordinateur d’un hôpital britannique a entraîné le report de toutes les opérations prévues le 2 novembre dans plusieurs hôpitaux. Cet incident intervient au lendemain du lancement  d’une nouvelle stratégie de lutte contre les cyberattaques. Un budget de 2.1 milliards d’euros a été mobilisé par le gouvernement britannique pour la mise en place de cette stratégie.

Des voix pourtant expriment avec éloquence ce qu’être et agir signifie, loin de ce techno-cocon qu’on tente de nous imposer. Face à ce transhumanisme soyons des apôtres de la véritable humanité, afin de ne pas prêter l’oreille à ces voies modernes qui nous susurrent un message pourtant vieux comme le monde : “Le serpent dit à la femme : “Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.“. (Genèse, 3, 4-5).


Lire aussi : L’homme a-t-il déjà pris la place de Dieu ? 


Tags:
DieuHommeshumanitéMortsciencesTranshumanisme
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