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Michel Déon, l’enchanteur des « Hussards » (3/5)

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Michel Deon © ALETEIA

Angélique Provost - publié le 13/11/16

Découvrez "les Hussards", courant littéraire des années 1950 qui s'opposait aux existentialistes.

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Retrouvez le 2e épisode de notre série : Roger Nimier, le chef de file des « Hussards »


Dernier vivant des 3 mousquetaires (ils étaient quatre, nous le savons bien, les hussards aussi), le « jeune homme vert » est devenu académicien. Quelle ne fut pas notre déception lorsqu’il y a quelques mois, invité de marque d’une réception au Jockey Club, nous l’avons vu se faire mépriser par ceux que l’on dit être l’élite, au profit d’un buffet de petits fours et de bons vins… Sans doute ceux qui l’ont délaissé sur le confortable fauteuil club où il trônait avec fierté ne méritaient pas son compagnonnage.

L’enchanteur des « désenchantés »

Cresciucci (encore !) affiche en grosses lettres sur l’un des ses ouvrages ce petit nom pour désigner l’école des hussards. S’il convient parfaitement à Blondin, Laurent et Nimier, il sonne faux pour Déon. Il faut savoir que Déon lui-même n’aime pas toujours être affilié aux hussards. On l’y rattache pourtant sans hésitation lorsqu’on le lit, il remplit tous les critères, mais il est plus complet, plus nuancé, plus riche. Dans sa comédie humaine, le Jeune Homme vert offre le cynisme, les poneys sauvages l’espérance, les balcons de Spetsaï la poésie, etc…

Aujourd’hui l’écrivain laisse dormir un peu sa plume dans les landes irlandaises, où il a fait sa vie. C’est le pays de son taxi mauve, qu’il faut lire et non voir, comme le singe en Hiver (quel talents ces hommes aveint pour leurs titres : imaginez un singe d’hiver dans un taxi mauve… !).

Pour rencontrer Déon, nous vous conseillons l’excellente interview de la revue philosophique et littéraire Philitt.

Le bon Dieu

C’est un rapport d’agnostique un peu méprisant, cynique et désinvolte. Il ne méprise pas la religion catholique en particulier, il la regarde de haut, puisque c’est un hussard. Il plane pourtant dans ses romans une sorte de sympathie souvent tacite pour le catholicisme. On imagine mal un homme s’établir dans les terres chrétiennes d’Irlande pour en mépriser la religion la plus représentée. Mais on ne l’imaginera pas pour autant se rendre assidument à la messe du dimanche dans la petite église en pierre dont l’avant garde est faite de tombes en croix cerclées.

Il faut lire Déon avant de mourir

Les Poneys Sauvages au moins.

« Le jour de mon départ, nous nous sommes longuement serré la main. Ce n’est pas un de ces imbéciles qui vous broient les phalanges pour vous faire croire à leur franchise. Non il préfère un chaud contact, paume contre paume, l’enveloppante caresse de l’amitié. On ne lui échappe pas. Sa méfiance naturelle une fois évanouie, son regard dit tout. Figurez-vous que je suis très fier de lui avoir plu, d’avoir été, du moins en certaines circonstances, à sa hauteur. Il m’a fait don d’un peu de son courage et auprès de lui, j’ai retrouvé ma qualité d’homme. Naturellement, il était tard aux yeux des autres, aux yeux de Daniel surtout, mais je ne quête plus d’autre approbation que la mienne. »

Ce qu’on ne sait guère encore, c’est que Michel Déon est un dénicheur de talents littéraires : il l’explique à Thomas Malher pour le journal Le Point en 2011.

« Un jour, je reçois un petit livre, pas très bien édité, avec une couverture vulgaire. Mais à l’intérieur je découvre une écriture et une légèreté formidable. C’était le premier livre de Patrick Besson. En lisant celui d’Emmanuel Carrère, j’ai sursauté et j’ai pensé que j’aurais aimé avoir écrit ça à son âge. Je ne me suis pas trop trompé, non ? Quand j’ai les moyens de les aider, je les aide. Ça vaut bien toutes les autres franc-maçonneries. »

Tags:
Littérature
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