Antoine Besson, rédacteur en chef d’Asie Reportages le magazine d’Enfants du Mékong, nous parle de Zachée. Bonjour chers lecteurs,
Il arrive parfois qu’à l’occasion d’un dimanche, un texte de l’Évangile se colore d’un sens nouveau. Dimanche dernier, j’écoutais l’histoire de Zachée d’une oreille distraite en canalisant mes enfants. Et puis soudain, une phrase m’a frappée : « il faut que j’aille demeurer dans ta maison ».
Combien de fois ais-je écouté cet Évangile qui explique comment Dieu veut rencontrer chacun d’entre nous ? Combien de fois, ais-je évacué d’un sourire bienveillant cette histoire sympathique d’un homme trop petit sans réellement m’interroger sur ce que le Christ essayait de me dire ?
Et voilà qu’aujourd’hui, je travaille tous les jours pour essayer d’offrir à de petits pauvres l’occasion d’aller à l’école. Voilà que mon quotidien est celui d’un porte-parole. Me voici dans la position de celui qui crie dans le désert voulant faire entendre une voix faible dans un monde saturé d’informations et de cris.
Cette voix, c’est celle de Hang Defaux, ancienne filleule de la première heure, il y a presque 60 ans, à l’époque où Enfants du Mékong était encore l’œuvre d’un seul homme au Laos qui envoyait un à un les enfants à l’école. Hang témoigne : ce qui l’a touchée au départ, c’est que René Péchard a su l’écouter !
Cette voix, c’est aussi aujourd’hui celle de Samnang qui rêve de pouvoir un jour prendre en charge sa famille pour soutenir cette mère seule qui l’élève, lui et ses trois frères et sœurs. Une charge qui, s’il ne peut aller à l’école et payer des cours supplémentaires, le poussera par la force des choses à des travaux de manutention.
Et c’est alors que je me rappelle de la parole du Christ à Zachée. « Il faut que j’aille demeurer en ta maison. » Cette parole qui ne s’adresse pas au pauvre mais au riche. Un riche trop petit. Le Christ ne nous rejoint pas dans nos grandeurs mais dans nos faiblesses. Dieu sait si aujourd’hui je me sens petit face à ces 727 filleuls en attente d’un parrain ! Ces voix que je ne parviens jamais a faire suffisamment entendre pour leur trouver un parrain. Mais nous ne sommes pas seuls ! Le Christ nous invite lui aussi à l’accueil, à la justice, à la solidarité, en s’invitant dans nos vies. « Voici Seigneur, je fais don aux pauvre de la moitié de mes biens ! ». A chacun je le demande personnellement, aider nous, parrainez ! Aidez-nous à trouver de nouveaux parrains ! Laissez entrer le Christ dans nos vies ! Sauvons ces enfants !