Le Saint-Père a reçu 200 responsables religieux dont une délégation du Conseil français du culte musulman.
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“Que soient clairement condamnées ces attitudes iniques qui profanent le nom de Dieu et polluent la recherche religieuse de l’homme (…) et soient au contraire favorisées, partout, la rencontre pacifique entre les croyants et une vraie liberté religieuse”, a exhorté le pape François en recevant, ce jeudi 3 novembre, quelques 200 responsables de différentes religions — chrétiens, juifs, musulmans, bouddhistes et autres — dont une délégation du Conseil français du culte musulman (CFCM) conduite par son président Anouar Kbibech.
Ces responsables participent à un colloque interreligieux organisé à l’université pontificale grégorienne dans le cadre de l’année de la Miséricorde.
La miséricorde, un mode de vie
Au cours de la rencontre, le Saint-Père est d’ailleurs revenu sur le sens de la miséricorde, “terme familier à beaucoup de traditions religieuses”, a-t-il souligné, où “la compassion et la non-violence” sont proclamées comme un “style de vie”, pour véhiculer “l’amour gratuit, la fraternité et le partage sincère”, et non “l’affrontement, les divisions et les fermetures” comme d’autres ont choisi de faire. L’âme vraiment religieuse, a-t-il rappelé, est celle qui “repousse la tentation d’imposer par la force, qui refuse de marchander la vie humaine et qui voit dans son prochain un frère et non un numéro”.
Les religions, des “portes d’espérance”
Hélas, aujourd’hui, “pas un jour ne passe sans qu’on ait vent de violences, de conflits, d’enlèvements, d’attaques terroristes, de victimes et de destructions. Et il est terrible que pour justifier de telles barbaries soit parfois invoqué le nom d’une religion ou de Dieu lui-même”, a déploré le Pape. “Oui l’heure est à la fraternité”, a-t-il insisté, “nous rencontrer est devenu essentiel pour le bien de tous (…) Il en va de notre responsabilité devant Dieu et devant les hommes”. Car, “face à une humanité blessée et en détresse”, a rappelé le Saint-Père, les religions et “chaque tradition authentiquement religieuse”, représentent des “portes d’espérance” qui aident à “traverser les murs érigés par l’orgueil et la peur”.
L’homme assoiffé d’amour gratuit
Les religions, messagères de paix et instruments de communion, doivent être capables de “s’agenouiller avec compassion et tendresse aux pieds d’une humanité faible et nécessiteuse”, mais aussi “se montrer proches de ceux qui vivent des situations de maladie, de handicap, de pauvreté, d’injustice, de ceux qui subissent les conséquences d’un conflit et d’une migration”. Pour le Saint-Père, l’homme d’aujourd’hui “a soif de miséricorde”, a besoin de “cet amour gratuit qui purifie la vie” comme l’air qu’il respire, et non de technologies, il a besoin “d’une affection bien plus grande que de petits gestes rapides de consolation, d’un port sûr où accoster en cas de vagues inquiétantes, d’une étreinte infinie qui pardonne et réconcilie”.
Le CFCM
Les représentants du CFCM, rapporte l’agence I-Media, étaient ensuite conviés à un déjeuner de travail avec le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Ils sont accompagnés de Mgr Michel Dubost, évêque d’Evry et du père Vincent Feroldi, chargés du dialogue interreligieux à la Conférence des évêques de France. La veille, le 2 novembre, la délégation a été reçue à l’ambassade de France près le Saint-Siège.