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Alep et Sanaa, ou l’indignation sélective

SAUDI-YEMEN-CONFLICT

FAYEZ NURELDINE / AFP

TO GO WITH AFP STORY BY IAN TIMBERLAKE A picture taken on November 16, 2015 shows Saudi pilotes sitting in a F-15 fighter jet at the Khamis Mushayt military airbase, some 880 km from the capital Riyadh, as the Saudi army conducts operations over Yemen. AFP PHOTO / FAYEZ NURELDINE === PHOTO TAKEN DURING A GUIDED MILITARY TOUR === / AFP / FAYEZ NURELDINE

Sylvain Dorient - publié le 15/10/16

Le pilonnage la rébellion Houthi par l'Arabie Saoudite au Yemen complique la diplomatie de son allié américain.

Samedi 8 octobre, des avions ont bombardé à plusieurs reprises une procession funéraire, provoquant la mort d’au moins 140 victimes et en blessant 500. Les frappes ont été réalisées par des appareils de la Coalition arabe, menée par l’Arabie Saoudite. Or ce pays reçoit le soutien des pays Occidentaux, et tout particulièrement des États-Unis qui lui fournissent ses armes et munitions, ainsi que des formations militaires. Dans le même temps, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France condamnaient de concert les bombardements russes et syriens sur Alep.

La question qui fâche

Le jour même du bombardement, la Maison blanche annonçait qu’elle allait “immédiatement réviser” sa coopération avec l’Arabie Saoudite. Puis, John Kirby, porte-parole du gouvernement a été mis en difficulté sur cette question lors d’une conférence de presse (2). Alors qu’on lui demandait quelle différence pouvait exister entre le bombardement d’Alep et celui de Sanaa, il a répondu que l’Arabie Saoudite agissait pour sa propre défense, car des missiles yéménites fournis par l’Iran menaçaient sa sécurité. Un raisonnement dangereux, facile à retourner : la Syrie de Bachar el-Assad n’est-elle pas menacée, elle aussi ?

Travail d’équilibriste

Malgré ses annonces, il y a peu de chance que la diplomatie américaine renonce à son alliance avec l’Arabie Saoudite, son principal partenaire dans la région. Outre son poids face aux ambitions iraniennes, la monarchie des Saoud sert d’entremetteur entre l’Oncle Sam et les rebelles syriens, supposés modérés, opposés à Bachar el-Assad. Le double conflit au Yémen et en Syrie réactive les vieux clivages, d’une Amérique opposée à la Russie. Or, la diplomatie occidentale, et l’attention médiatique, semble concentrées sur les évènements en Syrie, au risque de se décrédibiliser.

Qui parle des bombardements des rebelles ?

Les Syriens qui résident dans la partie occidentale d’Alep, tenue par le régime syrien, jugent que le parti pris des médias occidentaux est flagrant. C’est ce que révèle cet extrait d’une lettre des Carmélites d’Alep “les bombardements sur Alep-est sont nombreux. Mais la situation à Alep ouest n’est guère plus brillante, bien que les médias n’en parlent pas. Cette partialité des informations nous fait vraiment de la peine”. Une autre habitante d’Alep, exilée à Damas, ne souhaite pas commenter les frappes des aviations syriennes et russe, mais s’offusque de la présentation des évènements par les grandes agences de presse, AP, Reuters et AFP : “Récemment, les médias occidentaux ont découvert que l’eau avait été coupé à Alep Est, et accusent le président Bachar. Cela nous fait rire jaune : depuis le début de ce conflit les rebelles coupent le réseau d’eau potable. N’importe qui, le sait, à condition de mettre un pied à Alep !”

Tags:
AlepArabie SaouditeÉtats-Unisyemen
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