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Confidences présidentielles, primaire à droite : les maux et les mots

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©PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP

Philippe Oswald - publié le 14/10/16

La semaine politico-médiatique a été marquée, à gauche, par un chœur de lamentations après la parution d’ "Un président ne devrait pas dire ça" et, à droite, par le premier débat de la primaire.

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Il ne manquait plus que ça ! Alors que François Hollande entre clairement dans la compétition présidentielle en donnant une interview « sérieuse » (et fleuve ! ) à L’Obs, un gros livre d’entretiens avec le même est lancé avec tambours et trompettes et ce titre provocateur mais prémonitoire : « Un président ne devrait pas dire ça » ! Quatre ans de confidences avec deux journalistes du Monde au cours de 61 rencontres, dont une dizaine de dîners, qui créent « stupeur et malaise au PS », constate 20 minutes.

Café du commerce

De fait, plutôt qu’une parole présidentielle, ce sont des propos de café du commerce où l’on trouve pêle-mêle la dénonciation de la « trahison » de l’ancienne compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler (qui s’est vengée en publiant mercredi sur Twitter, un SMS de 2008, dans lequel François Hollande utiliserait l’expression « sans-dents »), l’islam qui pose « un problème » à la France ainsi que le « trop d’arrivées » de migrants, des vacheries contre sa bête noire, Sarkozy, et cette bombe contre la magistrature décrite comme « une institution de lâcheté » :  « C’est quand même ça, renchérit le président, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux… On n’aime pas le politique. » Même les footballers ont droit au coup de griffe présidentiel. Visiblement embarrassés, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, a défendu un « exercice de transparence » tandis que le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, tentait de minimiser la portée de l’ouvrage devant l’Association des journalistes parlementaires, rapporte Le Monde : il a estimé que « tout ceci n’intéresse pas forcément l’ensemble des Français ».

En tout cas, cela a intéressé les deux plus hauts magistrats de France, le premier président et le procureur général de la Cour de cassation, Bertrand Louvel et Jean-Claude Marin, qui ont rencontré François Hollande à leur demande mercredi 12 octobre au soir pour « essayer de comprendre » les propos du président. Manifestement pas rassérénés à l’issue de cet entretien, ils ont pris la parole le lendemain matin, lors de l’installation des magistrats de la cour de Cassation, pour déclarer que les propos de François Hollande sur la « lâcheté » des magistrats posaient un « problème institutionnel ». Le premier président de la Cour de cassation, Bertrand Louvel, a reproché au chef de l’État de « diffuser parmi les Français une vision (…) dégradante de leur justice », rapporte Europe 1 qui évoque « une confiance ruinée ». « Le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a redit jeudi “son absolue confiance en l’institution judiciaire” et annoncé qu’il recevrait vendredi les hauts magistrats “suite à la vive émotion soulevée par les propos prêtés” à François Hollande sur la “lâcheté” de la justice » relève Boursorama.

 « Un président ne doit pas autant se confesser »

Toute la presse estime, à l’instar du Parisien, que « ces pages ébranlent la hollandie ». « On hésite sur le choix du mot », commente Guillaume Tabard dans son « contre-point » du Figaro : « Est-ce de l’inconscience ? De l’imprudence ? Du cynisme ? Ou du masochisme ? (…) En voulant jouer le jeu d’une présidence transparente, François Hollande n’est parfois pas loin d’exposer une présidence indécente à force d’être bavarde ».

Les propos recueillis par Le Point dans les rangs socialistes ne sont pas moins sévères. Plus radicaux, même : « Il va falloir s’en débarrasser » lâche un ministre. « Au sein du gouvernement, l’émoi est vif, la consternation générale, la sidération à son pic. » « On voudrait comprendre, commente Emmanuel Beretta. Pourquoi cette folie finale ? Pourquoi cette haine de soi derrière l’autosatisfaction ? En fait, on n’a pas le temps, car un autre patient réclame des soins plus urgents en 2017 : la France, rhumatisante, endettée, prise d’un paludisme identitaire… Elle a besoin d’un médecin, pas d’un malade. » « Je lui ai fait part de ma stupéfaction » déclare le président de l’Assemblée nationale, Claude Bortolone, dans un entretien à La Provence (14 octobre) : « Un président ne doit pas autant se confesser. Le devoir de silence fait partie de sa fonction ».

François Hollande aurait dû lire la Bible : « Tel se tait et passe pour sage, tel autre se fait détester pour son bavardage » avertit l’Écclésiastique (ou Siracide : Si 20,5).

Primaire à droite : Juppé et Poisson gagnants du premier débat

Pendant que le Parti socialiste se lamentait sur le lait répandu par le président de la République, le premier débat de la primaire de la droite attirait 5,6 millions de téléspectateurs sur TF1, soit « le programme le plus regardé jeudi soir », constate Paris Match.

« Alain Juppé sort gagnant du premier débat, selon plusieurs sondages » rapporte FranceTvinfo : « 36% des sondés désignent le maire de Bordeaux vainqueur du débat, devant Nicolas Sarkozy (22%) et François Fillon ex-aequo avec Bruno Le Maire (11% chacun). » « Si aucun n’a véritablement perdu de points dans la course à l’investiture présidentielle, certains ont su incontestablement tirer leur épingle du jeu, analyse Le Huffington Post : « C’est notamment le cas d’Alain Juppé, qui sort vainqueur de ce premier débat télévisé selon plusieurs enquêtes réalisées auprès des personnes ayant regardé l’émission. » Mais, conclut-il, « c’est l’inconnu de la primaire qui a su le mieux tirer parti de ce débat sans grand relief. Jouant habilement en contre tout au long du match, le député des Yvelines Jean-Frédéric Poisson a crevé l’écran face à ses adversaires du parti Les Républicains. »

Et Poisson jaillit du bocal !

Un avis largement partagé par les médias pour qui la vraie révélation de la soirée fut la prestation du président du Parti chrétien démocrate (PCD). « Une surprise pour beaucoup de monde » reconnaît 20 minutes : « Jean-Frédéric Poisson n’était pas le plus attendu ni le plus médiatisé, mais son nom s’est pourtant retrouvé en “trending topic” sur Twitter, loin devant ses rivaux. » « Inconnu avant la soirée de jeudi, le président du Parti chrétien démocrate a bénéficié de l’effet nouveauté » et s’est attiré les faveurs des téléspectateurs. Il est en tête des recherches Google et Twitter » constate également Le Figaro : « Selon notre sondage (…) le député des Yvelines obtient 37% d’opinions favorables, soit un bond de +29% en une soirée. »

« Contre toute attente, c’est le candidat qui s’est distingué », reconnaît L’Obs : « Jean-Frédéric Poisson, le président du Parti chrétien-démocrate (PCD), a fait entendre une voix singulière. Placide, il s’est fait remarquer en reprochant notamment à son camp de n’avoir fait « qu’aménager des pauses, des parenthèses dans les projets que conduisait la gauche » quand elle était au pouvoir. Il s’est attaché à apparaître comme le plus social des sept concurrents. »S’agissant de l’islam, Ouest-France retient la formule qui fait mouche : “Je ne serai pas le chef d’un État qui pratique la police du vêtement. Je n’ai pas de problème avec les musulmans, mais nous avons un problème avec l’islam.” »Aucun doute non plus pour Le Point : « Le vainqueur du débat est Jean-Frédéric Poisson ».

Les deux autres débats de la primaire de la droite se tiendront sur BFMTV et iTELE le 3 novembre, et sur France Télévisions et Europe 1 le 17 novembre. Le débat entre les deux finalistes est prévu le 24 novembre.

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PolitiquePresse
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