À l’audience générale, le Saint-Père renvoie les responsables des bombardements en Syrie à leur conscience devant Dieu.
Lancée il y a six jours, la campagne aérienne de bombardements a fait plus de 150 morts, surtout des civils, soulevant un vent de protestation parmi les pays occidentaux, notamment de la France et des États-Unis qui dénoncent des « crimes de guerre » et accusent la Russie de « complicité ».
Alep, la grande martyre
« Mes pensées vont une nouvelle fois vers la Syrie, la bien aimée et martyre », a dit le Pape en exprimant soutien et solidarité spirituelle aux habitants d’Alep : Alep, ville « déjà martyre où meurent des enfants, des personnes âgées, des malades, des jeunes, des vieillards… », a-t-il dénoncé, rappelant que la protection des civils est « une obligation impérative et urgente » qui demande un « fort engagement » de la part de tous.
Le Saint-Siège multiplie ses interventions
Cela fait plusieurs jours que le Saint-Siège fait entendre sa voix contre les débordements de la situation en Syrie. « Cette situation est inacceptable (…) c’est une honte pour la communauté internationale qu’on ne puisse protéger un si grand nombre de personnes, une communauté désarmée, des civils », avait réagi Mgr Zenari, le nonce apostolique à Damas, il y a une semaine. « Ces 250 000 personnes, avait-il insisté, ne sont pas toutes des terroristes : la majorité sont des civils, c’est-à-dire des femmes, des enfants et des personnes âgées ».
La situation en Syrie et les difficultés ou l’impossibilité de faire arriver l’aide humanitaire à Alep avait également fait réagir le secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, à New York. « Le bruit des armes doit cesser afin que la paix soit une réelle possibilité, et surtout, que l’aide humanitaire puisse être acheminée à ceux qui en ont le plus besoin », avait-il appelé dès l’annonce des premières frappes et de la destruction de camions humanitaires, sous les feux des bombardements, rapporte Radio Vatican.
Qu’il s’agisse du Pape, du secrétaire d’État ou du nonce, tous dénoncent une situation « honteuse », affirmant que « tout le monde » devrait la porter sur sa conscience, pas seulement « ceux qui ont la possibilité de mettre un terme à ce conflit ou de faire respecter le droit humanitaire international ».
« La charité du Pape »
Et c’est sur la crise humanitaire syrienne, mais également irakienne – les plus graves de ces dernières décennies – que planchera ce 29 septembre, au Vatican, une quarantaine d’organismes de charité ainsi que les représentants d’épiscopats et de congrégations religieuses présentes au Moyen Orient, à l’invitation du Conseil pontifical « Cor Unum« , le dicastère chargé de « la charité du Pape ». Ces organismes analyseront la situation, précise un communiqué, et essaieront de voir comment l’Église, dans un tel contexte, peut apporter des réponses concrètes.
Depuis 2011, la crise aurait fait plus de 300 000 victimes et un million de blessés. En Syrie, le nombre de personnes en grande détresse frôle les 14 millions et en Irak les 10 millions. Quant aux réfugiés dans leurs propre pays, ils sont près de 9 millions en Syrie et plus de 3 millions en Irak. À l’extérieur, mais dans la région, ils sont près de 5 millions, répartis surtout entre la Turquie, le Liban et la Jordanie.
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