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“Pour chaque bière servie, nous donnions un verset de la Bible et un sourire aux clients”

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Jean Muller - publié le 18/08/16
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De retour des JMJ, Noé nous raconte son Paris-Cracovie en food truck. Noé, 23 ans, revient de Cracovie. Après avoir terminé ses études et juste avant d’entrer dans la vie active, il a décidé de prendre deux semaines de son été pour se rendre aux JMJ en Pologne à bord d’un footruck. Retour sur une expérience très enrichissante.

Aleteia : Quel était ton projet pour ces JMJ ?
Noé : Je suis parti aux JMJ avec Anuncio (vous savez, c’est ceux qui ont organisé Krakow-Beach avec Glorious, Turpin, Hopen, les Guetteurs, … !). Imaginez vous un peu : une scène sur une péniche au bord de la Vistule, en plein centre de Cracovie, où des dizaines de milliers de personnes sont passées pendant les JMJ ! C’était juste fou !

Anuncio, ça existe depuis 8 ans. Le but, c’est de multiplier les initiatives d’évangélisation. Ils ont fait une machine à laver géante pour confesser au milieu des places de Paris, et une fanfare, un food truck, et des concerts chaque année comme Krakow-Beach.

Cette fois-ci, l’idée était de faire Paris-Cracovie en dix jours avec dix minibus. Nous nous arrêtions tous les jours dans une ville différente pour organiser des missions d’évangélisation dans la rue.

L’évangélisation de rue, ça demande un vrai effort au début, mais on y fait des rencontres bouleversantes, les gens se confient : “Je suis dans le flou complet”, “j’ai perdu un enfant”, “je ne sais pas prier “, “Dieu ne peut pas m’aimer, j’ai tellement déconné”, …  Au bout d’une heure de mission, vous pouvez être sûr d’avoir croisé au moins une personne qui avait vraiment besoin de vous à ce moment là ! Vous sentez que c’est urgent, que des gens que d’habitude vous croisez sans vous arrêter sont là, et ils ont vraiment besoin d’être aimés et écoutés.

Sur la place où les concerts étaient organisés, les missionnaires recevaient les passants pour les écouter et témoigner de leur joie d’être chrétien. De mon côté, j’ai fait la route dans un food truck : un camion qui s’ouvre sur le coté pour faire bar et baraque à frites ! On devait créer un cadre sympa et cool pour les missionnaires et les habitants des pays traversés, pour favoriser les rencontres et les discussions.

Pour chaque bière servie nous donnions un verset de la Bible et un sourire aux clients : l’évangélisation commence par là !

Peux-tu nous raconter le déroulé d’une journée type à bord d’un food truck ?
Nous nous levions assez tôt pour vivre une vie de groupe avec les 60 personnes du groupe Anuncio pendant la matinée, enseignements, une heure d’oraison, détentes, repas, activités. La petite taille de notre groupe, permettait à tout le monde de rencontrer tout le monde. Nous avons vécu dans une telle amitié ces semaines qu’il était très dur de tous se séparer à la fin.

L’après-midi était consacré à la route et la préparation de la soirée mission. Après la soirée et le rangement, nous nous retrouvions souvent pour une petite bière : c’était aussi un moment sacré  !

© Charly Marlotte

© Charly Marlotte

Est-ce facile de combiner travail à bord d’un tel véhicule et prière ?
À Anuncio, on ne touche pas à l’oraison : chaque jour, entre trente minutes et une heure avec Dieu. Donc il y avait déjà ce rendez-vous quotidien, et ça, ça fait la différence. Notre service était lui-même déjà une prière et un témoignage ! Donc franchement, oui !

Quelles ont été les expériences enrichissantes que tu as pu faire durant ton voyage ?
Personnellement, deux choses m’ont particulièrement marqué. Au campus Misericordiae, lorsque le pape nous a dit de sortir de nos canapés, je l’ai pris personnellement : que ce soit dans la vie étudiante ou professionnelle, s’engager pour l’évangélisation doit rester une de nos priorités ! Les gens que vous croisez tout les jours ont tellement soif !

J’ai également été marqué par une rencontre que j’ai fait à Nuremberg pendant une mission. J’ai rencontré une femme qui venait d’Ukraine, elle avait besoin de parler et s’est arrêtée avec son vélo devant le food truck. Je suis allé la voir pour lui expliquer ce qu’il se passait, la foule de jeunes sur la place, le concert, les pancartes, etc.

Elle m’a expliqué qu’elle ne croyait pas en Dieu car en URSS, on lui avait appris à l’école que Dieu n’existait pas. Prêt à prendre un râteau, je lui ai proposé de venir dans l’église en face où il y avait une adoration pour vérifier par elle-même. Après avoir prié avec elle, elle est restée longtemps toute seule dans l’église : je crois que quelque chose se jouait entre Dieu et elle. Et puis je l’ai laissée et je suis retourné dans la rue.

C’était extrêmement simple : n’importe qui aurait pu faire la même chose, mais ça booste tellement votre foi, ça vous remplit tellement de joie. En fait, le premier fruit visible c’est ce sentiment joyeux d’avoir été à ma place pendant ces quelques heures. Ce qui se passe dans le cœur des gens… c’est dans le cœur de Dieu !

Si vous voulez en savoir plus ou essayer, rendez-vous le premier week-end d’octobre : tous les jeunes de Paris sont invités !

Propos recueillis par Jean Muller. 

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