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À Paris, sur les traces de Cyrano

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The Picture Desk

Angélique Provost - publié le 16/08/16

Itinéraire littéraire à travers la capitale.

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Il se cache parmi plus d’un d’entre vous, nous en sommes sûrs, des amoureux de Cyrano. Pas celui des traités ennuyeux, non bien sûr ! Celui dont le nez disgracieux embellissait jusqu’au mois de mars les affiches de la Comédie Française. Le héros d’Edmond Rostand, quoique fieffé Gascon, est un bandit viscéralement Parisien plus encore que Français. Tout y est : orgueil, dédain, mépris, fierté, audace, panache et coquetterie… Il tiendrait même d’avantage de la Parisienne, à y regarder de plus près !

Alors puisque Paris fut son piquant berceau, pourquoi ne pas vous proposer un petit pèlerinage sur les lieux clefs de la pièce légendaire ? Nous l’avons fait pour vous, livre à la main, et il faut que vous sachiez… ce petit tour de Paris vaut bien mieux que celui proposé par les bus étroits et perchés !

Nous suivrons, si vous le voulez bien, la chronologie de l’histoire de notre vieil Edmond.

L’Hôtel de Bourgogne. Avant d’être le musée charmant qu’il est encore, cet hôtel fut un théâtre de ville, vif et bruyant, durant les XVIIe et XVIIIe siècle. C’est ici que Montfleury, « roi des pitres » et piètre acteur méprisé de Cyrano, ose monter sur scène. Chassant le gredin à coup de « punch line » qui ferait pâlir tout le podium du rap français, Cyrano récite ensuite, dans ce même endroit, la tirade des nez ! Et puisque cela ne suffisait pas, on ne quittera pas les lieux sans avoir relu (à voix haute et avec le ton, s’il vous plait) la fameuse « ballade du duel qu’en l’Hôtel Bourguignon, Monsieur de Bergerac eut avec un bélitre » !

20 rue Etienne Marcel, dans le 2e arrondissement.

La porte de Nesle. C’est ici que Cyrano, enflammé à l’idée d’un rendez-vous avec Roxane au petit jour, va se battre un contre cent pour sauver son ivrogne de compagnon, Lignières. Autrefois la porte de Nesle était bien visible grâce à la tour du même nom qui l’ornait. Si elle n’existe plus désormais, on peut vous assurer qu’en trainant dans le quartier, si l’on relit le récit du combat, on y voit encore s’évaporer les souvenirs des ardeurs gasconnes…

Quai de Conti, dans le 6e arrondissement, aux alentours de la bibliothèque Mazarine.

Chez Ragueneau. Le restaurant existe toujours ! Ragueneau, vieil ami de Cyrano, « pâtissier des poètes », cuisine ses vers et versifie sa cuisine. C’est chez lui que Roxane dévoile sa flamme pour le beau – quoique très sot – Christian. C’est ici encore, malgré les choix scéniques du film avec Depardieu, que fut déclamée la fameuse tirade des cadets de Gascogne, celle des « non merci », ainsi que les mordantes provocations de Christian sur l’intouchable appendice du héros. On vous conseille de vous y arrêter pour relire tout cela autour d’un petit verre de vin et d’une planche de charcuterie !

202 rue Saint Honoré, dans le 1er arrondissement.

Chez Roxane. Malheureusement, nous n’avons pas su trouver sa maison. Les indications sont un peu légères pour retrouver le si charmant lieu de la scène du balcon, du baiser puis du mariage à la dérobée… Mais qui sait : si vous habitez sur une place du Marais, que vous possédez un balcon et que le mur de votre jardin « déborde de feuillage »… c’était peut-être chez vous ?

Le Marais, métro Saint Paul.

Le couvent de Roxane. Suite à la tragique mort de Christian, Roxane s’est retirée dans le silence d’un couvent. C’est ici que chaque semaine Cyrano lui rend visite pour « la gazette ». C’est encore ici que Roxane comprendra, avant d’assister à l’agonie somptueuse de son visiteur, que celui-ci l’a aimée depuis toujours à travers les lettres du bellâtre mort à la guerre 15 ans plus tôt. De ce couvent, aujourd’hui, il ne reste que les portes. C’est ici qu’est enterré le vrai Cyrano.

6 impasse Guéménée, dans le 4e arrondissement.

C’est donc là qu’auraient été prononcés les vers suivants.

CYRANO :

Oui, vous m’arrachez tout, le laurier et la rose !
Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose
Que j’emporte, et ce soir, quand j’entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tâche,
J’emporte malgré vous,

(Il s’élance l’épée haute) :

Et c’est…

(L’épée s’échappe de ses mains, il chancelle, tombe dans les bras de Le Bret et de Ragueneau.)

ROXANE (se penchant sur lui et lui baisant le front) :

C’est ? …

CYRANO (rouvre les yeux, la reconnaît et dit en souriant) :

Mon panache.

Ainsi s’achève notre visite, en attendant, qui sait, de parcourir toute la campagne d’Arras pour retrouver les lieux de la bataille des Gascons contre les Espagnols !

Tags:
LittératureParis
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