Comme chaque été, un chantier réunit de nombreux jeunes à La Chapelle-Basse-Mer pour rebâtir sa petite église.
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Malgré les Journées Mondiales de la Jeunesse qui s’annoncent à la fin de l’été, il est nécessaire de ne pas négliger les autres œuvres catholiques qui existent dans notre beau pays chaque année. Scoutisme, camp vélo, camp canoë : les activités pour la jeunesse chrétienne sont aussi éparses et nombreuses que l’imagination des personnes qui s’en occupent. Laissez-moi donc vous raconter l’un de ces projets catholiques, en Vendée, dans le village de La Chapelle-Basse-mer.
“Enraciner le présent dans le passé, pour pouvoir construire le futur”
Le docteur ès Lettre Reynald Secher, spécialiste des guerres de Vendée et du Génocide vendéen, a décidé en 1993 de lancer ce qui s’appellera désormais le “Camp de la Chapelle”. L’objectif ? Reconstruire une vieille chapelle détruite par les colonnes infernales lors de la Révolution. L’ambition : faire grandir, par la prière, le labeur et le groupe, des jeunes hommes et jeunes femmes. Pour réaliser ce projet, Reynald Secher a créé l’association “Mémoire du futur” qui structure l’accueil des jeunes durant le camp avec un projet historique : enraciner le présent dans le passé, pour pouvoir construire le futur.
Commençant au début du mois de juillet pour finir généralement début août, ce camp accueille chaque année de nouveaux effectifs de jeunes qui viennent prendre la relève des anciens, et ce, depuis 23 ans. Chaque jour pendant un mois, les temps de prière viennent succéder aux temps de travail, pendant lesquels s’élèvent des murs de pierres sous la truelle des maçons : on se met au travail naturellement, un travail physique, exigeant et rude, sous le cagnard de Vendée, accueillant volontiers les temps de pauses qui viennent adoucir les journées.
Un camp pour tous
Et pour le petit nouveau qui arrive, il apprendra sur le tas à poser des pierres, faire du ciment, du béton, monter un mur de pierres, nettoyer les murs déjà en place, creuser, casser, détruire pour mieux reconstruire. Il se perdra dans les souterrains de la chapelle en admirant le travail de ses prédécesseurs, les pierres rappelant l’effort des anciens maçons passés par là ! Il apprendra à s’oublier pour se fondre dans le collectif, et finalement y développer les trésors qui font la personnalité de chacun !
Qu’importe le tempérament, il y a une place pour chaque jeune dans le camp : que l’on soit charismatique ou timide, costaud ou maigrelet, il y a une tâche, un rôle qui va mettre en avant les qualités physiques ou intellectuelles du petit homme. Chaque talent a vocation à être bonifié pour le chantier, dans le but de tirer le meilleur de chacun pour qu’il devienne un meilleur homme. En ce sens, chacun est ainsi appelé à exercer des responsabilités sur le chantier (dans une plus ou moins grande mesure). Le travail de chantier implique que l’on se soutient mutuellement et que l’on accepte de dépendre les uns des autres, et tous de Dieu : foi, sens de l’effort, esprit d’équipe, rires et amitiés, sont les éléments fondamentaux du camp !
Un camp qui repose sur le partage de la foi et le goût pour l’Histoire
Le père Louis-Marie de l’abbaye de Lagrasse vient chaque année, apporter un soutien spirituel aux jeunes gens : messes journalières, confessions, discussions, topo… Tout jeune qui en ressent le besoin peut quitter le chantier pour aller discuter avec le chanoine : la priorité du camp est l’âme, qu’il tente de magnifier par la rudesse du travail de chantier et la douceur de la parole de Dieu.
Le projet final est d’honorer la mémoire des martyrs de Vendée : ces oubliés morts pour leur foi, leur roi et leur coin de terre, au cri de “Dieu et le Roy”, massacrés par la Révolution Française. Dès que le chantier sera terminé, la chapelle servira de mémorial des guerres de Vendée, un lieu de souvenir qui rappellera la force spirituelle d’un Cathelineau, le courage d’un la Rochejaquelein ou la grandeur et le panache d’un Charrette.
Plus qu’un simple projet humain, le camp s’inscrit dans un projet plus vaste, de souvenir et de chrétienté, une reconstruction à la Gloire de Dieu. Chaque soir, nous entonnons la prière du maçon. En voici une strophe :
“Ce n’est pas pour le nom, ce n’est pas pour la gloire,
Ni pour un avoir ni pour un savoir,
Seulement la victoire, seulement la mémoire,
De ceux qui sont morts pour notre Dieu,
De ceux qui fidèles, ont dit adieux !
Pour leur gloire, créons un pèlerinage,
Rendons-leur un digne hommage !”
Rien de prévu pour cet été ? Vous ratez les JMJ ? Venez au camp de la Chapelle !
Si le projet vous tente, envoyez un mail à cette adresse.