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Le grand entretien (2/2). Thomas Ospital : “L’orgue, c’est une machine qu’il faut savoir apprivoiser”

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Caroline Becker - publié le 08/07/16

Titulaire du Grand Orgue de Saint-Eustache, il nous raconte sa passion pour cet instrument.

Suite de l’entretien de Thomas Ospital, le jeune prodige de l’orgue dont la carrière fulgurante ne fait que commencer. Passionné à l’extrême par cet instrument, Thomas Ospital semble ne jamais s’arrêter ! Portait d’un hyperactif qui a su trouvé dans son métier un moyen d’évacuer son énergie débordante.

Le jeune prodige de l'orgue à Saint-Eustache © Pierre-François Dub-Attenti
Le jeune prodige de l'orgue à Saint-Eustache © Pierre-François Dub-Attenti

Aleteia : Qu’est-ce que possède l’orgue de Saint-Eustache que les autres n’ont pas ?
Thomas Ospital : Sa spécificité, c’est un “orgue orchestre”. Ses couleurs sont très belles, très particulières et il a une dynamique gigantesque.

Pour parler plus de musique liturgique. On a l’impression parfois que les paroisses abandonnent l’orgue pour des instruments plus “modernes” ? Qu’en pensez-vous ?
Je dirais que l’offre se diversifie dans la musique liturgique. Mais je pense qu’elle a une vraie identité qu’il ne faut pas perdre. Quand je vais à la messe je n’ai pas spécialement envie d’entendre la musique sur laquelle je danserai un “samedi soir”. Il faut que la musique amène à un certain recueillement. Nous vivons dans une vie frénétique, rapide, où il y a du bruit partout. Je défends l’idée qu’on a besoin d’élever l’âme des gens. Au-delà des questions de foi, de religion, l’église doit pouvoir accueillir des gens qui ont besoin de se recueillir, se retrouver avec eux-mêmes. Des personnes qui ont besoin de retrouver le sens du beau et quelque chose de différent. Retrouver la même frénésie qu’à l’extérieur, je n’en vois pas le but.

Des compositeurs de prédilection ?
J’aime énormément Maurice Ravel. Pas seulement parce qu’il est basque !

Pourtant il n’a jamais écrit pour orgue ?
Justement c’est tout mon paradoxe !

Êtes-vous intéressé par la facture d’orgue ?
J’adore ça depuis toujours !  Si on ne comprend pas comment notre instrument fonctionne, on ne peut pas complètement le dompter. C’est une machine qu’il faut savoir apprivoiser. Tout petit, dès qu’un facteur d’orgue venait nous rendre visite, je montais à la tribune. Il m’apprenait à réparer des petites pannes et cela m’est toujours très utile aujourd’hui.

J’ai vu que vous accompagniez des films muets ? Racontez-nous.
Effectivement, j’improvise sur des films muets en direct, lors de performances. On présente un film dans l’église et j’improvise dessus. J’adore cela même si c’est très fatigant car cela peut durer parfois jusqu’à deux heures, il faut savoir garder le rythme.

En parlant justement d’improvisation, l’orgue semble être encore un des rares instruments qui met encore en valeur cette pratique ?
Oui c’est vrai, c’est une pratique qui s’est perdue. Mais c’est une tradition très française. Il faut avoir une certaine facilité, des prédispositions mais après c’est surtout une question de travail. Il faut surtout aimer cela, car il y a quelque de chose de très intime dans le fait d’improviser. On y met quelque chose de nous-même.

Un enregistrement de prévu ?
Prochainement, un enregistrement ici à Saint-Eustache au mois d’août…

Et si vous n’aviez pas été organiste, qu’auriez-vous fait ?
Je ne me suis jamais posé la question ! Et je pense que je ne me la poserai jamais !

Propos recueillis par Caroline Becker

Tags:
orguePassion du christ
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