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Le grand entretien (1/2). Thomas Ospital : « J’ai alors posé les mains sur le clavier… et ce fut le coup de foudre ! »

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Caroline Becker - publié le 07/07/16

Portrait d’un jeune prodige de l’orgue de tout juste 26 ans....

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Voilà plus d’un an maintenant que la paroisse de Saint-Eustache à Paris a accueilli de nouveaux organistes titulaires. L’occasion de rencontrer Thomas Ospital, le jeune prodige donc la carrière fulgurante ne fait que commencer. Passionné à l’extrême par son instrument, Thomas Ospital semble ne jamais s’arrêter ! Portait d’un hyperactif qui a su trouvé dans son métier un moyen d’évacuer son énergie débordante.

Orgue de Saint-Eustache (c) wikipedia
L'orgue de Saint-Eustache © wikipedia

Aleteia : Parlez-moi de votre parcours ?
Thomas Ospital : J’ai commencé la musique à l’âge de 11 ans. Je ne suis pas issu d’une famille de musiciens c’est aussi pour ses raisons que j’ai commencé la musique aussi tard. Je viens du Pays Basque, de Ayherre, et j’accompagnais mon père qui chantait dans la choral paroissial. J’étais placé au pupitre des barytons mais je m’ennuyais. J’avais remarqué l’orgue dans mon village, juste à côté de l’autel, que je regardais souvent avec fascination. Le chef de chœur m’a dit de m’asseoir devant l’orgue et de donner le ton. Je ne savais même pas lire, j’ai alors poser les mains sur le clavier… et ce fut le coup de foudre ! J’ai alors compris que je voulais absolument faire de la musique.

Mais est-ce qu’on se dit à ce moment-là, je vais en faire mon métier ?
Je me le suis dit assez rapidement. J’aimais ça, c’était une sorte de passion frénétique pour l’instrument. Cela me plaisait tellement que je venais aux répétitions chaque semaine. Dès le début je me suis dit : « C’est ça que je veux faire de ma vie ! ».

Vous vous êtes donc naturellement inscrit au conservatoire ?
Exactement, à l’âge de 13 ans je me suis inscrit au conservatoire de Bayonne où j’ai joué du piano, de l’orgue, du clavecin pendant cinq ans et j’ai d’ailleurs obtenu mon premier prix. J’ai ensuite été admis au concours du Conservatoire de Paris. Je suis rentré en classe d’orgue, d’improvisation et d’écriture musicale. Le cursus qui a duré sept ans était très complet et j’y ai rencontré des professeurs et des élèves formidables.

Vous avez d’ailleurs obtenu des prix assez rapidement. Étourdissant non ?
Oui mais je ne me posais pas vraiment la question de savoir si j’allais obtenir le 1er prix. J’allais à des concours, j’étais moi-même et je jouais de la musique de manière naturelle.

Pourriez-vous nous citer quelques organistes qui vous ont marqué pendant votre parcours ?
Il y a mon professeur d’orgue à Bayonne qui m’a beaucoup apporté, il me soutient toujours. C’est quelqu’un qui a vraiment beaucoup compté pour moi. Il m’a appris le sérieux, l’exigence… Il y a également des personnalités comme Olivier Latry, Michel Bouvard… Au-delà d’avoir été mes professeurs, ils ont vraiment été des modèles pour moi.

Vous avez obtenu le poste de titulaire de l’orgue de Ciboure au Pays basque ?
Oui je continue de l’être même si j’ai moins l’occasion d’y retourner. Nous avons d’ailleurs vécu une très belle aventure en réalisant un nouvel orgue pour l’église, lorsque j’avais 16 ans. Le curé de l’église a été très favorable à ce projet, il s’est énormément battu pour la réalisation de cet instrument et nous y sommes parvenus ! On a construit un orgue d’esthétique baroque hollandaise. Le projet a duré cinq ans le temps de trouver les financements.

En mars 2016, vous fêtiez votre première année en tant que titulaire du Grand Orgue de Saint-Eustache, quel bilan faites-vous de cette première année ?
C’est une année extrêmement intense, il y a beaucoup de cérémonies par semaine. Heureusement je partage cette charge avec mon collègue, Baptiste-Florian Marle Ouvrard, avec qui je suis très heureux de travailler. Saint-Eustache est une église où il existe une place très large pour la musique. Au-delà des cérémonies officielles, nous organisons beaucoup d’auditions et de concerts.

Comment s’est déroulé le concours de Saint-Eustache ?
C’est un concours public qui fut assez long dans le temps. Nous présentons un dossier puis nous passons ensuite un entretien oral. Vient ensuite la troisième étape, l’épreuve musicale où il s’agit de jouer, improviser, accompagner. Le candidat doit avoir conscience qu’il n’est pas simplement organiste pour assurer les messes, il est aussi un acteur culturel important. Nous assurons la mise en valeur de l’orgue de Saint-Eustache, le plus grand de France.

Vous faites beaucoup de concerts à l’étranger, comme s’organise alors la vie musicale à Saint-Eustache ?
On équilibre sur l’année, avec Baptiste-Florian Marle-Ouvrard, le nombre d’offices que nous devons effectuer. Mais les concerts sont très importants, ça renouvelle notre regard, on découvre la manière dont est appréhendé l’orgue à l’étranger. Cela est une vraie source de richesse. Selon les pays, l’orgue n’a pas la même place et c’est assez fascinant. Au Japon, il y a des orgues dans toutes les salles de concert. Ici en France, il n’y en seulement trois à Radio France, à la Philharmonie de Paris ainsi qu’à l’Auditorium de Lyon.

À force de jouer sur des orgues très différents dans le monde, avez-vous une facture préférée en particulier ?
J’aime beaucoup la facture française, mais je suis toujours très curieux de tout quand je voyage. Il y a des pays avec des orgues curieux et fascinants. Mon instrument idéal c’est l’orgue symphonique français un peu comme Saint-Eustache, Notre-Dame de Paris, je me retrouve beaucoup dans ces couleurs là mais je suis quand même passionné par la découverte d’autres orgues et ce qu’elles apportent de différent.

Propos recueillis par Caroline Becker

Découvrez la seconde partie de l’interview :




Lire aussi :
Le grand entretien (2/2). Thomas Ospital : « L’orgue, c’est une machine qu’il faut savoir apprivoiser »

Tags:
MusiqueorguePassion du christ
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