Homosexualité, ordination des femmes, génocide arménien, trafics d’armes… retour sur une conférence de presse papale en zone de turbulences.
« L’Église est sainte, les pécheurs, c’est nous! »
« Nous devons les accompagner comme le dit le catéchisme. Certaines cultures ou certains pays ont une mentalité différente sur cette question. Je pense que l’Église doit présenter ses excuses aux personnes gays qu’elle a offensées comme l’a dit récemment le cardinal Marx« , faisant allusion aux propos du cardinal allemand qui estimait que l’église et plus largement nos sociétés ont été « très négatives à l’égard des personnes homosexuelles », jusqu’à « très récemment ». Le pape François a par ailleurs fait remarquer que les homosexuels n’étaient pas les seuls laissés pour compte , et que l’Église devait aussi « présenter ses excuses aux pauvres, aux femmes délaissées, aux jeunes sans travail, et pour avoir béni tant d’armes ».
Loin de culpabiliser ses fidèles, le Pape a voulu leur rappeler leur condition de pêcheur : « L’Église doit présenter ses excuses, disons les chrétiens, car l’Église est sainte et les pécheurs, c’est nous! Nous les chrétiens devons présenter nos excuses de ne pas avoir accompagné tant de déchirures, tant de familles… Je me souviens de la culture de Buenos Aires quand j’étais enfant, la culture catholique fermée, j’en viens… »
« Pardon. C’est un mot que nous oublions trop »
« Une famille divorcée ne pouvait pas entrer à la maison! La culture catholique a changé grâce à Dieu et les chrétiens doivent présenter leurs excuses mais aussi demander pardon. C’est un mot que nous oublions trop. »
Le pape François s’est ensuite penché sur la question des consacrés, pointant les travers de certains d’entre eux, mais évoquant aussi ceux animés par la sainteté : « Le prêtre patron, non, le prêtre père, oui. Le prêtre qui bastonne, non, mais le prêtre qui embrasse, pardonne, console. »
« Il y en a tant des prêtres comme cela, aumôniers d’hôpitaux, de prisons, tant de saints que nous ne voyons pas parce que la sainteté est pudique, elle se cache. Le contraire de la pudeur, c’est se faire voir, se faire remarquer. Nous l’avons fait nous aussi, chrétiens, prêtres, évêques », a-t-il encore souligné.
Le Bon grain et l’ivraie
Le Saint-Père a enfin relativisé ces travers en évoquant quelques unes des grâces de l’Église : « Mais nous les chrétiens nous avons aussi Teresa de Calcutta et tant de Teresa de Calcutta! Tant de sœurs en Afrique, tant de laïcs, tant de mariages saints… Le bon grain et l’ivraie ! C’est le Royaume et nous ne devons pas nous scandaliser de cela comme Jésus nous l’a dit. »
« Nous devons prier pour que le Seigneur fasse que cette ivraie périsse et qu’il y ait davantage de bons grains. C’est la vie de l’Église… On ne peut pas faire de délimitations : nous sommes tous saints parce que nous avons l’Esprit saint mais nous sommes tous pécheurs. Moi le premier ! Donc, non seulement des excuses, mais le pardon », a-t-il conclu.
Retrouvez en intégralité la traditionnelle conférence de presse informelle du Souverain Pontife dans l’avion qui le ramenait d’Arménie grâce à nos excellents confrères de KTO :
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