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Vivre en catho en 2016 en 10 leçons. Épisode 10

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Sabine de Rozières - publié le 08/06/16

"Et toi, tu donnes combien de temps à Dieu le soir ?"

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Jeune avocat au barreau de Londres, Joseph a trouvé les réponses de la foi le jour où une amie lui a posé cette question fatidique…

Aleteia : Pourquoi laissez-vous de la place pour Dieu dans votre vie ?
Joseph : C’est une question qui me perturbe parce que cela me semble être une évidence mais la réponse n’est pas si simple. J’ai eu une forme de reconversion qui s’est faite en deux temps. La première était quand je suis arrivé à Londres pour mes études. Dans ce pays protestant, j’ai eu la chance d’habiter à seulement une rue d’une petite église catholique. J’avais 20 ans et j’étudiais uniquement en anglais ce qui me demandait deux fois plus de temps que mes camarades britanniques évidemment ! C’était assez stressant pour moi donc j’allais souvent à la messe en semaine et c’est là-bas que j’ai réussi à oublier le vacarme de la France et les habitudes que j’y avais prises. C’est à ce moment là que j’ai compris ce que c’était que d’avoir le feu en soi ! Après des moments de prière très intenses et de belles liturgies, je ressortais avec une sorte de puissance de feu hallucinante que j’avais envie de partager au monde : dans la société britannique extrêmement marquée par le politiquement correct, je comprenais la radicalité de l’Évangile ! Puis quelques temps après je suis allé à Lourdes pour un pèlerinage diocésain comme brancardier. J’y ai vu une véritable joie dans le regard des malades et ça a rejailli en moi. J’ai vécu ça comme le deuxième temps de ma « reconversion ». Et aujourd’hui cette vie de foi me renouvelle chaque jour.

Que signifie pour vous « avoir la foi » ?
C’est une affaire de confiance – en Dieu. Confiance dans son amour immense. Conscience aussi que si je reconnais ma faute, Il me pardonnera. C’est à la fois être conscient et confiant qu’Il est vraiment là et qu’Il nous a déjà sauvé. Je ne sais pas si c’est un état, mais c’est bel et bien présent dans ma vie de tous les jours. C’est aussi penser chaque mot du Credo, refuser de me laisser aller à une prière mécanique et croire que même si je Le trahis et Le livre tous les jours, Il m’aime.

Avez-vous une action quotidienne pour Dieu ?
Avant c’était un quart d’heure chaque matin avec au moins cinq minutes de silence où j’essayais maladroitement d’écouter le Bon Dieu, c’était plus qu’ardu. Puis un jour où je me vantais une fois de plus auprès d’une amie en lui disant que j’arrivais à lire au moins une heure par soir, elle m’a dit : « oui super et sinon… tu donnes combien de temps à Dieu le soir ? ». Depuis, je tâche de ne pas me coucher sans avoir donné un quart d’heure à Dieu le soir même en rentrant tard d’un dîner, d’une soirée ou d’une journée bien remplie. Grâce à cette amie, j’ai commencé à comprendre ce que veut dire offrir son devoir d’état et ses tâches au Seigneur. Au quotidien, je ne crois pas qu’il faille se jeter sur les sabres islamistes pour glorifier Dieu, les petites choses aussi ont du sens, pas besoin d’aller chercher le martyre. Il s’agit chaque jour d’imiter le pèlerin russe qui répète en toute occasion la Prière du Cœur : « Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu, prends pitié de moi pécheur », cette prière m’aide beaucoup.

Qu’aimeriez-vous dire aux catholiques ?
Soyons cohérents. Mais je me le dis à moi aussi ! Je pose souvent aux gens la question concernant leur pyramide des valeurs, peut-être est-ce une déformation professionnelle, le fait que je sois juriste. Si nous croyons vraiment que Dieu est notre Créateur et qu’Il nous aime, qu’Il est le principe premier, mettons-le vraiment en haut de cette pyramide. Nous ne pouvons reléguer Dieu à un rang inférieur à nos parents, nos amis, notre travail ou nos engagements : il n’y a pas de principe humain ou de loi qui puissent prétendre à une place aussi grande que la sienne. Il faut ainsi tâcher de ne pas tomber dans l’activisme même si c’est dur ! Dieu d’abord, famille ensuite, patrie seulement après, sinon nous échouerons et les notions mêmes de famille et patrie seront dénaturées.

Selon vous, qu’est-ce qui sauvera le monde ?
Sans rien inventer et en m’attachant à ce qu’enseigne l’Église, je dirai Jésus. Mais pas sans notre oui. Nous serons sauvés quand nous renoncerons à nos fausses croyances, quelles qu’elles soient : mondanités, argent, activisme, libéralisme, marxisme… Je crois que Jésus est la Vérité, c’est donc par Lui que le monde sera sauvé, s’il accepte de Le suivre. Ce n’est pas révolutionnaire en apparence, mais le penser véritablement est un combat de tous les jours qui plus est, salvateur.

Quelle est votre plus grande peur ?
D’oublier que la damnation existe. À cause de mon orgueil et d’une certaine forme de mépris parfois, en oubliant que nous sommes tous semblables dans la dignité humaine.

Qu’est-ce qui vous rend heureux ?
Beaucoup de choses dont trois en particulier : une belle messe m’exalte car le sens du sacré se mêle aux chants ! Les beaux temps en famille sont aussi de grandes sources de joie, j’aime me retrouver en famille comme les cousinades ! Je trouve merveilleux quand on va à la Messe tous ensemble, cousins, grands-parents et qu’on prie devant une belle statue de la Vierge. Il y a également l’engagement et le travail en équipe qui me rendent heureux. Quand le communicant, le politique et le juriste travaillent main dans la main pour le bien commun, c’est formidable ! Même si parfois on échoue, c’est déjà un jalon de posé.

Quelle est votre vertu préférée et pourquoi ?
L’Espérance parce que c’est un moteur de feu ! Mais aussi parce que Charles Péguy a écrit de magnifiques pages sur cette « petite fille », et parce que c’est un appel au plus beau des abandons. Mais surtout parce que j’en manque beaucoup !

Quel est votre saint préféré et pourquoi ?
Le Curé d’Ars parce qu’il a un amour fou de Dieu et que je suis très sensible à la confession. Ensuite Don Bosco pour son engagement auprès des jeunes mais aussi sa joie qui lui faisait dire : « souvenez-vous souvent de cette phrase : le diable a peur des gens heureux ». Et pour finir, Padre Pio, parce qu’un mystique et apôtre de la Miséricorde au XXe siècle c’est la plus belle des preuves que Dieu ne nous abandonne pas.

Quelle est votre prière préférée et pourquoi ?
Le Je vous salue Marie parce que j’ai été très marqué par la grande piété et la belle simplicité des malades de Lourdes récitant l’Ave Maria. Voir et entendre cette prière surgir du plus profond du cœur de l’homme blessé est un appel à une plus grande dévotion mariale.

Propos recueillis par Sabine de Rozières

Tags:
Catholiques
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