Les évêques jugés « négligents » face aux affaires pédophiles seront démis de leurs fonctions. Rien à voir avec l’affaire de Lyon, assure-t-on au Vatican.
La nouvelle mesure
Dans le cadre de l’enquête, l’intéressé peut fournir « documents et témoignages » et assurer sa défense. Le document prévoit la création d’un « collège de juristes » chargé d’assister le Pape avant toute décision « définitive ». Lequel collège pourrait être composé de cardinaux et d’évêques, a précisé le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. Un évêque sera reconnu coupable de « négligence » dès lors qu’il aura « accompli ou omis » des actes provoquant « un grave dommage à autrui » au plan « physique, moral, spirituel ou patrimonial ».
« Il ne s’agit pas d’une nouvelle loi mais d’une nouvelle procédure », a bien souligné le père Lombardi. Et la « négligence » n’étant pas considéré un « délit », quatre Congrégations romaines – pour les évêques, pour l’évangélisation des peuples, pour les Églises orientales et pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique – seront appelées mais pas la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Droit canon
La révocation des évêques pour « motifs graves » était déjà prévue dans le droit canon de 1983 (1395 § 2) mais pas dans le cas de « négligence » dans l’exercice de leurs fonctions. Le nouveau motu proprio, pour les rendre plus efficaces, complète celui de Jean Paul II Sacramentum Sanctitatis Tutela du 30 avril 2001, et une mise à jour voulue par Benoît XVI, en juillet 2010, dictant de « nouvelles normes sur les délits les plus graves « , notamment les abus sexuels commis sur des mineurs par des membres du clergé.
Promesse tenue
« Un évêque qui change un prêtre de paroisse quand on détecte qu’il est pédophile est un inconscient, et le mieux qu’il puisse faire c’est de présenter sa démission. Est-ce clair ? », avait déclaré le pape François aux journalistes à bord de l’avion le ramenant du Mexique à Rome, en février dernier. Il s’exprimait sur le sentiment des victimes, encore aujourd’hui, de ne pas être assez protégées. Et il avait ajouté : « Oui, il faut continuer (…). La pédophilie est une monstruosité, parce qu’un prêtre est consacré pour amener un enfant à Dieu et là il le dévore dans un sacrifice diabolique, il le détruit », promettant alors un renforcement des mesures sur tous les fronts.
Rien à voir avec l’affaire de Lyon
Rien à voir avec l’affaire de Lyon, a précisé le porte-parole du Saint-Siège. Selon le Vatican, le cardinal Barbarin a fait preuve d’une « extrême responsabilité ». Dans l’entretien accordé au journal La Croix publié mardi 17 mai 2016, le Pape avait apporté son soutien au cardinal français, soulignant qu’il était « un courageux, un créatif, un missionnaire. Nous devons maintenant attendre la suite de la procédure devant la justice civile », avait-il alors commenté. Selon lui, le cardinal Barbarin ne doit pas démissionner : « Non, ce serait un contresens, une imprudence, avait-il répondu aux journalistes, on verra après la conclusion du procès. Mais maintenant, ce serait se dire coupable ». Le 20 mai dernier, le cardinal Barbarin a été reçu par le pape François.
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